La première usine française d’aluminium vert va naître en Picardie

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Acteur majeur de l’extrusion d’aluminium en Europe, Aluminium Solutions Group (ASG) va investir 50 M€ dans une fonderie nouvelle génération à Ham (80)...




...  pour produire annuellement plus de 80 000 tonnes de billettes d’aluminium recyclé. Enjeux…

 

Intitulé “Aluminium Foundry France” (AFF), le projet de la première usine française d’aluminium vert a été présenté à la presse le 8 avril dernier. L’événement s’est tenu juste avant que ne commence l’enquête publique dédiée à ce programme d’envergure nationale qui fait l’objet d’une demande d’autorisation environnementale de la part d’Aluminium Solutions Group (ASG), le porteur du projet.

 

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© Aluminium Solutions Group - « ASG consacre 50 M€ au projet de l’usine AFF. Cette somme englobe la remise en état de la friche industrielle de Ham (80), le désamiantage et la démolition des anciens bâtiments, la fabrication du nouveau bâtiment de 15 000 m² et l’achat de la ligne de production », informe Édouard Guinotte, président d’Aluminium Solutions Group

 

Nouvel acteur de l’aluminium en Europe, né en 2022 de la fusion de l’espagnol Extol et du français Aluminium France Extrusion, ASG emploie 900 collaborateurs et réalise 325 M€ de CA. Opéré par OpenGate Capital, actionnaire majoritaire d’ASG, ce rapprochement ambitionne de faire émerger un leader européen durable sur le marché des profilés en aluminium, notamment à destination des secteurs du bâtiment et des transports.

 

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© Aluminium Solutions Group - Directeur d’Aluminium Foundry France, David Petitjean pilotera la future fonderie dont la ligne de production fonctionnera en 3 x 8

 

ASG exploite actuellement quatre usines d’extrusion : trois en France (Nantes, Saint-Florentin et Ham) et une en Espagne (Toledo). La fonderie bas carbone AFF constituerait la cinquième implantation industrielle du groupe en Europe et la première usine française d’aluminium recyclé par sa capacité de production : 80 à 90 000 tonnes de billettes d’aluminium recyclé par an.

 

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© Aluminium Solutions Group - Depuis quelques mois, la friche industrielle est reconquise. Elle laissera place à une usine flambant neuve de 15 000 m2 couverts - ASG : État du site le 3 avril 2024

 

S’assurer de la bonne collecte des déchets d’aluminium

 

Depuis plusieurs mois, Aluminium Solutions Group a entamé des discussions avec les grands noms du secteur de la collecte et du tri des déchets. Des lettres d’intention ont été signées. « Nous avons entre 9 et 12 mois pour les transformer en contrats plus formels qui nous permettront de sécuriser les approvisionnements de la future usine », révèle Édouard Guinotte, président d’Aluminium Solutions Group. Les sites d’extrusion détenus par ASG procureront environ 20 000 tonnes de déchets à l’usine AFF, soit 25 % de sa production totale. En outre, une partie de ses clients actuels en profilés pourraient lui renvoyer leurs propres déchets d’aluminium, ce matériau étant recyclable à l’infini sans perte de performance.

 


Le calendrier du projet AFF

Mai 2024
enquête publique

Avant l’été 2024
délivrance espérée de l’arrêté préfectoral permettant de démarrer la construction de la fonderie

15 mois suivants
durée du chantier

Deuxième ou troisième quadrimestre 2025
début des approvisionnements en déchets

Deuxième partie de 2025
démarrage du site et premières coulées


 

Réduire l’empreinte carbone de l’aluminium

 

Grâce à un procédé spécifiquement développé par leur fournisseur et qui utilise essentiellement du gaz, les deux fours de la future fonderie de Ham traiteront des déchets aluminium pouvant contenir des Composés Organiques Volatils (COV) comme du polyamide ou des peintures. Ces impuretés seront brûlées à une température plus basse que celle de la fusion d’aluminium qui sera ensuite réalisée à un peu moins de 1 000°C. Puis le métal fondu sera finalement coulé sous forme de billettes.

 

Celles qui seront produites en Picardie verront leur empreinte carbone trois fois inférieure à celle d’une billette produite à partir d’aluminium primaire en Europe. Ce progrès écologique significatif retient l’intérêt des pouvoirs publics français qui le soutiennent à travers les dispositifs France Relance et France 2030.

 

ASG-Cycle-de-production

Le cycle de fusion et de production en résumé…

 

« La France importe annuellement 300 000 tonnes d’aluminium primaire par an. Dans le même temps, elle exporte 500 000 tonnes de déchets, tout confondu. Notre projet permettra à la fois de réduire sa dépendance aux importations et limitera ses exportations. Nous allons donc améliorer l’indépendance et la souveraineté du pays vis-à-vis de l’aluminium qui figure sur la liste des matériaux stratégiques de l’Union Européenne », souligne Édouard Guinotte.

 

Les billettes bas carbone d’ASG seront d’abord produites à destination de ses propres usines d’extrusion, également proposées à d’autres extrudeurs, français et européens, qui ne sont pas intégrés et seraient intéressés. « Les clients finaux de ces produits seront les utilisateurs des profilés en aluminium fabriqués à partir du type d’alliage que nous traitons. Beaucoup œuvrent pour le bâtiment. Ce sont des fabricants de fenêtres, de produits de façade, de coulissants, de pergolas, de vérandas, etc. Notre fonderie sera focalisée sur un certain type d’alliages doux pour le bâtiment, le transport et les autres applications industrielles mais pas l’aéronautique, simplement parce que les alliages utilisés sont différents », conclut le président d’Aluminium Solutions Group.

 


Photo ouverture © Aluminium Solutions Group - Sachant que le site AFF recevra des lots de déchets d’inégale qualité, des contrôles continus du processus de production seront menés coulée par coulée pour garantir la même qualité d’aluminium recyclé en bout de ligne


Source : verre-menuiserie.com

L'auteur de cet article

photo auteur Jacques LE CORRE
Titulaire d’un DUT Information - Communication spécialisation Journalisme obtenu auprès de l’IUT de Bordeaux III, Jacques Le Corre est journaliste professionnel depuis 36 ans. Passionné par les grands enjeux économiques, il a relaté plusieurs grands défis industriels dans des magazines, notamment la construction du paquebot “Queen Mary 2” et la mise en place des programmes A380 et A400 M d’Airbus. Homme de terrain (texte et photos), il collabore avec V&MA depuis près de 4 ans.
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