Le BIM entre dans la danse

Le BIM entre dans la danse

Décrit comme un outil collaboratif, le BIM devient incontournable. Sur le terrain la transition est en marche et les choses commencent à se mettre en place.




Elcia mise sur le BIM

 

« Nous disposons aujourd’hui d’un générateur graphique 2D, que ce soit dans notre ERP Diapason ou dans nos solutions de vente telles que ProDevis », explique Nicolas Maritan, directeur marketing et communication. « Demain, il faudra gérer de la 3D ; d’où notre récente prise de participation minoritaire dans le capital de l’éditeur belge Ramasoft. Le BIM a déjà fait ses preuves dans d’autres industries, le bâtiment n’y échappera pas. On l’a bien vu sur Batimat. En qualité d’éditeur de logiciels, nous devons sans cesse innover pour coller aux besoins du marché ».

 

La société renforce ainsi l’ERP Diapason avec un configurateur 3D, plus puissant, capable de générer des fichiers compatibles avec la maquette numérique pour alimenter les architectes en objets BIM. D’autre part, la technologie 3D développée par Ramasoft permettra au groupe Elcia de l’intégrer dans ses solutions de vente destinées aux artisans et installateurs. Elle apportera une véritable arme supplémentaire pour séduire les particuliers. Aujourd’hui, Elcia a lancé différents cycles de développement avec Ramasoft pour exploiter cette technologie 3D. Et les premiers travaux démarrent.

 

 Le configurateur 3D Menuiserie développé par Ramasoft, récent partenaire d’Elcia, est l’outil 3D qui leur ouvrira la porte du BIM © Elcia

 

« Elcia a déjà commencé à interfacer Diapason et le moteur 3D de Ramasoft pour offrir une solution immédiate à ses clients », poursuit Nicolas Maritan. « Il ne s’agit que d’une étape intermédiaire. A terme, nous embarquerons le tout dans Diapason en un seul et unique logiciel ».

 

Sur son site Internet, Autodesk annonce la couleur : le BIM ou Building Information Modeling, est un processus intelligent basé sur un modèle 3D qui offre aux professionnels de l'architecture, de l'ingénierie et de la construction (AEC), les informations et outils nécessaires pour planifier, concevoir, construire et gérer plus efficacement bâtiments et infrastructures.

 

L’architecte Michelle Lenne-Haziza - Atelier MLH à Paris, a participé à l'écriture architecturale du Thémis avec Corinne Vezzoni (Corinne Vezzoni & Associés) : © Atelier MLH

 

« Avant toute chose, il convient de décomposer le BIM en deux notions », complète l’architecte Michelle Lenne-Haziza de l’Atelier MLH. « Tout d’abord, la maquette numérique utilisée de façon continue et depuis une vingtaine d’années déjà par les architectes ; de l’esquisse au rendu. Ensuite la maquette numérique collaborative».

 

Parfois assimilé à un logiciel ou à une technologie, le BIM est une suite de processus ou de méthodes de travail utilisés tout au long de la conception, de la construction et de l'utilisation d'un bâtiment. En résumé, il définit qui fait quoi, comment et à quel moment.« Le BIM est une méthode de travail appliquée dans les industries aéronautique et automobile », explique Alexandre Krupka, responsable de la prescription chez Schüco SCS.

 

« Une méthode collaborative, participative et coopérative, qui concerne à la fois, la chaîne et la vie du projet, ainsi que l’ensemble des acteurs, qu’ils travaillent conjointement ou chacun à leur niveau ». Pour Thierry Gay, responsable projet BIM pour GIMM et les Menuiseries Françaises, « les Pouvoirs Publics et les industriels s’aperçoivent que les gains de productivité sont énormes dans ces deux secteurs industriels. Or, dans le bâtiment, les choses n’ont pas beaucoup changé depuis 50 ans. L’idée est d’appliquer les recettes de l’entreprise à la construction au travers d’un nouvel outil informatique ».

 

Immeuble de bureaux (10 655 m²) situé dans le 17e arrondissement de Paris, le Thémis est le premier bâtiment tertiaire labellisé E+C- avec le niveau E2C2 en France. Il a été conçu et réalisé sous BIM © Schüco

 

« Ecrin monolitihique, le Thémis s'inscrit dans une politique d'écoquartier ambitieuse où la façade Sud et la toiture végétalisées déroulent une intention volubile et de quiétude tout autant qu’un rôle thermique, pendant que la façade Nord trouble le regard avec une double peau légèrement inclinée ».

 

Une transition nécessaire

 

En France, c’est en 2012 que le BIM commence à apparaître dans les conversations (très utilisé dans les pays anglo-saxons). 2015 étant l’année charnière de son développement.

 

« D’après les échos que nous avons des architectes, bureaux d’études et maîtres d’oeuvre, il est réellement lancé aujourd’hui », précise Jonathan Renou, BIM manager associé chez Atlancad. « D’ailleurs, la transition numérique du bâtiment se fera grâce à cette méthodologie de travail ». D’ores et déjà, de nombreux projets s’en réclament, les maîtres d’ouvrage publics ou privés l’exigent de plus en plus souvent ; ce qui tire l’ensemble de la chaîne.

 

En moins de 3 ans, Atlancad a su s’imposer en tant qu’expert du BIM, notamment à travers la nomination de Jonathan Renou au pilotage de cette division © Atlancad

 

« Le BIM se développe en France depuis cinq ans », confirment Vincent Berlioz, responsable du développement Europe, et Charlotte Pellerin, architecte BIM, chez BIM&Co. « Mais il est loin d’avoir atteint sa maturité. Car en dépit d’une réelle prise de conscience des partenaires et des nombreuses initiatives lancées par les syndicats professionnels pour accompagner leurs adhérents, nous faisons face à un problème important de dictionnaire commun et de standardisation ».

 

 

Charles Bonneville, directeur général de BIM&Co © BIM&Co

 

Charlotte Pellerin, architecte BIM chez BIM&Co © BIM&co

 

Vincent Berlioz, responsable du développement Europe BIM&Co© BIM&Co

 

De leur côté, Gilles Pronost, responsable marketing chez Swao, et Bruno Mallet, responsable prescription dans le groupe Cetih, constatent : « les gens s’y intéressent, découvrent, testent. Même si certains y vont à reculons, considérant qu’il s’agit d’une contrainte, c’est le sens de l’histoire, l’intérêt de tous ».

 

Très clairement, le chemin est tracé, mais nous en sommes au tout début : les architectes et bureaux d’études sont sensibilisés et équipés, les promoteurs et constructeurs demandeurs, les entreprises générales montent en puissance.

 

© Swao

 

Depuis le 2 novembre dernier, afin de mieux répondre aux demandes de ses clients, Swao, fabricant français de portes et fenêtres, a décidé d’intégrer la plateforme BIMobject pour référencer, dans un premier temps, deux de ses gammes : l’ouvrant discret primo alu et la porte grand trafic. Les architectes, les maîtres d’oeuvre ou encore les bureaux d’études peuvent télécharger les objets Swao sur BIMobject pour les modéliser, coloriser et présenter des maquettes 3D aux futurs acheteurs. Swao sera présent, avant la fin de l’année, sur les 2 logiciels de modélisation 3D qui intègrent les données BIM : Revit et ArchiCAD © Swao

 

Pour sa part, Nicolas De Mol, directeur technique et commercial chez DSI nuance le propos. « Le BIM, tout le monde en parle ; c’est un sujet très à la mode qui a, d’ailleurs, envahi les discussions à Batimat. La promesse est audacieuse et si tout fonctionne bien, ce sera vraiment idéal. Seulement voilà, à part les gammistes et les très grands fabricants, les industriels ne sont pas encore tous prêts ». Un avis partagé par Olivier Cros, directeur commercial d’Installux Aluminium : « pour l’instant, tout le monde est un peu perdu et l’utilise de manière imparfaite. Méthode intéressante, même si elle rend le système plus complexe, elle me semble davantage adaptée à la gestion du bâtiment qu’à sa conception ».

 

Olivier Cros, directeur commercial d’Installux Aluminium © Installux

 

Quoi qu’il en soit, le BIM reste un sujet d’avenir et les entreprises doivent négocier le virage. Même si certains professionnels qui le trouvent formidable en théorie, estiment qu’il s’apparente à une véritable usine à gaz en termes de mise en oeuvre. Le passage au BIM nécessite des investissements en matériel et de nouveaux logiciels, rendant obsolètes les outils informatiques actuels, ainsi qu’un solide travail de formation. Un frein certes, mais une étape indispensable.

 

« Former des salariés qui savent lire une maquette numérique sont les garants d’un contenu BIM de qualité », ajoutent Vincent Berlioz et Charlotte Pellerin. D’autre part, Jonathan Renou souligne, « il reste encore beaucoup à faire, mais les gains sont tels qu’il est inenvisageable de revenir en arrière. Les entreprises qui montent en compétence doivent terminer leur phase d’adaptation au BIM ».

 

Le groupe Hydro en ordre de marche. Les trois gammistes du groupe Technal, Sapa et Wicona ont chacun développé un logiciel destiné à leurs clients. Objectif : leur faciliter le passage au BIM

 

Tout d’abord, Technal. La société a mis au point un outil pour intégrer les objets modélisés dans la maquette numérique. « La géométrie des objets disponibles sur les plateformes de téléchargement est figée », explique Henri Moisand, responsable de Delta Système chez Technal.

 

« Or, les menuiseries sont complexes. C’est ce qui nous a conduit à mettre au point Tech 3D, un logiciel simple, gratuit et prêt à l’emploi pour générer ses propres objets BIM aux formes réelles ». Accessible sans formation, il peut s’intégrer dans les logiciels des architectes. A noter que Technal a présenté une version plus complète et dédiée aux formes atypiques à Batimat.

 

Pour le chantier BIM du centre commercial Promenade de Flandre de Lille (59), Technal s’est appuyé sur son logiciel Tech 3D. Ce configurateur d’objets BIM a permis de créer 70 murs-rideaux Géode et 85 doublesportes Soléal au format IFC, directement intégrables dans Revit selon les conceptions et dimensions souhaitées © Samuel Dhote - Technal

 

« En qualité de gammiste, nous ne sommes pas directement concernés, mais nos clients sont demandeurs car ils doivent répondre aux appels d’offre des chantiers BIM », relève Grégory Meunier, responsable développement logiciel chez Sapa Logic.

 

« Nous leur apportons donc un support, car c’est nouveau pour eux, et ils ne disposent pas forcément des ressources pour y répondre. Outre la modélisation de tous les châssis, standards et spécifiques, en objets BIM mis à disposition sur BIMobject et notre site Internet, nous proposons le logiciel Sapa 3D. Cousin de celui de Technal, il permet de générer un châssis en IFC pour les cas simples et autonomise les clients ».

 

Concrètement, soit Sapa fait le nécessaire (une personne est dédiée à la modélisation des châssis compliqués), soit elle leur explique. Une solution transitoire en attendant que le client se forme. « Parfois, nous sommes en relation directe avec le BIM manager », poursuit Grégory Meunier. « L’essentiel est d’être attentif à ce que le client soit bien dans la boucle ».

 

Avec Oxaya, l’immeuble lyonnais de bureaux, Sapa signe son premier chantier 100 % BIM. Plus de 50 menuiseries standards (les châssis les plus courants de l’offre Performance 70) ont été modélisées en objets 3D et intégrés à la maquette collaborative BIM © Brice Robert

 

BIM. Façade signée Wicona. Vélodrome de Glasgow (Royaume Uni) : processus optimisé grâce au BIM. Conçu par l’agence d’architecture 3DReid et construit par Sir Robert McAlpine pour la Mairie de Glasgow, le complexe Emirates Arena and Sir Chris Hoy Velodrome est l’une des installations sportives les plus vastes d’Europe et le premier vélodrome couvert de la ville. Wicona a réalisé dès 2013 ce projet entièrement conçu en un objet BIM pour valider le design, améliorer la sécurité, éliminer les erreurs et maximiser la préfabrication. Epousant la courbe du bâtiment et s’adaptant à la complexité de ses différents modules, le mur-rideau qui enveloppe la façade appartient à la gamme Wictec 50 et a été mis en oeuvre par le partenaire de Wicona, Dane Architectural System. Il a été entièrement conçu en un objet BIM comme imposé sur ce projet.© Graham Mathers

 

Stratégie identique pour Wicona qui met les objets BIM à disposition des architectes sur son site Internet ou sur des plateformes comme BIMobject. « En revanche, nous les aidons pour les objets spécifiques », précise Bertrand Assemat, responsable des solutions informatiques au sein du groupe Hydro.

 

« Pour respecter leur autonomie, nous avons mis au point un logiciel avec lequel n’importe qui peut modéliser un objet. Wic3D est une application gratuite et simple d’utilisation puisqu’on modélise une menuiserie au format BIM en quelques clics. Une première version est sortie fin 2017, une mise à jour est prévue cet été ».

 

Wicona propose une nouvelle version de WIC3D, son configurateur d’objets BIM qui permet aux architectes de modéliser, à partir de son offre aluminium, un élément en 3D pour intégration dans la maquette numérique du futur bâtiment © Wicona

 

Le BIM, frein à la créativité ?

 

Certains professionnels craignent que le BIM conduise à la standardisation des bâtiments. Avec moins de créativité donc et un outil qui formate les projets. « Il n’y a aucun risque de standardisation », insiste Alexandre Krupka. « Au contraire, on s’achemine vers un bâtiment spécifique et spécialisé, vers une industrialisation digitale du bâtiment ; lequel va devenir de plus en plus technique. Et les promoteurs de plus en plus innovants ». Autre inquiétude, le prix. Passer au BIM nécessite du temps non rentabilisé. Un coût pouvant être difficile à supporter pour les entreprises de second oeuvre.

 

Malerba adopte le BIM

 

La société inscrit le BIM dans sa démarche globale de services clients. Malerba a développé et met à disposition une large sélection de ses bloc-portes en objets 3D (formats RFA et IFC). Ils sont entièrement paramétrables (mode de pose, type de profil, finitions, etc.) et personnalisables avec diverses options paramétrables (oculus, type de paumelle, ...).

 

Chaque objet contient des informations produit ainsi qu’un lien hypertexte vers une fiche produit permanente (lien toujours fonctionnel et informations régulièrement mises à jour). Au format le plus courant, les objets sont préconfigurés dans les standards Malerba et peuvent être fournis à la demande. Dans ce cas, ils sont pré-implantés dans une maquette numérique incorporant des éléments complémentaires, tels que la bibliothèque de finitions Malerba.

 

« Pour les projets complexes, nous accompagnons nos clients à chaque étape du chantier, de la phase étude/conception jusqu’au DOE numérique en passant par la phase réalisation et ajustements techniques », précisent Arthur Valfort, chef de projet BIM, et David Palmero, directeur commercial.

 

Mais surtout, pour mieux répondre aux enjeux du futur liés au BIM et développer une réelle maîtrise en interne, Malerba a créé un poste de chargé de projets BIM. Sa mission : créer des objets 3D paramétrables ; gérer la base de données produits ; diffuser ces objets auprès des différents prescripteurs et clients ; conseiller, former, accompagner les clients et leurs chantiers.

 

Les Atouts du BIM

 

Reste à savoir que représentent, très concrètement, les apports du BIM. Dans le désordre : gain de temps à tous les niveaux (fabricants, poseurs, constructeurs, bureaux d’études, etc.), moins d’allers-retours entre les intervenants, erreurs de saisie évitées, maximum d’informations sur la pose de l’objet dans la pièce. « Le BIM facilite la vie, permet de construire plus vite, sans erreur – puisque nous disposons tous du même plan – et limite le gaspillage », résume Thierry Gay. Aujourd’hui, les défauts proviennent souvent de mises à jour non envoyées à tous les acteurs. Or, le BIM permet le partage en temps réel des toutes dernières modifications. Résultat, tout le monde parle le même langage. « Plus on anticipe la conception et la construction du bâtiment, plus on arrive à du prêt-à-poser », signale Alexandre Krupka. « A la clé : risque d’erreur limité, gain de temps, et montage à la façon d’un … Lego ».

 

Actuellement aux débuts du BIM, plus fréquemment utilisé dans les grands projets avant-gardistes, « celui-ci n’est pas vécu au quotidien dans les entreprises moyennes, où il intervient seulement dans 5 % des chantiers », note Olivier Cros. « Tout est question de temps, la mutation technologique est en marche ». Pour sa part, Valérie Vandermeulen, directrice marketing et communication chez AGC, estime « que le BIM, qui passera par les grandes entreprises, est un super outil pour la maintenance et l’exploitation d’un bâtiment, le partage de toutes les informations et données, et aussi la traçabilité. Mais il nécessite du temps d’intégration sur Internet. Nous sommes en phase de transition en attendant que tous les intervenants soient équipés ».

 

Une chose est sûre, ses atouts sont indéniables : solutionner, anticiper les problèmes, et donc éviter de les découvrir sur les chantiers. « Le BIM garantit une meilleure visualisation du bâtiment », confirme Alexandre Krupka. « Il permet aussi d’anticiper bugs et incohérences souvent découverts au dernier moment. Autre point essentiel, cette évolution est nécessaire compte tenu de l’importante dérive en matière de délais et de coûts. Il faut travailler en amont pour visualiser, structurer le projet et gérer le budget. C’est dans l’intérêt de tous et cela sert toute la filière ».

 

Mais surtout, le BIM évite de manquer les appels d’offre et assure la gestion et la maintenance du bâtiment jusqu’à la fin de sa vie. « Plus avancé dans d’autres pays – Scandinavie, Portugal, Belgique et Pays-Bas – le BIM est nouveau en France », relativise Grégory Meunier, responsable développement logiciel chez Sapa. « Et si certains considèrent qu’il nécessite du travail sans valeur ajoutée sauf pour les appels d’offre, il faut savoir qu’une fois le modèle établi, il optimise le temps passé au fil de son utilisation. Les syndicats professionnels et la FFB l’ont bien compris et multiplient les actions d’évangélisation ».

 

© AGC

La bibliothèque des objets BIM AGC est en ligne sur le site Polantis www.polantis.com/fr/agc-glass-europe ; architectes, prescripteurs et acteurs de la construction peuvent ainsi accéder aux objets AGC (vitrages isolants, verres résistants au feu, garde-corps Balustra...) pour intégration dans leurs maquettes numériques. Les objets 3D BIM et CAO sont téléchargeables gratuitement sous Revit, Archicad, Autocad, 3ds max, Artlantis, Sketchup.

 

Groupe de travail dédié à l'UFME

 

L’organisation professionnelle dispose d’un groupe de travail consacré au BIM depuis deux ans. Composé de 20 sociétés qui se réunissent quatre à cinq fois par an, il a pour objectif de préparer en amont une méthode pour structurer les données relatives aux objets BIM menuiserie (définitions, formats, unités, valeurs type...).

 

De ces travaux est né un dictionnaire des terminologies « menuiseries extérieures » pouvant être repris dans les maquettes BIM. Ce groupe de travail poursuit ses travaux au rythme du PTNB, en collaboration avec les différents corps du bâtiment, les éditeurs de logiciels BIM et de bases de données, les associations. Il s’attache aussi à développer des objets génériques paramétrables pouvant servir de références dans les premières phases des maquettes numériques.

 

Les industriels s'engagent

 

La preuve : nombreuses sont les entreprises qui ont pris le train du BIM. Prenons AGC. « Pour AGC, producteur verrier, c’est un moyen de donner de la visibilité supplémentaire à nos produits, au-delà de la documentation technique, et aux acteurs du bâtiment d’avoir accès à l’information sur les vitrages », explique Valérie Vandermeulen.

 

« Nous mettons en place les moyens de les intégrer dans la maquette numérique. D’ores et déjà, nous constatons des téléchargements d’objets, mais il est trop tôt pour une analyse plus fine. Nous en sommes au tout début, les choses commencent à se mettreen place, c’est indéniable ». De leur côté, GIMM et les Menuiseries Françaises ont amorcé la démarche il y a moins d’un an avec une trentaine d’objets disponibles sur le site BIM de Saint-Gobain (groupe propriétaire des deux marques) ; entre autres, des menuiseries PVC et des coulissants en aluminium.

 

Idem pour Profils Systèmes qui a modélisé les nouvelles gammes, par exemple Cuzco, en objets BIM disponibles sur la plateforme BIMobject et le site Internet de la marque. Ou pour Sépalumic, qui s’appuie sur une personne spécifiquement formée sur certains logiciels (notamment Revit) pour produire en 3D les objets de ses systèmes de menuiseries, standards ou spécifiques.

 

Enfin, Swao propose les fenêtres à ouvrants discrets en objets BIM mais note peu de retours une fois que les objets sont mis à disposition, hormis au moment de la conception.

 

Situation identique chez Schüco. « Depuis quatre ans, nous avons modélisé un maximumde produits et mettons à disposition les objets de 69 familles sur notre site Internet et sur BIMobject », indique Alexandre Krupka. « Objectif : apporter du service support sur toute la chaîne de valeur, des outils aux architectes, accompagner et informer les clients ».

 

Pour sa part, le belge DSI propose un export aux BIM manager, architectes et menuisiers pour la création d’objets BIM. « Lancée au mois de septembre, Next, la nouvelle version de Chacal permettra de modifier et d’enrichir les objets BIM », informe Nicolas De Mol.

 

La nouvelle version de Chacal, le logiciel de l’éditeur belge DSI, propose de modifier et d’enrichir les objets BIM. Le tout sous format Revit © DSI

 

« Nous avons adopté le format Revit doté des bibliothèques les plus complètes et utilisé en Europe par 90 % des maîtres d’oeuvre, maîtres d’ouvrage et architectes ». Atlancad répond aux appels d’offre BIM, soit en qualité de BIM manager, soit de soustraitant à part entière. « Nous menons aussi des missions de consulting auprès de partenaires aux besoins très spécifiques comme les chantiers de Saint-Nazaire », indique Jonathan Renou.Enfin, BIM&Co accompagne ses clients vers l’autonomie, création d’objets BIM en totalité ou partie, diffusion de contenu sur sa plateforme, etc.

 

« Il ne faut pas que les industriels soient timides en matière de BIM », rassurent Vincent Berlioz et Charlotte Pellerin. « Il s’agit de les faire passer à cette méthode ; qu’ils soient avancés ou non et quelle que soit la taille de la société. Aujourd’hui nous ressentons un regain d’urgence. Nombreux sont ceux qui se fixent 2019 comme objectif. Mais attention, il ne faut pas se précipiter, se poser les bonnes questions, y aller pas à pas. Il y a deux/trois ans, aller vers le BIM était considéré comme un risque. Aujourd’hui, c’est un risque de ne pas y aller ou de mal le faire ».

 

M.L.


Source : verre-menuiserie.com

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