Le verre sous toutes ses facettes

Le verre sous toutes ses facettes

Les progrès incessants accomplis dans sa fabrication permettent de trouver de nouvelles applications sur tous les marchés. À tel point que le verre est aujourd’hui indissociable de notre vie quotidienne.




La nouvelle s’est répandue dans "Les Échos" le 18 août dernier : « Des scientifiques chinois de l’Université de Yanshan, dans la province du Hebei (Est de la Chine) affirment avoir mis au point un verre aussi dur que le diamant. Ils ont publié le fruit de leurs recherches dans la revue "National Science Review". Baptisé AM-III car faisant partie des carbones amorphes, le nouveau matériau présente une structure légèrement translucide et jaunâtre. Soumis aux essais de dureté Vickers, il affiche une résistance à la pression de 113 gigapascals (Gpa) alors qu’un diamant oscille entre 50 et 100 Gpa selon qu’il est naturel ou de synthèse. Du fait de sa solidité et de sa transparence, l’AM-III pourrait être utilisé dans de nombreuses industries, civiles et militaires, mais aussi dans le bâtiment pour produire des vitres blindées à l’épreuve des balles ». Cette information illustre la recherche incessante de l’amélioration du verre.

 

 

Des premières recettes de fabrication au verre float

Si les premières recettes de fabrication de verre coloré en Mésopotamie remontent au VIIe siècle avant J.-C. puis au Ier siècle après J.-C. pour la naissance des premiers verres à vitre par les Romains, à partir du XIVe siècle, le centre de la verrerie italienne de luxe regroupe les maîtres verriers sur l’île de Murano. Le verre de Murano, alors considéré comme l’un des plus translucides au monde, est obtenu par le mélange de galets de quartz locaux combiné à du carbonate de soude obtenu du Levant, dont les Vénitiens détiennent alors le monopole technique et artistique jusqu’au XVIIe siècle. Ministre des Finances de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert goûte peu la domination vénitienne et en octobre 1665, établit par lettres patentes la "Manufacture royale de glaces de miroirs" qui sera à l’origine de Saint-Gobain. La mécanisation des glaceries s’accélère au XIXe siècle jusqu’au procédé du verre feuilleté qui apparaît en 1903 par accident. Juché sur une échelle, le chimiste Édouard Bénédictus range son laboratoire lorsqu’un bocal en verre contenant une sorte de matière plastique lui échappe des mains. Tombant de toute la hauteur de la pièce, le bocal s’étoile comme du cristal de Bohême mais ne se brise pas : les éclats de verre sont prisonniers du plastique. Bénédictus a alors l’idée d’emprisonner une feuille de celluloïd entre deux couches de verre pour éviter qu’il n’éclate en cas de choc. Le 25 novembre 1909, il dépose un brevet pour son invention. Puis, le 7 juillet 1911, il fonde la Société du Verre Triplex.
De son côté, Saint-Gobain tente d'imposer son verre trempé : le verre chauffé jusqu'à ramollir est brusquement refroidi par des jets d’air. La différence de tension qui en résulte entre les deux côtés du verre lui confère une grande résistance. En cas de choc, le verre éclate en une multitude de fragments non coupants. Deux techniques s’affrontent…

 

 

© D.R.

Dessiné par le cabinet d’architecture Renzo Piano Building
Workshop (RPBW), le Tribunal de Grande Instance de Paris
est équipé de vitrages réfléchissants Cool-Lite ST Bright
Silver de Saint-Gobain, eux-mêmes pourvus d’espaceurs SP14
(auparavant TGI-Spacer M) de Technoform

 

 

L’invention du verre flotté : une révolution

Mais c’est dans les années 1950, avec l’obtention du verre flotté (ou float glass), qu’un réel progrès est franchi dans la fabrication du verre plat pour la production de vitrages et miroirs en très grande série. Pour éviter les opérations de meulage et de polissage du verre jusqu’ici incontournables, Pilkington Brothers (PB) a l’idée de verser le verre en fusion – mélange de sable, de carbonate de soude et de calcaire fondu à 1 600° C grâce au gaz – sur un bain d’étain liquide : il s’y étale en formant un ruban continu, puis est refroidi lorsque le verre formé est suffisamment stabilisé du point de vue physique et dimensionnel. Après sept années d’efforts intensifs, PB réussit à mettre au point le premier procédé de fabrication de verre float commercialement réussi.

Mais quels sont aujourd’hui les besoins ? Cheffe de marché Cloisons et Façades chez Saint-Gobain, Isabelle Pires nous éclaire : « le marché français repose sur 30 millions de m² de vitrages. La part résidentielle qui inclut la rénovation et les vérandas en absorbe 61 %. La façade (neuf et rénovation) en concentre 16 %. L’aménagement intérieur (portes de placards, miroirs, tabletterie, cloisons…) en prend 18 %. Le solde, soit 5 %, est constitué par le verre utilisé dans les appareils électroménagers ou encore les portes des armoires de réfrigération dans les grandes surfaces ». Et quelles sont les tendances sur le marché de la façade ? S’agissant des vitrages sans propriétés dynamiques, Isabelle Pires note que le secteur tertiaire souhaite bénéficier du maximum de lumière naturelle tout en se protégeant des surchauffes. « C’est toute la notion de sélectivité qui prime, comme dans nos vitrages de contrôle solaire ». Particulièrement sensibles à l’esthétique de leurs constructions, les architectes balancent entre deux tendances majeures et intemporelles : d’un côté, l’aspect réfléchissant et, de l’autre, l’ultra transparence.

Isabelle Pires le souligne : « les trois derniers grands projets que nous avons menés à Paris – le Tribunal de Grande Instance, la Tour Saint-Gobain et les Tours Duo – intègrent tous notre produit réfléchissant Cool-Lite ST Bright Silver. Les produits réfléchissants apportent aux façades un aspect plus dynamique et plus interactif avec l’environnement extérieur : celles-ci s’adaptent et varient tout au long de la journée en fonction de l’éclairement du soleil. En même temps, ce sont des façades qui apportent un peu d’intimité sans que l’on éprouve la sensation d’être dans un aquarium ». AGC Glass Europe (qui emploie 16 000 personnes et réalise un CA d’un peu moins de 3 Mds $) accompagne également cette tendance avec sa solution Stopsol qui comporte une couche pyrolytique pour réfléchir la lumière. Cette trouvaille provient du centre de recherche d’AGC, un bâtiment construit il y a 7 ans dans lequel phosphorent 300 personnes issues de 23 nationalités différentes, toutes travaillant sur des innovations. « Stopsol est disponible en différentes couleurs et les architectes peuvent pleinement profiter des avantages offerts par les différentes combinaisons de facteur solaire, de transmission lumineuse, de réflexion lumineuse et d’esthétique », pointe Valérie Vandermeulen, directrice marketing et communication d’AGC Glass France. « Trois types de couches sont disponibles : Classic, Supersilver et Silverlight. Elles permettent ainsi de donner encore plus libre cours à la créativité ».

 

 

© D.R.

À Barcelone, le programme Porta Firal de l’architecte
Oscar Tusquets se distingue par l’emploi des vitrages
Stopray Vision-50 T conçus par AGC Glass

 

 

Autre tendance majeure : l’ultra transparence associée à l’ultra neutralité

Avec son produit nommé Stopray, AGC rend compatibles la neutralité et la sélectivité des verres de contrôle solaire : « concrètement, une couche argent double ou triple (utilisant la pulvérisation magnétron sous vide) garantit un contrôle solaire élevé en été alors que le coefficient Ug particulièrement faible de Stopray empêche la déperdition thermique en hiver. Le rapport entre la transmission lumineuse et le contrôle solaire du vitrage Stopray neutre est proche de 2, voire supérieur à 2 », souligne Valérie Vandermeulen.AGC a également développé le vitrage Ipasol qui se caractérise par la neutralité de ses couleurs, sa transparence élevée, sa faible réflexion lumineuse et son rapport transmission lumineuse/ facteur solaire proche de 2, voire supérieur à 2, ce qui permet de créer des façades particulièrement transparentes ou à l’apparence filigranée. Pour Isabelle Pires, « il s’agit de mettre en oeuvre un verre ultra performant que l’on ne voit pas : il joue sur la transparence du verre associée à la performance des couches Xtreme. Nous avions déjà un premier niveau avec le 70/33, particulièrement apprécié pour son ultra transparence, son aspect très peu réfléchissant, ultra neutre et sa très forte transmission lumineuse. La prochaine étape sera le 60/28 : un produit beaucoup plus bas en transmission lumineuse mais plus protecteur vis-à-vis du soleil. Avec sa neutralité et sa transparence améliorée, ce produit va se rapprocher du 70/33. La gamme de Saint-Gobain se présente très homogène et très cohérente du point de vue des  caractéristiques ».

 

 

© SageGlass - Photographe Adrien Barakat /Agence d’architecture Brönnimann et Gottreux Architectes SA

Nestlé a choisi la solution de vitrage électrochrome SageGlass pour la rénovation du bâtiment B
de son siège mondial à Vevey en Suisse. L’architecte associé Joël Brönnimann se félicite de la
technologie innovante des vitrages intelligents SageGlass : « cela nous a permis de respecter
l’esthétique de l’enveloppe existante tout en conformant le bâtiment aux nouvelles normes
énergétiques. Ils résolvent à la fois la question de la protection solaire et de l’image architecturale »

 

 

Des produits de plus en plus protecteurs

« Avec le changement climatique et des épisodes de canicule très importants, nous allons avoir besoin de produits à la fois protecteurs et très sélectifs pour laisser passer un maximum de lumière naturelle. Les facteurs solaires seront plus faibles que ceux que l’on peut connaître aujourd’hui », pronostique Isabelle Pires. Saint-Gobain a déjà développé de nouveaux produits à l’image de l’Xtreme 50/22/2 qui propose un facteur solaire autour de 21 : « cela signifie que 79 % des rayonnements solaires sont repoussés et n’entrent pas dans le bâtiment. Nous allons prochainement faire évoluer notre best-seller Xtreme 60/28 qui va aborder une nouvelle esthétique particulièrement neutre et très transparente, et combine performance et protection solaire. C’est un produit très populaire en façade tertiaire : il comptera au rang des innovations importantes pour le dernier trimestre 2021 », conclut Isabelle Pires.

 

 

© Takuji Shimmura

Réalisé par Metal Yapi, à Paris, le projet The Curve se caractérise
par sa façade de 10 000 m2. La structure asymétrique des vitres
se compose d'un verre feuilleté extérieur avec un revêtement Cool-Lite® Xtreme 70/33
de Saint-Gobain et à l'intérieur, le warm edge SuperSpacer® Triseal™ Premium Plus Black
d’Edgetech avec un verre float de 8 mm

 

 

Les acteurs du warm edge luttent contre les ponts thermiques

Face aux enjeux thermiques, les acteurs des solutions "chaudes" (warm edge) sont plus que jamais sollicités… Groupe familial d’environ 1 600 employés et réalisant un CA de 400 M€ de CA, Technoform est un acteur mondial important dans l’industrie de la fenêtre et des vitrages isolants. Connu sous le nom de ses deux entités majeures –TGI et Bautec –pour communiquer et mettre en avant ses savoir-faire et sa diversité, le groupe préfère désormais l’appellation Technoform pour toutes ses entités. Et ce changement de nom accompagne une nouvelle stratégie qu’explique Thibaud Durousset, responsable de développement Marchés Technoform Glass Insulation France, la filiale hexagonale de Technoform : « jusqu’ici, nous étions connus comme fournisseur warm edge, uniquement sur la partie de l’espaceur, notre métier premier. Le changement de nom vient souligner que nous allons désormais audelà en nous intéressant au "edge bond", c’est-à-dire tous les composants qui sont en périphérie du vitrage. Cela inclut l’espaceur, les scellements, les déshydratants et les connecteurs. Il s’agit d’optimiser la combinaison de tous ces éléments pour atteindre une bonne performance thermique du vitrage isolant et, surtout, une durabilité dans le temps ».

Ces dernières années, l’activité autour du warm edge a évolué. Les fabricants ont livré une véritable course à la performance thermique. « Nous avons atteint aujourd’hui un tel niveau d’isolation que nous arrivons à des limites physiques d’optimisation : les doubles vitrages font aussi bien que des murs sur le plan de la performance thermique. Ce n’est donc plus sur l’amélioration thermique que la progression du marché se fera », pointe Thibaud Durousset. Mais alors quelles sont les pistes envisageables ? « Un double vitrage peut avoir un grand nombre de fonctions : vitrage chauffant, opacifiant (électrochrome), photovoltaïque, acoustique ou résistant au feu… Mais ce sont aujourd’hui autant de niches : soit parce que les solutions coûtent très cher ou bien parce que la technologie n’est pas encore parfaitement au point… Nous voulons être moteur pour rendre ces solutions plus fiables, plus faciles à industrialiser et, donc, plus accessibles à un plus large public. Bien sûr, cela ne se fera pas en un seul jour mais nous en avons l’ambition », souligne le responsable de développement Marchés de Technoform France. Plus que jamais à l’écoute des souhaits des architectes pour leur apporter des solutions sur mesure, Technoform a aussi décidé de changer l’appellation de ses produits, son portefolio s’étant enrichi et devant encore s’étoffer. « Concrètement, notre solution phare qui était nommée auparavant TGI-Spacer M s’insère dans la gamme des Spacers (SP) et devient SP14 aux côtés des SP15, SP16… Nos connecteurs prennent le nom CN. La double initiale renvoie à la fonction de la solution. Selon les besoins exprimés par le marché, nous proposons des combinaisons qui fonctionnent bien ensemble. Nous avons modifié notre Document Technique d’Application (DTA) pour qu’il intègre les nouveaux noms. Nous sommes pour l’instant les seuls, sur la base INIES, à détenir notre ICV (Inventaire du Cycle de Vie) : nous sommes transparents sur notre impact carbone. Aujourd’hui, nous cherchons à faire des systèmes qui fonctionnent bien et permettent d’éviter les fuites thermiques tout en garantissant le confort dans l’habitat », souligne Thibaud Durousset.

 

 

© www.tycole.com

Le "Humboldt Project" à Denver, aux États-Unis, associe design et durabilité. Le fabricant
américain de fenêtres Vonderhaus a misé sur un triple vitrage équipé des intercalaires
Swisspacer Ultimate et Swisspacer Air, idéal pour des projets à plus 1 000 m d’altitude,
réduisant drastiquement les différences de pression provoquées par les variations d’altitude
durant le transport

 

 

Autre acteur majeur du warm edge, Edgetech (filiale de Quanex Building Products Corporation) a imaginé un nouvel intercalaire dédié aux vitrages structuraux et aux panneaux verriers XXL nommé Super Spacer® T-Spacer™ SG. Il se distingue par de plus larges surfaces destinées à l'application du joint primaire. Si les dimensions extérieures du Super Spacer® T-Spacer™ SG restent inchangées, les zones latérales ont été augmentées afin d'appliquer le polyisobutylène.

« Cette nouvelle conception de l'intercalaire structurel renforce également la précision de l'application jusqu'au dernier millimètre avant d'appliquer le joint secondaire sur la ligne de vitrage isolant automatisé. Concrètement, le parallélisme et les faibles tolérances des intercalaires intégrés aux vitrages isolants de grande dimension augmentent encore davantage la précision et la résistance du système. Ceci est particulièrement important eu égard aux dimensions et au poids élevé du vitrage, parallèlement à la durabilité attendue des éléments de façade », explique Fabrice Keller, directeur commercial France d’Edgetech. Avec une valeur Psi allant jusqu’à 0,028 W/m².K, Super Spacer® permet une faible conductivité thermique, résiste à la condensation et permet une bonne durabilité. « Grâce à sa matrice en mousse souple et à un silicone de haute qualité, cet espaceur s’adapte à tous types de bâtiment, sous tous les climats. Il est également possible de créer toutes formes et tailles grâce à sa flexibilité. Grâce à ses avantages et à ses nombreux certificats, Super Spacer® fait partie de nombreux projets verts ou BREEAM à travers le monde », rappelle Fabrice Keller. Pour sa part, la société Swisspacer (filiale du groupe Saint-Gobain) revendique un rôle leader dans l'innovation d'intercalaires warm edge. Fondée en 1998 et présente dans le monde entier, elle mise sur les caractéristiques fonctionnelles et esthétiques de ses produits. Présente au sein du groupe de travail warm edge du Bundesverband Flachglas (l’association allemande du verre plat), Swisspacer préconise des tests réguliers de conductivité thermique des espaceurs à bords chauds par l'Institut für Fenstertechnik de Rosenheim et invite les acteurs du marché à bien se renseigner pour connaître les différences entre les produits lorsqu’il s’agit d’identifier un espaceur certifié.

 

 

© Lukora

La PME lyonnaise Lukora (Groupe Cevino Glass) se distingue par sa grande maîtrise
du verre bombé, activité grâce à laquelle elle réalise 30 % de son chiffre d’affaires

 

 

Verre bombé, une niche spécifique

Plusieurs PME possèdent encore leur miroiterie et préservent des techniques précieuses de fabrication du verre… C’est le cas de Lukora, entreprise dirigée par Jean Mas affiliée au groupe Cevino Glass que préside Thierry Gautier. Employant 50 personnes pour un CA de 8 M€, Lukora intervient très en amont sur des projets et des réalisations très spécifiques, orientées BtoB. « Nous venons par exemple de traiter à la feuille d’or un verre bombé assemblé en feuilleté : ce type de réalisation met en oeuvre les savoir-faire de différentes catégories d’intervenants pour parvenir à un beau résultat pour le compte de notre client », explique Jean Mas. Un tiers du chiffre d’affaires de Lukora est lié à l’activité techni-bombage© : « nous avons la capacité de bomber le verre et de lui donner une courbure. Le verre bombé se retrouve dans les systèmes de contrôle d’accès, les fenêtres cintrées, les composants d’armoires pour les magasins, les luminaires. Nos techniques de verres bombés contribuent à la notoriété de l’entreprise. Nous sommes peu nombreux en France à savoir bomber le verre », souligne Jean Mas. Les deux autres tiers du CA sont générés par la miroiterie traditionnelle qui englobe la découpe du verre – y compris les feuilletés – mais aussi les opérations de façonnage et de trempe (pour les verres de sécurité). « Nous faisons du verre feuilleté, soit en résine, soit avec un EVA. La résine est une spécificité : nous ne sommes plus très nombreux en France à en maîtriser la technique. Quant au film EVA, constitué d’éthylène et d’acétate de vinyle, il confère au verre feuilleté une capacité de réticulation sans contenir de plastifiant. Ce film possède la propriété d’être hydrophobe et procure au vitrage une grande résistance à l’humidité. Les panneaux de verre peuvent ainsi être posés en extérieur, en milieu humide ou en bord de mer, sans aucun risque de détérioration », précise Jean Mas.
Lukora accomplit de nombreuses autres opérations, comme le collage, le sablage, la décoration, le fusing, le laquage et l’impression en sérigraphie lancée début 2021. « Nous maîtrisons toutes ces composantes sur notre site lyonnais et pouvons offrir une multitude de services à nos clients », rappelle Jean Mas.   « Nous pouvons répondre à des projets différents de la miroiterie traditionnelle. Certains de nos produits mixent le sablage, la trempe et l’assemblage feuilleté. Avec le laquage et la sérigraphie, nous touchons le domaine de la décoration qui peut s’exercer vers n’importe quel secteur : le garde-corps, la marquise, la porte, le paredouche… Nous avons investi dans une imprimante sérigraphique, et le potentiel est plus important qu’on ne le pensait. J’envisage déjà de reformer quelqu’un et d’étendre nos heures de travail. C’est très encourageant ».

 

 

Volma crée des modèles personnalisés avec ses graphistes

 

 

Créée en 1991, la société Volma est implantée à Harmes (62). Dirigée par Franck Serrure, elle emploie actuellement 120 salariés et réalise un CA de près de 15 M€. La société dispose de son propre atelier de miroiterie et propose aux professionnels des solutions techniques et artistiques à 360°. En termes de savoir-faire et de création, Volma compte sur son équipe interne de deux personnes, formées à l’Institut Saint-Luc de Tournai, en Belgique, sans recourir à l’extérieur. « C’est l’une de nos grandes forces. Cela nous permet d’être autonomes et réactifs lorsque nous voulons répondre à toutes les demandes personnalisées des clients », relève Sébastien Coste, responsable communication chez Volma. Toutes les semaines, Volma reçoit des demandes de restauration ou de création de la part de ses clients. « Cela va du cabinet vétérinaire qui souhaite se procurer un vitrage avec des ombres d’animaux en sablage – une demande plutôt traditionnelle – à une sollicitation très tournée vers le design ou le graphisme. Nous pouvons y répondre grâce à notre miroiterie et à la capacité qu’ont nos graphistes de réinterpréter le souhait du client en vitrage. Très peu d’industriels disposent de tels atouts », résume Sébastien Coste, graphiste émérite lui-même.
Dans son nouveau catalogue, Volma propose des produits à la fois très classiques –des lignes, des carrés… –et d’autres plus luxueux, axés sur les tons noirs, les aplats de noir, les jeux de matières noir et inox… « Nous proposons aussi des produits très design, colorés, très "peps" car aujourd’hui, les particuliers osent montrer leurs envies et leur tempérament sur leur porte de maison et leur portail. Aujourd’hui, tout est possible : nous avons la technique, des images de qualité, des graphistes. Tout est là pour exprimer la créativité sans limites. Le marché est plus design et beaucoup moins classique qu’il ne l’était il y a encore quelques années. Mais la variété empêche de distinguer une tendance très nette. Tant mieux : cela traduit des goûts à tous les niveaux et à tous les styles. Et nous avons cette capacité de répondre à tout cela », se félicite Sébastien Coste.

 

 

© Volma

Cette porte est issue de la nouvelle collection
de panneaux verriers Graphidéco, imaginée par la société Volma.
Particularité : tous les designs sont composés par des graphistes
de l’entreprise et réalisés en interne par la miroiterie

 

 

Verrissima : une stratégie de conquête à travers l’apport artistique

Localisée à Goetzenbruck (57), Verrissima a toujours été un acteur reconnu dans le domaine du verre décoratif. Son actuel président, Jonathan Metz, sorti du Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers (Cerfav) de Nancy, y a appris le métier de vitrailliste, ouvrant dès ses 16 ans, en 1993, son atelier de vitrail à Goetzenbruck. Avec la maîtrise de cet art ancestral, Verrissima se lance dans le design artistique au profit d’une clientèle industrielle. « Dans les années 2000, nous avons orienté la production de l’atelier de vitrail vers les cuisinistes amenant réellement un sens artistique beaucoup plus contemporain dans ces vitraux. Cette activité a donné à l’entreprise son ADN pour les décennies qui ont suivi », relève Patrick Gross, directeur général de Verrissima. Et puis, à partir de 2005, les vitraux connaissent un coup d’arrêt et Patrick Gross réoriente la fabrication vers le panneau de portes d'entrée 100 % en verre.

Deux ans après le lancement du produit, Verrissima se rapproche d’un cabinet de design strasbourgeois. « En 2008, nous avons créé de nouvelles lignes jusqu’ici inexistantes sur le marché à partir de verre sablé, en produisant alors des oeuvres inspirées de Mondrian, de Kandinsky, de l’univers végétal ou encore des éléments très sobres, avec quelques lignes ou quelques carrés. Nous avons connu un succès phénoménal », évoque Patrick Gross.

En 2011, la société investit dans l’impression numérique, imprime des décors sur les crédences de cuisine et, rapidement, oriente ce nouveau marché vers les portes d’entrée. « Nous avons créé les premiers décors en impression numérique sur la porte d’entrée en verre. Mais nous avons rapidement été copiés et avons donc décidé de créer notre propre design et une réelle gamme artistique en collaboration avec des artistes », indique le directeur général de Verrissima. En 2017, le global player se démarque une nouvelle fois en se rapprochant de la Haute école des Arts du Rhin (Hear) à Strasbourg et lance un concours auprès des jeunes diplômés sur le thème "Réinventez la porte d’entrée".

Le hasard des rencontres met la société en présence d’une artiste plasticienne de Moselle, Amandine Mangenot. Elle réalise des tableaux avec talent en jouant des matières et sait graver le métal. « Nos collections de panneaux de portes comportaient déjà du collage de pièces d’inox brossé : nous avons développé avec Amandine une collection de pièces d’inox qu’elle grave à la main avec des dessins originaux, puis avons étendu la technologie au gravage de pièces de verre en cristal et inséré les reproductions dans nos panneaux de portes en impression numérique : chaque vitrage devenant ainsi une oeuvre d’art signée par l’artiste », se réjouit Patrick Gross.

Lors du développement des modèles aux côtés d’Amandine Mangenot, Verrissima réalise une infographie. Celle-ci inspire Philippe Letullier, le directeur artistique de l’agence de publicité qui suit l’entreprise et qui expose également ses oeuvres peintes. « A l’instar d’Amandine, Philippe Letullier nous a proposé d’utiliser ses oeuvres pour concevoir une gamme de panneaux de portes travaillée à partir de matières et couleurs inédites. Puis après une étude de marché sur la porte d’entrée au niveau européen, notre nouvelle collection "Clair et Loft" intègre ce travail commun avec le design de tracés remarquables que nous avons décliné dans 9 matières et 19 teintes, avec 19 variantes pour chaque modèle », explique Patrick Gross.

Le catalogue "Clair et Loft" est sorti le 21 septembre 2020. « Cela n’a pas duré six mois avant que nous soyons à nouveau copiés », avise le directeur général de Verrissima, qui dans le même temps, se remet à la planche à dessin et a tôt fait de sortir une gamme de vitrages, nommée "Genèse", avec laquelle il revient aux fondamentaux créés en 2006. C’est-à-dire une gamme uniquement en sablé et en transparent, autour d’un récit inspirant de 15 modèles. « Il se trouve que "Genèse" est sorti ce mois de septembre. Comme nous cultivons notre longueur d’avance, nous avons déjà notre prochaine idée derrière la tête pour l’édition 2022 de Batimat ». 

Entre temps, Verrissima étend sa loi d’attraction dans la collection de portes intérieures "Luminance" : « nous avons travaillé toute une collection de verres pour salle de bains, entrées et toilettes que nous avons nommée "Discrétion". C’est une gamme artistique sur une base de sablage et d’impression numérique pour tous les lieux demandant de la discrétion mais pour lesquels aucune gamme de vitrage artistique n’avait encore été développée. Notre originalité consiste à amener du design à ces collections de verre, que ce soit pour les cuisinistes, pour les fenêtriers, pour les concepteurs de mobilier urbain, pour les miroitiers… Notre ADN est la décoration ! », conclut Patrick Gross.

 


© D.R.


Source : verre-menuiserie.com

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