La miroiterie en France : qui fait quoi ?

La miroiterie en France : qui fait quoi ?

La miroiterie se compose de trois secteurs d’activité : la fabrication du verre, sa transformation en différents produits verriers et la pose de vitrage sur chantier.




Miroiterie Maillot, le simple vitrage et les produits complexes

Seul dans son entreprise à Bernadets (64), Bernard Maillot gère son activité de découpe, transformation et installation de produits verriers. « Je réalise principalement mon chiffre d’affaires avec la fourniture de produits aux menuisiers et serruriers, peintres, carreleurs, plombiers, avec des éléments comme des parois de douche, des miroirs sur mesure et du simple vitrage pour la rénovation et la réparation », détaille-t-il. Le miroitier intervient sur des produits complexes, par exemple pour équiper une marquise de vitrage feuilleté spécifique ou de vitrage armé…

 

 

Le groupe Capel : vitrage isolant, cloison, vente

La Miroiterie Capel à Agen (une dizaine de salariés) spécialisée dans la production de cloisons, vient de se rapprocher de Drôme Vitrage (point de vente) et Ardèche Vitrage (vitrage isolant). 

 

 

© Groupe Capel

Ardèche Vitrage – Groupe Capel

 

 

« Avec ces trois TPE, nous disposons d’une structure souple et adaptable : les deux plus gros clients d’Ardèche Vitrage nous ont choisi pour la proximité, la réactivité et le service », déclare Éric Mercier, directeur associé du groupe Capel (21 salariés). « Les enjeux autour du vitrage isolant vont se complexifier, les normes évoluent, les architectes et les bureaux d’études font part de nouveaux besoins », poursuit-il. Un marché pour l’instant florissant. Malgré le contexte et les mouvements des prix qui brouillent la sérénité de ce dirigeant. « Nous nous attendons à un coup d’arrêt, mais quand ? Nous sommes coincés entre les fournisseurs de matières premières et les menuisiers qui nous consultent sur les tarifs ; aujourd’hui, un devis n’a qu’une semaine de validité, nous devons gérer au quotidien », s’inquiète-t-il. Car des projets pourraient ne pas aboutir, compte tenu de l’inflation. Pour autant, le dirigeant projette d’investir pour franchir un nouveau cap.

 

 

© Groupe Capel

Drôme Vitrage – Groupe Capel

 

 

Sodiver : cloison, dalle, châssis fixe…

Fondée en 1965, l’entreprise Sodiver, basée à Dijon, emploie 25 collaborateurs, cible les particuliers et une clientèle de professionnels de l’agencement, cloisonneurs et d’architecture intérieure. Façonnage, laquage, collage, montage en feuilleté, biseautage, impression numérique, Sodiver dispose de tous les postes de travail nécessaires à la fabrication de verrières, châssis fixes, cloisons, vitrines, miroirs, etc.

« L’agencement intérieur représente un axe de développement, les châssis d’ateliers séduisent, la demande se porte sur des produits de plus en plus sophistiqués, avec plusieurs couleurs, dans un style rococo », observe Éric Coulon, responsable commercial. « Le métier se complexifie, avec des verres plus techniques et des technologies comme l’impression numérique, qu’il faut maîtriser ; c’est pourquoi nous recrutons du personnel issu de l’École nationale de Verre à Yzeure (03), c’est le cas de notre responsable façonnage, et que nous formons en interne », assure-t-il encore.

 

 

© Sodiver

Réalisation d’un escalier passerelle Sodiver

 

 

Diffuver, vitrage isolant technique dédié à la façade

Créée il y a 35 ans, Diffuver (35 salariés) s’est spécialisée depuis une quinzaine d’années dans le vitrage isolant technique dédié à la façade (et plus spécialement dans les vitrages de grandes dimensions).

« Nous avons pris des parts de marché au fur et à mesure pour devenir aujourd’hui leader dans notre région Rhône-Alpes », se félicite son PDG fondateur, Philippe Melon. En complément de ses deux sites, à Marclopt (42) et Lyon (69), Diffuver se dote d’un nouvel atelier de collage VEC en cours de construction sur la ZAC des Gaulnes à Meyzieu (dans l’est lyonnais).

 

 

© Diffuver

Philippe Melon, PDG de Diffuver

 

 

L’expertise VEC est « de plus en plus sollicitée par nos confrères et représente une piste d’avenir », pointe le dirigeant. « La façade VEC, qui utilise des vitrages collés sur des cadres aluminium ouvrants ou fixes, peut intégrer de nombreux vitrages, tels que les verres feuilletés de sécurité ou les verres trempés, montés sur des double ou triple vitrage isolant. Outre son esthétisme épuré et homogène particulièrement apprécié par les architectes et prescripteurs, le murrideau VEC, par sa fixation, absorbe parallèlement les vibrations et les contraintes extérieures (neige, vent, forte température, mouvements sismiques...). Il peut faire office de double peau », commente-t-il.

Diffuver a participé à quelques chantiers emblématiques avec pas moins d’un kilomètre de murs-rideaux pour Framatome Lyon ou plus de 7 000 m² de vitrage pour le chantier de Steel, Active Shopping Resort à Saint- Etienne parmi les plus récents. Avec une production annuelle de 100 000 m² de double vitrage pour un CA de 7 M€, Diffuver transforme constamment son outil pour gagner en productivité, service et qualité… sa marque de fabrique. Preuve par l’exemple, la société vient de terminer un programme d’investissement de 3 M€ pour satisfaire le marché en fort développement des verres grande dimension.

 

 

© Diffuver

Diffuver répond au marché grandissant des vitrages de grande dimension ; ici, ce sont 56 m
de technologie avancée unique en France, dernier investissement de Diffuver,
capables de supporter jusqu’à 2 tonnes de verre et 350 kg par mètre pour des dimensions
de verre isolant de 6 000 x 3 210 mm

 

 

La Miroiterie Righetti, des feuilletés décoratifs aux verres trempés HST

Fabricant de verre feuilleté et de verre trempé, la Miroiterie Righetti installée à Flévilledevant- Nancy (54) emploie 40 salariés.

« Nous nous sommes faits connaître avec les produits dédiés à l’intérieur, les feuilletés décoratifs, et notamment grâce à l’incrustation de films métalliques ou de tissus, nous continuons cette activité liée à la décoration, mais peu à peu la demande s’oriente vers des garde-corps et des dalles de sol », affirme Alban Utard, codirigeant. L’entreprise a internalisé la partie trempe de manière à pouvoir proposer du verre trempé et du verre feuilleté trempé. « Nous maîtrisons l’ensemble du process, y compris la réalisation sur mesure de verre trempé HST nécessaire pour certaines applications (garde-corps, dalle de sol, marche d’escalier, brise-soleil, etc.) grâce à notre four HST », se réjouit-il. Le Heat Soak Test (HST) correspond à un traitement thermique permettant d’éliminer 99 % des vitrages présentant un risque de casse spontanée. Après avoir recruté et formé les nouveaux entrants, les dirigeants de la Miroiterie Righetti s’attèlent maintenant à rentabiliser leurs investissements.

 

 

© Photos 911 – Damien Aubin

Miroiterie Righetti / Brise-soleil en verre feuilleté trempé Metalica® Maille mis en oeuvre dans la résidence Le Norway à Caen.
Promoteur/ Maître d’ouvrage : Sedelka Architecte : VIB Architecture

 

 

Zoom sur la santé de l’industrie verrière en 2022

Bonne nouvelle, selon l’institut d’études Xerfi (1), l’industrie tricolore du verre plat devrait se redresser complètement en 2022 : « le maintien à haut niveau des commandes sur le marché du bâtiment et le regain de demande en provenance de l’industrie des transports permettront aux verriers de retrouver un niveau équivalent à celui d’avant crise. Pour autant, bon nombre d’opérateurs restent dans une situation financière précaire ». Xerfi souligne deux points faibles : déjà endettés, les fabricants de verre plat brut disposent de faibles marges de manoeuvre pour recourir à l’emprunt bancaire en cas de besoin ; de leur côté, les transformateurs qui dégagent des marges structurellement faibles, sont sous pression du fait de la hausse du prix des matières premières et de l’énergie. D’ailleurs, l’Union des Transformateurs de Verre Plat (UDTVP) s’est inquiétée dès le mois de février des conséquences de l’augmentation des prix du gaz…

Selon Xerfi, le chiffre d’affaires des fabricants de verre plat brut devrait progresser de 11 %, porté par l’activité du bâtiment, et notamment les besoins en double et triple vitrage (qui devrait se développer à la faveur de la RE2020). Les investissements dans le secteur verrier sont notables et ont repris, entre autres, grâce au Plan France Relance. L’auteur de l’étude de Xerfi cite par exemple l’octroi d’une aide de 400 000 € ayant permis au groupe Riou Glass d’investir 1,2 M€ pour réorganiser la production de son usine de Gaillefontaine (76) en janvier 2022, ou encore une aide de 700 000 € de la région Normandie permettant à l’entreprise Aurys Industries basée à Carentan (50) et spécialisée dans la fabrication de miroirs et verres plaqués de digitaliser et automatiser sa production en octobre 2021.

 


(1) « La fabrication et le travail du verre plat », Xerfi, février 2022

 

 

Miroiterie de Chartreuse, des produits premium

Agencement intérieur, mobilier… la miroiterie, dont le siège social est à Voiron (38), emploie quarante salariés et s’est spécialisée dans les produits premium. 

 

 

© Miroiterie de Chartreuse

Garde-corps – Miroiterie de Chartreuse

 

 

« Nous avons arrêté par choix stratégique de fabriquer des vitrages isolants parce que dans notre région des entreprises performantes occupent ce marché, il nous est apparu plus intéressant d’apporter de la valeur ajoutée à des produits dédiés à l’intérieur », explique Laurent Personnaz, directeur général. La Miroiterie de Chartreuse se positionne avec un garde-corps sous Avis Technique, ainsi qu’avec une impression numérique également garantie sous Avis Technique pour les gardecorps. Ici, les derniers investissements remontent à 2020 avec l’achat d’un four de trempe de 5 m x 2,5 m mis en place en 2021. « Nous essayons de réduire l’intervention de l’homme », glisse le dirigeant. Pour autant, la Miroiterie de Chartreuse a dû recruter et former des opérateurs. Aujourd’hui, Laurent Personnaz cherche de nouveaux débouchés pour amortir ses équipements et pérenniser les emplois.

 

 

© Miroiterie de Chartreuse

Dalle de sol – Miroiterie de Chartreuse

 

 

Les Worldskills pour promouvoir le métier auprès des jeunes

 

 

© WorldSkills France Podium Miroiterie – Laurent Bagnis

Médaillés des finales nationales Worldskills France 2022 Lyon, podium Miroiterie

 

 

WorldSkills France a pour but de promouvoir l’apprentissage, la formation professionnelle, les métiers et les jeunes qui s’engagent à participer au concours international, WorldSkills International, et d’assurer la présence de la France en organisant la participation des jeunes français à cette compétition internationale. « WorldSkills France nous permet de mettre un coup de projecteur sur le métier de miroitier, les compétences requises et les savoir-faire, mais nous avons besoin que les industriels nous aident à les faire valoir », déclare Bernard Maillot, miroitier et coach, membre de l’équipe de France des métiers et concours, qui recherche des financements pour emmener les jeunes aux prochains EuroSkills notamment. Le candidat de la France, Lilian Vallet, est salarié au sein de la Miroiterie Targe à Lyon.

 

 

© WorldSkills France Podium Miroiterie – Laurent Bagnis

Finales nationales Worldskills France 2022 Lyon.
Lilian Vallet, salarié au sein de la Miroiterie Targe à Lyon, médaille d’or

 

 

© Groupe TIV (Groupe Devglass)

"Tout en ligne et ne plus toucher le verre", tel est l’adage du groupe TIV (Groupe Devglass)
aux Treize-Septiers (85) avec une installation Hegla unique au monde qui accueille, coupe,
alimente sur deux niveaux deux lignes d’assemblage de vitrages isolants via un tri dynamique
en un flux continu 4.0, et regroupe magasin de stockage du verre et pont de coupe

 

 

Verrissima, des vitraux aux panneaux de porte d’entrée

Spécialiste du verre plat, Verrissima maîtrise toutes les techniques de transformation : découpe, façonnage, perçage, collage, sablage, gravure, colorisation, argenture, impression numérique. L’entreprise se positionne comme fournisseur de vitrages décoratifs et vitraux dans le domaine des fenêtres, des portes d’entrée et des cuisines (crédences en verre trempé, fond de hotte et plan de travail). Elle emploie 170 salariés. La décoration représente 1/3 de son CA contre 2/3 pour les portes. Le fabricant, "Entreprise du Patrimoine Vivant", et pionnier dans le vitrage décoratif de portes, multiplie les collaborations avec les artistes et designers pour se démarquer.

 

 

© Verrissima

Impression numérique sur verre signée Verrissima – Catalogue Metzger

 

 

Riou Glass : la nécessité de former en interne

 

 

© Riou Glass

Daniel Port, directeur du site Riou Glass VIP

 

 

Les métiers propres à la miroiterie (coupeur, bombeur, façonneur, trempeur, conducteur de ligne notamment) sont présents dans les ateliers. Chez Riou Glass VIP par exemple, Daniel Port, directeur du site, explique : « ces compétences ne s’apprennent pas à l’école mais sur le terrain, nous recrutons des collaborateurs au niveau CAP-BEP usineur, chaudronnier, Bac technique ou Bac pro en maintenance et nous les formons pour transmettre nos savoirfaire ». Avec plus d’une centaine de substrats de matière première à connaître, les procédures à appliquer et les coups de main à prendre suivant les postes occupés, la miroiterie regroupe des métiers complexes. « Nous formons des binômes afin qu’un collaborateur expérimenté puisse transmettre son savoirfaire à un nouvel entrant », indique Daniel Port. Certains verres requièrent davantage de connaissances que d’autres, c’est le cas du verre émaillé. « Nous avons aussi nos secrets à transmettre, comme la création de couleurs uniques, et nous introduisons de la robotique sur certaines lignes de transformation, là encore les opérateurs ont des compétences à acquérir », conclut Daniel Port.

 

 

© Riou Glass

Le site Riou Glass VIP

 

© Riou Glass

Crédence de cuisine (trame laquage ardoise scintillant) – Riou Glass

 

 

Macocco, la transformation pour tous les usages

L’entreprise regroupe trois entités : Macocco Ile-de-France, qui dispose d’une cinquantaine d’années d’expérience dans les produits anti pareballe, la sérigraphie, impression numérique céramique pour la décoration intérieure et les façades ; Macocco Ouest et Macocco Midi, orientés vers la décoration et les produits dédiés à l’intérieur avec des dalles de sol en verre, du sablage, des motifs personnalisés, un catalogue de portes d’entrées et des pare-douches. Le groupe emploie 200 collaborateurs environ. 

« Notre objectif est de servir nos clients poseurs, ce positionnement nous différencie de nos concurrents », avance Elizabeth Ployart, dirigeante de Macocco Ouest. Tout comme l’accent "déco" qui caractérise ses réalisations.

 

 

© Miroiterie Michel Deschanet

La miroiterie Michel Deschanet vise le meilleur en termes de services et de qualité du produit fini, mais aussi en matière de conditions de travail pour ses collaborateurs ;
ci-dessus, sur son site à Augny (Metz Sud), son dernier investissement entièrement automatisé pour la fabrication de vitrage isolant, marque une nouvelle étape
technologique pour cette entreprise à taille humaine, Michel Deschanet SA répond aux attentes de son marché avec un large spectre de compétences et une offre sur mesure
couvrant les façades, vitrines, verrières, V.E.A., garde-corps, dalles de sol, marches en verre, pare-douche, crédences, portes en verre, miroirs, verres pare-balles et retardateur d’effraction, produits coupe-feu, etc.

 

 

"Effets Miroir" : renforcement de compétences pour les réunionnais

Au regard de la proclamation de l’ONU, selon laquelle, « 2022 est l’année internationale du verre », Opco EP et ses partenaires, l’Agence de l’Outre-Mer pour la Mobiliteé (LADOM) et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de La Réunion (CMAR), ont lancé le projet de formation "Effets Miroir", qui vise à perfectionner les compétences des apprentis réunionnais, dans le domaine de la miroiterie dans l’Hexagone. Les entreprises de la branche de la miroiterie à La Réunion ont exprimé un besoin complémentaire en formation pour développer la professionnalisation des apprentis engagés sur la filière menuiserie aluminium – verre (CAP et BP). Les jeunes apprentis sont formés à l’utilisation de machines et d'outils spécifiques dans le CFA de Bellerive, situé dans le département de l’Allier.

« La mobilité, c’est avant tout aller vers de nouveaux horizons, que ce soit à l’échelle d’un département, d’une région ou d’un pays. Elle constitue un véritable moyen d’enrichir sa formation via une expérience alternée, de pratiquer une autre langue, de se connecter à d’autres cultures, de développer sa confiance en soi et sa capacité à évoluer sur le marché du travail. Il est indéniable que la mobilité joue un rôle majeur dans l’insertion professionnelle des jeunes », a souligné Philippe Gaertner, président d’Opco EP dans un communiqué.
« Dans les DROM, la mobilité s’impose de manière traditionnelle, comme la solution à une offre de formation incomplète et aux difficultés d’insertion professionnelle. En prenant en charge la mobilité de formation des jeunes ultramarins, Opco EP assure leur retour avec des compétences techniques, mais aussi une expérience humaine et professionnelle qu’ils pourront valoriser au niveau local », a ajouté Sylvia Veitl, vice-présidente d’Opco EP.

 


© Diffuver


Source : verre-menuiserie.com

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