Un monolithe en osmose avec son environnement végétal

Un monolithe en osmose avec son environnement végétal

Il est venu se poser en douceur au cœur d’un champ en jachère jonché de coquelicots faisant refleurir comme un nouvel élément naturel, la configuration des lieux…




Dans l’Allier, le monolithe noir et innovant, siège social du D-LAB Industry à l’initiative de Fleur (sic !) Phélipeau, imaginé par les architectes Nelson Willmotte (NWA) et Luisa Scotti du studio éponyme, intègre tous les paramètres environnementaux et l’intégrité d’une construction écoresponsable.

 

Elle s’appelle Fleur Phélipeau, fondatrice en 2009 de la marque de nutricosmétique D-LAB et incarne le projet de sa nouvelle usine à l’image de sa nature profonde et de son activité, celle de prendre soin de ses clients et de ses collaborateurs et collaboratrices avec un bâtiment et siège social en cohérence avec « l'objectif de créer un pôle de production complet et ultraperformant, respectueux des hommes et des femmes qui y travaillent, mais aussi de l'environnement ». À Saint-Bonnet-de-Rochefort, implantée au coeur du Parc Naturopôle, le D-LAB  qui est né dans le Médi-Thermal Spa de Vichy se veut comme un retour aux sources avec pour mots d’ordre de casser les codes de l’industrie traditionnelle et la volonté de prouver qu’industrie et féminité peuvent se conjuguer à merveille. Transparent, intimiste et vertueux, ce lieu reflète remarquablement l’intention et la vision novatrice de la dirigeante, idéalement accompagnée par les architectes Nelson Willmotte (NWA) : « ce fut un réel plaisir pour moi et mon équipe de donner corps à cette belle aventure entrepreneuriale commencée avec Fleur il y a deux ans et demi », exprime Nelson Wilmotte. « Le postulat de départ était de réfléchir différemment et de repenser le concept de l’usine en revisitant les codes dans une démarche durable et écoresponsable, tout en redéfinissant la notion des volumes et des fonctions. À ce titre, nous avons joué avec différents niveaux et ajouté des "cachettes". De vastes espaces communs fonctionnels et épurés ont été spécialement conçus pour le confort des salariés et les nombreuses fenêtres favorisent une luminosité naturelle dans l’ensemble du bâtiment, illuminant la structure et sublimant chacune de ses pièces ; une véritable source de vitalité et d’inspiration au quotidien avec une vue panoramique sur la végétation luxuriante rajoutant à la sensation de bien-être à l’intérieur », évoque l’architecte.

 

© D-LAB Industry - Conçu par les architectes Nelson Willmotte (NWA) et Luisa Scotti du studio éponyme, ce monolithe noir s’inscrit dans un concept très pointu d’écoresponsabilité

 

Un monolithe noir pour une usine green

 

À l’arrivée, ce monolithe noir de 41 m x 41 m et 8, 50 m de haut, niché dans un écrin de verdure au sein d’un parc de 5 000 m², défie la gravité, comme en lévitation au-dessus du jardin, isolé par des merlons entièrement végétalisés. Le bardage de la façade principale de l’imposante usine de 2 700 m², construite à partir d’un bois brûlé provenant à seulement 130 km du site, et issu d’une technique traditionnelle japonaise appelée Shou Sugi Ban, consiste à créer une combustion sur la face d’une planche de bois massif afin d’augmenter sa résistance. Le bois bénéficie ainsi d’une protec-tion naturelle et respectueuse de l’environnement garantie sans produits chimiques et améliore conséquemment le bilan carbone du bâtiment.

 

© D-LAB Industry - À l’intérieur, les grandes baies vitrées ultraperformantes accueillent la lumière naturelle pour le bien-être au travail

 

Ici, le D-LAB Industry multiplie les engagements environnementaux : réduction des transports avec récupération de la terre utilisée lors de la construction pour créer des collines autour de l’usine servant de barrière protectrice naturelle, tout en évitant ainsi l’équivalent de 80 semi-remorques mises sur la route ! De même que les cuves sur le toit et l’installation de noues permettent de recueillir et réutiliser l’eau de pluie et de ruissellement (notamment pour l’arrosage et le nettoyage des machines). L’optimisation de l’énergie couvre jusqu’à 90 % des besoins énergétiques de l’usine grâce aux panneaux solaires installés sur le toit et la structure en béton et les vitrages teintés ultraperformants viennent accroître son inertie thermique. « Nous avons voulu aller bien au-delà des normes ISO 50 001 en choisissant tous ces paramètres écoresponsables et matériaux biosourcés jusqu’aux luminaires à faible consommation et le système d’éclairage qui suit le cycle circadien. Les calories sont récupérées par des pompes à chaleur double flux pour réduire le chauffage et la climatisation... et l’isolation est en laine de roche de haute capacité », souligne Fleur Phélipeau qui complète : « notre implantation au sein du Naturopôle nous permettra de collaborer avec des partenaires locaux sur l’extraction dans une politique zéro déchets poussée au maximum avec l’acquisition des matières premières et packagings dans des fûts consignés et donc réutilisables et la mutualisation de nos transports avec les autres entreprises du Parc. Également, pour atteindre les exigences pharmaceutiques, entre autres au niveau du traitement de l’air, nous avons installé une centrale qui nous permet de contrôler rigoureusement l’hygrométrie pour respecter les matières premières (extraits secs ou gélules par exemple) et nous assurer ainsi que nos principes actifs et probiotiques restent vivants tout au long de la production jusqu’à leur mise en flacons ».

La dirigeante, qui vise une certification B-corp pour ses produits haut de gamme, a financé un investissement de 4,2 M€ pour cette usine avec ses fonds propres et s’offre ici une nouvelle étape clé dans l’évolution de son activité.

 

 

© D-LAB Industry - Fleur Phélipeau, fondatrice de la marque de nutricosmétique D-LAB devant sa nouvelle usine D-LAB Industry sur un site au plus haut niveau d’écoconception au coeur du Parc Naturopôle près de Vichy à Saint-Bonnet-de-Rochefort (03)


Source : verre-menuiserie.com

L'auteur de cet article

photo auteur Anne BOULAY
Journaliste et consultante en développement durable depuis 1996, Anne Boulay est passionnée par le débat des idées et des mutations sociétales et environnementales de l’entreprise et des territoires pour relier, transmettre, brasser les cultures professionnelles et les interdisciplinarités. Son expérience s’est étoffée depuis Nantes, puis à Paris auprès de grands groupes d’édition. Aujourd’hui Rédactrice en chef du bimedia VMA, elle conduit et valorise la ligne éditoriale au service d’une information inspirante et fédératrice destinée à tous les acteurs - dirigeants, prescripteurs, architectes…. - du marché du verre, de la menuiserie et de la protection solaire.
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