Nouveaux métiers et formation : des enjeux pour demain !
La question de la formation répond à deux enjeux, étroitement liés : l’attractivité du secteur et le développement des compétences nécessaires à son évolution.
Publi-Information 
Pour attirer les jeunes vers les menuiseries, l’UFME développe un certificat de qualification professionnelle (CQP) de menuiserie industrielle. Car quoi de mieux que la formation et la valorisation des compétences pour sécuriser l’emploi ? Pour rappel, un CQP est une certification créée par une branche professionnelle attestant de la maîtrise des compétences liée à un métier. En clair, la formation et le certificat qui la couronne a pour objet de pallier les lacunes du secteur de l’éducation. « Notre objectif est de pérenniser les salariés dans nos entreprises en les formant et en leur proposant un diplôme équivalent au CAP », explique Philippe Macquart, délégué général UFME.
© Solange Grenna - Philippe Macquart, délégué général UFME
Surtout, « il est essentiel que le CQP soit aujourd’hui associé à la fabrication française de portes et de fenêtres de qualité, plutôt qu’à un matériau », poursuit-il. L’UFME a participé, au niveau de la formation initiale, à la rénovation du CAP Menuisier fabricant. Puis elle a souhaité créer des formations spécifiques aux "métiers". Le CQP représente l’étape suivante. Après plusieurs années de travaux avec la Commission Paritaire Nationale de l’Emploi (CPNE) de la branche, le premier Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) "Menuisier industriel-fabrication de fenêtres et de portes" est désormais enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles. En 2024, 28 candidats se présenteront au CQP.
Envisager les nouvelles fonctions
La réglementation, en transformant le bâtiment et les activités, fait naître de nouvelles fonctions.
Porté par le SNFA et l’AFPA, le titre professionnel de menuisier aluminium a été modernisé par l’arrêté du 23 février (JO du 8 mars 2023). La nouvelle mouture intègre désormais la prise en compte des obligations énergétiques et environnementales du secteur du bâtiment, l’évolution des métiers autour du numérique et de la motorisation, ainsi que les nouvelles règles de prévention, de santé et de sécurité au travail. Cette version du titre professionnel a pris effet le 29 juillet dernier. Ce titre de niveau 3 est construit autour de deux blocs de compétences, indique le SNFA dans un communiqué de presse : la fabrication des ouvrages en menuiserie aluminium et l’installation et équipement des menuiseries et des fermetures extérieures en aluminium. « Ce travail de mise à jour, porté par l’AFPA Toulouse et le SNFA est valable pour les 5 prochaines années. Il a permis aux acteurs de la Menuiserie Aluminium de redéfinir les attentes du secteur, en termes de savoir-faire et savoir-être, que le futur professionnel doit acquérir dès aujourd’hui ! Le monde du bâtiment a connu ces deux dernières années des bouleversements sur le plan réglementaire avec notamment la mise en place de la RE2020 et de la filière REP PMCB (Responsabilité Élargie du Producteur des Produits et Matériaux de Construction du Bâtiment). Dans ce contexte, c’était pour nous une très belle opportunité de retravailler ce titre professionnel et d’intégrer rapidement ces nouvelles exigences dans son référentiel », a déclaré Diane Boulmier, responsable communication et métiers du SNFA.
Sur son site Internet, l’association Menuiserie Avenir qui regroupe les industriels des Pays de la Loire (54 entreprises), promeut la filière et s’efforce de rendre ses métiers visibles auprès des candidats.
© Menuiserie Avenir - Bertrand Pasquier, délégué général de Menuiserie Avenir
« Nous travaillons avec un collectif sur une "veille prospective", nous menons une réflexion sur la ville de demain, les nouveaux métiers qui y sont liés et l’environnement », indique Bertrand Pasquier, délégué général de Menuiserie Avenir. Par exemple, la brique RSE qui prend de plus en plus d’ampleur dans les entreprises donne lieu à de nouvelles fonctions support, à la croisée du commerce et de la R&D. Les sujets sont nombreux aujourd’hui, de l’intelligence artificielle à la transition énergétique, en passant par l’expérience client, à créer de nouveaux besoins en compétences. Signe des temps, l’UFME recrute une chargée du recyclage, spécialisée dans le bois.
France Compétences qui recense les métiers émergents ou en profonde évolution (la prochaine liste complète sera publiée en fin d’année) pointe par exemple des fonctions comme préparateur en déconstruction, technicien – chef de projet en rénovation énergétique, expert en digitalisation et exploitation des bâtiments, etc.
Sur fond de sobriété, les secteurs du reconditionnement, et surtout de l’entretien-réparation, devraient se développer dans les prochaines années, faisant là encore appel à de nouvelles compétences ou de savoir-faire hérités du passé.
Réveiller d’anciens métiers
Picard Serrures veut réveiller un métier qui n’a rien de nouveau, mais qui s’est peu à peu appauvri faute de cursus pour former des professionnels. « Le métier de serrurier de ville n’existe quasiment plus », regrette Julien Maliar, responsable réseau IAP France de Picard Serrures et à l’origine de la création d’un centre de formation. Certes, il existe bien un CAP métallier, mais il couvre un champ plus large que celui de la serrurerie. Ainsi, nous apprend l’Onisep, « les ouvrages de métallerie sont présents en serrurerie, construction ou menuiserie métalliques, agencement, ferronnerie (serrures, blindage, balcons, rampes, escaliers, vérandas…). En atelier, le métallier assure la fabrication d’un ouvrage ou d’une de ses parties. Il analyse les dessins et la gamme de fabrication, choisit les moyens à mettre en œuvre, positionne la matière première, installe les outils, conduit l’usinage, réalise le montage-assemblage… Sur chantier, il participe à la pose de l’ouvrage. Sa formation lui permet d’intervenir sur des produits de formes différentes (plats, profilés…) et des matériaux aussi divers que l’acier, les alliages d’aluminium ou de cuivre ». Or, les besoins pour la mise en œuvre, la maintenance et la réparation des produits d’un industriel comme Picard Serrures sont plus précis. « Nous fabriquons des produits techniques, de haute sécurité comme des portes blindées, des portes avec des vitres pare-balles… qui nécessitent un savoir-faire spécifique », affirme Julien Maliar.
© Picard Serrures - Julien Maliar, responsable réseau IAP France de Picard Serrures
© Picard Serrures - Session de formation Picard Serrures
C’est pourquoi l’entreprise a décidé d’ouvrir un centre de formation destiné à développer les compétences techniques et commerciales des Installateurs Agréés Picard, partenaires ou nouveaux entrants, et également accessible à tous les artisans professionnels désireux d’étendre leur champ d’activité au métier de serrurier. Trois sessions d’une durée de 2 jours sont d’ores et déjà programmées pour 2024. « D’abord certifiée Datadock, la Picard Académie est désormais certifiée Qualiopi et permet donc d’accéder aux financements publics et mutualisés », précise Julien Maliar. Sans barrière à l’entrée au niveau des profils, cette formation (16 h) dispense un contenu théorique – rappel des normes, sécurité, présentation des produits et leurs technicité – et pratique
(prise de cotes, installation, branchement de serrures électroniques, SAV), et fait le point sur la communication digitale (référencement) et la commercialisation des produits (argumentaire pour se démarquer de la concurrence). Un bagage que Julien Maliar estime nécessaire pour embrasser la profession. « Une offre complémentaire, déclinée en modules est également proposée
pour approfondir les connaissances », ajoute-t-il. Un bel exemple d’entreprise à pied d’œuvre !
— Véronique Méot
ParcloZ, quand la formation sort des cadres
© ParcloZ - Michaël Polito, fondateur et dirigeant de ParcloZ
Michaël Polito, fondateur et dirigeant de ParcloZ (ex 3C Formation), sait répondre en tous points à l’attractivité du secteur et à la valorisation des compétences. Formateur émérite, et surtout enthousiaste, il rebat les cartes avec une empathie qui diffuse naturellement le plaisir de recevoir de nouveaux angles d’approches commerciales pour les équipes de vente, mais aussi pour les dirigeants, les équipes internes…, quelles que soient les structures.
Esprit ludique et agilité font bon ménage pour acquérir de nouvelles performances et des objectifs loin des techniques agressives à l’américaine. L’accessibilité par la créativité pour épanouir les talents… et toujours avec de nouvelles idées, font de ParcloZ un parcours qui séduit de plus en plus les acteurs de la menuiserie pour leur amélioration continue. « Mon programme de formation intègre aujourd’hui une formule hybride incluant un accompagnement personnalisé avec une offre commerciale 2.0 et un contenu de qualité à disposition 24h/24, complémentairement au présentiel », explique Michaël Polito. Se perfectionner en salle en toute autonomie ou en sessions d’entraînements ad hoc, ParcloZ réinvente le coaching de proximité en donnant de nouveaux muscles lors de séances d’apprentissage en interaction fine et complète avec les nouveaux usages et de nouveaux centres d’attention.
Urgence à former face aux risques
Certifiée Qualiopi depuis juin 2022, la Fondation des Architectes de l’Urgence propose des sessions de formation congruentes, résilientes et essentielles offrant aux professionnels une approche stratégique dans la mise au point de constructions compatibles avec le risque.
© Archi urgence - La Fondation Architectes de l’urgence propose des formations destinées aux professionnels d’aujourd’hui et de demain, afin de donner des méthodes de construction résistant aux risques majeurs, permettant d’intervenir efficacement en cas de catastrophe
En septembre dernier par exemple, la Fondation des Architectes de l’Urgence a proposé 6 demi-journées de formation dédiées aux risques sismiques, avec au programme, plusieurs conférences : concepts et risques humanitaires, pathologies du bâtiment, conception parasismique, évaluation et prise en compte du risque sismique…
« Les organismes amenés à intervenir suite à des catastrophes humanitaires dans le domaine de la construction sont confrontés à une pénurie de spécialistes », relève le porte-parole de la Fondation. « Les architectes, ingénieurs, chefs de projets, constructeurs de programmes de relogements, coordinateurs, doivent faire face à des situations chaotiques : routes et réseaux détruits, communication difficile ou impossible, administration inexistante, foncier non établi, sécurité aléatoire. Des situations pour lesquelles les formations traditionnelles ne préparent pas d’une façon adaptée. Nous sensibilisons donc les architectes aux différentes dimensions de la catastrophe, avec la prise en compte de nombreux paramètres lors d’une mission : les aspects physiques, juridiques, psychologiques et logistiques, mais également le rapport avec les populations sinistrées, les États, les bailleurs et les autres associations. Dans ce climat, ils doivent mettre les populations en sécurité, faire réintégrer certains bâtiments publics, en sécuriser d’autres et, le plus vite possible, reconstruire », détaille la Fondation dont la notoriété n’est plus à faire pour développer la capacité d’expertise des professionnels, les sensibiliser aux techniques de diagnostic et aux procédés constructifs particuliers.
— Véronique Méot
Photo ouverture © SNFA - Le SNFA a dévoilé début 2023 sa plateforme Métiers de la filière menuiserie aluminium : www.batir-en-alu.fr/metiers ; cet outil relationnel et informatif créé en partenariat avec les professionnels de la menuiserie aluminium, regroupe une mine d’informations et de fonctionnalités au service des étudiants, reconversions, formateurs… et entreprises de la filière
Articles qui devraient vous intéresser
