Logistique, transitique, automatisation, robotique… les ateliers s’équipent

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Santé, sécurité et confort des opérateurs, adaptation des machines au traitement de produits XXL, intégration des outils dans des ateliers existants…




... les fournisseurs de solutions logistiques doivent faire face à de nombreux enjeux pour répondre aux besoins…

 

‘‘ Des équipements toujours plus légers pour des charges de plus en plus lourdes ’’

 

Aujourd’hui, il semble que la prévention des risques professionnels soit vraiment entrée dans les usines et dans les entreprises. « Nos clients sont davantage à l’écoute de leurs salariés », relève Didier Moiroud, directeur de Larenn. Un bon point. En amont des projets, poursuit-il, « ils prennent soin d’interroger les opérateurs dans les ateliers pour qu’ils fassent part de leurs besoins et de leurs remarques ». Le cahier des charges évolue en fonction des retours. « Ces consultations participent à la bonne acceptation et à l’adoption des outils dans les ateliers », ajoute-t-il. De l’accompagnement au changement.

 


Les manipulateurs signés Dalmec

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© Dalmec - Manipulateur pour palettes Dalmec

Fin 2022, Dalmec a présenté un nouveau manipulateur pneumatique à bras articulé destiné tout particulièrement à opérer la manipulation manuelle de palettes aux dimensions et caractéristiques variables. Le dispositif de préhension à fourches est combiné au manipulateur de type Partner Equo PE, afin de permettre la récupération, la prise, le relevage, le renversement, le déplacement et la dépose de palettes, tout en respectant l’ergonomie des postes de travail dans lesquels les équipements doivent s’intégrer… et ce, sans le moindre effort !

Un autre outil, le manipulateur Partner Equo sur colonne, a la particularité d’être équipé d’un dispositif de préhension réglable à ventouses adaptées à la manutention de planches et de poutres en bois lourdes et encombrantes, aux dimensions, formes et poids variables. Il permet ainsi par exemple de prélever les planches et les poutres en bois pouvant atteindre jusqu’à 100 kg d’un convoyeur à rouleaux en fin de ligne et de les positionner sur une palette. L’outil de préhension du manipulateur profite d’un système modulaire de 9 à 15 ventouses, à utiliser intégralement ou en partie selon la taille de la pièce à manipuler.


 

Plus d’ergonomie, moins de charges

 

Concrètement, « la tendance est aux équipements plus ergonomiques, plus pratiques, plus légers alors que les charges ne cessent de s’alourdir ; nous cherchons à rendre leurs manipulations plus confortables, notamment au niveau du levage », déclare Didier Moiroud. Ce fabricant de scie à panneau doit concevoir des machines capables de traiter des panneaux qui s’agrandissent et atteignent parfois jusqu’à 3 ou 4 m. Même tendance chez Dalmec qui communique sur un manipulateur industriel (Maxipartner MX), conçu sur mesure pour manœuvrer de grands panneaux de vitres en absence d’effort. Destiné à la prise, au levage, à la manutention de panneaux vitrés pour leur encollage et leur assemblage directement sur l’ouvrant, ce manipulateur est pourvu d’un outil de préhension à ventouses de type palonnier. Cet équipement favorise la manipulation de vitrages dont la masse peut aller jusqu’à 300 kg sur un rayon d’intervention de 3 500 mm, permettant aisément d’atteindre les chariots de verrier où sont stockées les vitres et le convoyeur de chargement du robot. La prise des vitres est effectuée en position verticale inclinée (10°), et un vérin pneumatique permet d’obtenir leur mise à la verticale pour une dépose sur le poste de chargement de la cellule.

 


Un nouveau centre logistique Veka en France 

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© Veka - Centre logistique Veka

Annoncé pour une mise en service effective en janvier 2025, le nouveau centre logistique Veka sera basé à Saint-Loup-de-Varennes, près de Chalon-sur-Saône (71). Fruit d’un investissement de quelque 16,5 M€ (autofinancé par un prêt au Groupe Veka), cette plateforme logistique se situe à proximité de l’autoroute A6, sur un terrain de 46 000 m2 avec un bâti couvert prévu de 11 000 m2

Emmanuel Demesmay, directeur général de Veka, a précisé que ce centre logistique pourra être évolutif et offrir la possibilité d’y réaliser des activités de parachèvement (emballage par exemple). Si Veka prévoit dans un premier temps la création d’une quinzaine d’emplois, l’objectif est, à terme, le recrutement de 25 nouveaux collaborateurs.

La construction de ce nouveau centre logistique permettra aussi de libérer des espaces sur le site historique de Thonon-les-Bains, afin d’offrir de meilleures conditions de travail aux collaborateurs et un meilleur accueil des visiteurs.

Alors que Veka voit son chiffre d’affaires progresser en France d’environ 5 %, grâce notamment au développement de son portefeuille clients et au démarrage de nouveaux fabricants (BIPA, Franciaflex, Proplast…), un investissement de 1,2 M€ a été réalisé pour la mise en place d’une nouvelle ligne de production en coextrusion, opérationnelle depuis octobre. Après plusieurs mois d’attente pour réceptionner l’ensemble de ses composants, les premiers essais ont commencé en septembre. Cette ligne porte ainsi à 17 le nombre de lignes sur le site haut-savoyard. De quoi augmenter la capacité de production intégrant de la matière recyclée et renforcer l’excellence du taux de service. 

« La réactivité Veka est appréciée des professionnels qui peuvent compter sur des commandes livrées en une à quatre semaines, en fonction du type de profilés. Cette fiabilité nous distingue sur le marché », précise Emmanuel Demesmay.


 

Transitique automatique, semi-automatique ou manuelle

 

Sauf construction d’un nouvel atelier, l’implantation de solutions de transitique – ensemble des opérations de transfert automatique des matières – doit s’intégrer à l’existant. La demande augmente, ce qui a conduit Ryko France à développer cette activité – que sa maison mère en Allemagne pratiquait déjà – depuis 4 ans. Alors que les menuiseries se modernisent, Alexandre Giraud, responsable commercial de Ryko, confirme : « c’est l’une des difficultés, nous travaillons sur un plan de l’atelier mais parfois nous sommes contraints de modifier certaines lignes ». Ryko répond à des projets de taille différente, qui concernent les lignes de soudage, le stockage, etc. « Il s’agit d’éviter la manutention, la transitique est opérée de manière automatique, mais peut l’être aussi manuellement ou en semi-automatique », précise-t-il. Tout l’art consiste à gérer les flux en gommant les charges. 

 

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© MZR - Full transitique chez MZR

 

« Nous avons développé – sans automatisation – des lignes de full transitique pour le montage de portails. Résultat, de l’assemblage à la logistique finale, l’opérateur ne porte plus aucune charge », se félicite Jean-Marc Boisson, ingénieur technico-commercial chez MZR. La solution ? Un convoyeur à dosseret, une table basculante… Il y a quelques années, MZR a mis au point des navettes motorisées positionnées en fin de ligne pour charger les palettes vers les camions. Une solution semi-automatique. « L’opérateur continue à exercer son contrôle, il peut réagir en cas de besoin, mais sans porter de charges », commente-t-il. Ce fabricant a également conçu « un poste de retournement de menuiserie, de portrait en paysage », glisse Jean-Marc Boisson. Du cousu main.

 

Les solutions automatiques optimisent les flux via des robots qu’il faut là encore intégrer… « La conception du système est forcément sur mesure, avec un accompagnement à sa mise en service », indique Alexandre Giraud.

 

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© MZR - Basculeur de menuiserie développé par MZR

 

La transitique exige beaucoup de conseils, à commencer par un état des lieux. « La première étape consiste à étudier les flux, le matériel, les composants afin de décrire, pour chaque poste, quels mouvements l’opérateur doit accomplir, dans quel sens le montage s’opère, etc. », énumère Jean-Marc Boisson. « Toute conception de ligne nécessite une organisation spécifique pour obtenir les meilleurs résultats au niveau ergonomique », souligne-t-il. S’il remarque que « l’organisation en îlot est de plus en plus courante et adaptée aux produits complexes à valeur ajoutée, l’organisation en ligne est plus efficace pour traiter les flux très importants ». L’organisation peut être revue à chaque changement de gammes et modifiée au besoin.

 

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© Larenn - Table pour montage d’ouvrants avec coffre de volets roulants réalisée par Larenn

 

À chaque activité, ses spécificités. Didier Moiroud évoque une innovation récente proposée par Larenn : une table permettant le montage d’ouvrants avec coffre de volets roulants. « Son caractère extensible est vraiment innovant, avec la présence de chevrons accompagnant le produit et permettant un bon soutien, même sur des charges de 300 kg. On peut ainsi travailler sur de tous petits produits comme sur des produits de 4,50 m x 3,40 m ».

 

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© Tecauma - Stockeur automatique de tronçons en cours de montage chez Tecauma (au premier plan : navette de distribution des luges et au second plan : trieur de distribution des tronçons et rayonnage)

 

Chez Tecauma, Gervais Gendre annonce « le développement d’un transstockeur de produits débités pour alimenter les lignes de soudage, de cadrage vissage, il sera installé en deux phases (2024 et 2025) chez un gros faiseur, nous en attendons beaucoup ». Tecauma remplace les casiers en sortie d’usinage par des luges. « Les retours d’expérience étaient un peu négatifs à cause de contraintes d’ordonnancement ; avec la nouvelle solution, on charge un cadre dans une luge, ce qui apporte de la souplesse », explique-t-il. Plus largement, Tecauma a étoffé son offre de transstockeurs. « Aujourd’hui, tous les acteurs en veulent », confie Gervais Gendre. Tecauma a commencé sa série de Tec’Up avec un produit limité à 8 m de hauteur, puis est passé à 12 m et à 14 m.

 

Le fabricant vendéen a aussi développé des cellules robotisées de conditionnement de vitrage. « Les deux robots sont dédiés aux fins de ligne qui étaient manuelles chez un client et posaient des problèmes de cadence et de sécurité. Le premier robot dépose des pastilles de liège intelligentes pour protéger le vitrage pendant son transport, et le second prend le vitrage et le dépose dans un chariot ou sur un rac métallique », détaille Gervais Gendre. « Tecauma a d’ores et déjà livré deux équipements chez deux grands fabricants de vitrage du marché, les deux robots peuvent être mis en route en moins de quinze jours, la solution est standardisée, mais s’adapte en fonction de l’organisation de l’atelier », argumente-t-il.

 

Enfin, une autre tendance pointe son nez. Avec les enjeux environnementaux et la recherche de sobriété, la réparabilité des produits revient sur le devant de la scène. La vente de machines d’occasions est courante, mais un acteur comme Larenn communique aujourd’hui sur des produits reconditionnés (scie verticale par exemple) qui font échos à l’air du temps. « Nous ne vendons pas de machine d’occasion en l’état, nous les vérifions, et lorsque c’est possible, nous les remettons au standard requis afin de les commercialiser avec une garantie d’une année », assure Didier Moiroud. Dans certains cas, le coût de la remise en état s’avère trop élevé, ce qui limite cette activité…

 

Les industriels investissent

 

À travers sa campagne d’investissements appelée "Impulsion" d’un montant de 4 M€ menée en 2023, Volma dote son usine de machines et de robots automatisés plus modernes et plus performants. « Ces investissements permettront de replacer l’usine dans une démarche écoresponsable et d’accélérer son objectif de zéro porté. Au cœur de cette transformation industrielle, nous souhaitons offrir à nos collaborateurs un environnement de travail plus sûr et plus confortable, tout en permettant d’améliorer la qualité de nos produits. Les impacts sur notre productivité contribueront à renforcer notre position sur le marché », affirme Sébastien Coste, responsable communication de Volma. En cours d’installation, les nouveaux équipements devraient faire l’objet d’une présentation prochainement.

 

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© MéO - MéO augmente sa capacité de stockage avec une nouvelle plateforme logistique de 4 400 m² sur 3 niveaux 

 

MéO a également fait le choix d’investir et de moderniser le processus de production pour plus de performance en termes de sécurité, de qualité, de productivité et de volume. MéO augmente sa capacité de stockage avec la construction d’une nouvelle plateforme logistique de 4 400 m2 (évolutive jusqu’à 10 000 m2) aux espaces de stockage sur trois niveaux. Ce fabricant agrandit son unité de production afin d’augmenter sa capacité de production de 60 %, grâce à des investissements en usinage bois et aluminium, la spécialisation des lignes de production et la transitique pour passer d’une capacité de 70 000 fenêtres à 110 000 fenêtres en 2025. Ces investissements accompagnent la croissance de l’entreprise qui anticipe un CA de 73 M€ en 2023, versus 66 M€ en 2022. Commentaire de son directeur général, Franck Rostand : « notre projet est d’assurer notre avenir industriel pour les 15 prochaines années ».        

 

— Véronique Méot


Photo ouverture © Tecauma - Process Tecauma robotisé de conditionnement de vitrages, en fin de ligne de fabrication (au premier plan : robot de conditionnement et au second plan : robot de pastillage)


Source : verre-menuiserie.com

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