L’aluminier belge vient d’inaugurer fin décembre l’extension de son site de Brouchy en Picardie. La plateforme logistique permettra notamment d’accueillir et de mieux dispatcher la gamme acier de sa filiale Forster.

Il fallait bien la présence de Martine Reynaers, de l’ensemble des actionnaires du groupe familial éponyme et de quelques happy few pour marquer le coup : le 3 décembre dernier, ils étaient tous réunis pour couper symboliquement le ruban marquant l’inauguration d’un dépôt logistique agrandi de 50 %. En passant à 15 000 m² de surface utile, la plateforme picarde de Brouchy nouvelle mouture s’inscrit très clairement comme un élément clé pour renforcer la présence sur le territoire français du fabricant belge en réorganisant les flux logistiques entre les deux pays frontaliers. Et répondre à la demande d’un marché de la menuiserie aluminium en pleine effervescence. Pour preuve : Reynaers a enregistré ces dernières années une croissance faste et compte bien surfer sur son succès en se donnant les moyens humains et logistiques de maintenir la tendance. Car Reynaers, à l’instar de certains acteurs du secteur de la menuiserie aluminium, c’est +27 % de croissance entre les années 2016 et 2019, et +21 % sur l’exercice 2021. Depuis dix ans, l’industriel connaît une véritable envolée de ses ventes. Si son chiffre d’affaires atteignait 270 M€ en 2010, il a bondi à 620 M€ en 2021, et devrait atteindre 685 M€ en 2022. En raison de la crise sanitaire, l’année 2020 n’aura pas été un bon cru, avec une baisse à 555 M€. Un chiffre vite oublié, notamment grâce à la très bonne santé du marché dans la zone Benelux qui aura largement participé à l’euphorie retrouvée. La filiale française qui existe depuis 1985 et qui emploie désormais pas moins de 150 salariés, n’est pour sa part pas en reste avec un chiffre d’affaires qui a atteint 56 M€ en 2021, soit 16 M€ de plus qu’en 2016. Les compteurs sont donc au beau fixe. 

 

 

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Les produits acier de la gamme Forster bénéficieront d’une nouvelle surface
de près de 2 000 m², notamment pour le stockage des accessoires

 

 

Un investissement de 6 millions d’euros

Il faut dire que le groupe Reynaers, par-delà ses deux marques principales que sont Reynaers et Forster (entité rachetée en 2019), c’est une myriade d’autres entreprises comme Roval, Somalu, Bloxer, Alural ou encore Argentor, qui toutes gravitent de près ou de loin autour de l’aluminium. Le site de Brouchy demeure en France le seul site logistique du fabricant belge, lequel a décidé il y a quelques années déjà de fermer son équivalent bordelais pour le remplacer en 2017 par un showroom. Un espace d’exposition qui a également pris forme à Lyon en 2019, et qui sera dupliqué à Nantes en 2022. Les nouvelles capacités logistiques de Reynaers en France ne sont donc pas dues au hasard. En mettant sur la table un investissement de 6 M€, le groupe belge ne vient pas juste jouer les fiers à bras.

 

 

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(De g. à dr.) Philippe Juliard, directeur général de Forster France ; Emmanuel Batte,
directeur du site logistique et Richard Clavier, directeur général de Reynaers France

 

 

Objectif : réorganiser et optimiser les flux de marchandises entre les sites de production. Le site picard qui emploie une petite centaine de salariés, dont la moitié en effectif permanent, va ainsi recentrer son activité sur le pré-équipement de profilés, le stockage et la préparation des commandes en finition thermolaquée et anodisée. Pas moins de 400 références en aluminium y seront à terme disponibles. La plupart des produits proposés dans l’offre sont stockés dans les teintes blanche et gris anthracite, permettant de livrer partout en France sous un délai de huit jours. Afin de gagner en réactivité, les activités de stockage des profilés bruts seront centralisées en 2022 dans les usines de thermolaquage et d’anodisation du groupe à Lummen en Belgique. « Quant à la gamme acier de Forster, elle disposera d’une surface de près de 2 000 m² située dans la partie ancienne du site, avec 247 références de profilés et 341 références d’accessoires », résume Philippe Juliard, directeur général France de Forster. Et pour qui Brouchy version 2 est aussi une chance. Car le fabricant suisse qui transforme 12 000 tonnes d’acier chaque année exporte deux tiers de sa production, la France représentant 15 % de ses ventes au niveau mondial.

 

 

© Reynaers

Le site de Brouchy en Picardie, qui emploie actuellement une centaine de salariés,
a bénéficié d’une extension de 5 400 m²

 

 

Une nouvelle usine verra par ailleurs le jour dès 2023 sur le sol helvète, non loin de son site actuel d’Arbon. « Le site de Brouchy permettra de traiter des capacités supplémentaires, de réduire les délais de livraison, de mieux gérer l’expédition des accessoires, mais aussi d’intégrer convenablement la gamme acier », explique Richard Clavier, directeur général de Reynaers France. « Cette nouvelle unité permettra également de procéder au parachèvement des produits, notamment le montage des joints sur les profilés. Aujourd’hui, les flux sont complexes et multisites. Il s’agit donc de les rationaliser pour mieux desservir le marché français ». 

 

 

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Avec 15 000 m² de surface d’exploitation, la plateforme permettra d’optimiser les flux
de marchandises entre la Belgique et la France et de stocker avant expédition, près
de 400 références de profilés aluminium

 

 

Pousser à l‘industrialisation des ateliers

Reynaers table ainsi sur une économie de temps de une à deux semaines. Il faut dire que le temps presse pour Reynaers France qui a déjà concocté son plan de croissance, lequel se veut plus qu’ambitieux. Baptisé CAP 80, il vise à réaliser 80 M€ de chiffre d’affaires à l’horizon 2028, soit 24 M€ de plus qu’aujourd’hui. Pour y parvenir, hormis sa nouvelle plateforme picarde, Reynaers mise sur l’automatisation et la digitalisation des ateliers de ses clients français. Des clients, dont six d’entre eux se sont équipés en 2021 de centres d’usinage Fom. Un industriel sur lequel Reynaers a décidé de s’adosser pour accompagner la mutation industrielle de ses partenaires commerciaux. Même chose en Belgique, mais cette fois avec elumatec, et toujours cette volonté de pousser à la modernisation des ateliers. Dans les deux cas, de chaque côté de la frontière, la visée est la même : augmenter les cadences et concomitamment les parts de marchés.

 

 

 

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Le groupe Reynaers qui a de fortes ambitions sur le marché français,
mise sur sa nouvelle plateforme logistique pour accroître son volume d’affaires
et augmenter la cadence des expéditions en réduisant les délais de livraison

 

 

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Source : verre-menuiserie.com