VMA 320
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2025 | V&MA 320 | www.verre-menuiserie.com 124 Marché | Prospective recyclé et 33%d’aluminiumprimaire produit grâce à de l’énergie verte) dans notre o re », rapporte Thomas Selin. « L’aluminium a pour avantage d’être un des rares matériaux à ne pas devenir un déchet en fin de vie », remarque Aymeric Reinert, directeur général de Profils Systèmes, « 70% de l’aluminium produit est toujours en circulation, il représente une valeur. Dans notre entreprise, 100%des chutes de production sont traitées en boucle fermée. En revanche, nous devons progresser sur la collecte des produits sur les chantiers ». Ce gammiste améliore chaque paramètre entrant en ligne de compte : « Nous avons commencé par obtenir le label Alu+C- et participé à l’élaboration de FDES collectives, puis nous avonsmultiplié les initiatives avec le recours au ferroutage, des investissements dans des lignes d’extrusion et de laquage pour réduire l’impact carbone, la révision des process (emballage), etc. Nous vivons une petite révolution dans notre industrie, qui nous amène à rendre l’entreprise la plus vertueuse possible », rapporte-t-il. PVC et matériaux biosourcés « Actuellement, 40%de nos produits disponibles à la vente contiennent des matériaux recyclés, avec une forte progression de leur intégration au cours des 5 à 6 dernières années », déclare Laurine Sorin, chargée de communication de Geplast, « sachant que Geplast utilise également une matière biosourcé, le Loryza ® ». Geplast multiplie les arguments pour convaincre les professionnels : « nous communiquons sur des procédés innovants tels que la coextrusion, combinant une couche de base recyclée et une couche extérieure vierge pour garantir les performances techniques du produit, nous réalisons les ACV de chaque produit afin que nos clients puissent les intégrer dans leur propre bilan carbone, nous fournissons des FDES pour certains de nos produits », avance Laurine Sorin. Des arguments techniques qui tiennent la route. Car une chose est sûre, « si le développement durable apparaît comme une priorité pour les industriels du PVC, tous les discours volontairement green représentent une menace », admet Sylvain Gaudard, responsable communication du SNEP (Syndicat National de l’Extrusion Plastique). Précurseur dans ce domaine, Bouvet, qui a commencé à recycler les chutes de PVC dès 1998, a depuis longtemps initié une démarche très structurée. « La transition s’opère progres- sivement, nos clients professionnels suivent la tendance, nous avons développé des outils Avec 250 tonnes recyclées en 2024 (90 % des flux réorientés vers des filières de recyclage, dont 150 tonnes d’aluminium et 35 tonnes de polystyrène expansé), Repan s’impose comme une réponse concrète aux enjeux de recyclage des panneaux. Lancé en 2022 par Isosta, concepteur et fabricant français de panneaux sandwich de remplissage demenuiseries,panneaux isolants pour l’habitat et de façades, Repan, un service de déconstruction de panneaux sandwich, sépare les composants des panneaux dans le but de les réintroduire dans le cycle de recyclage auprès des filières établies. En deux ans, cette unité a prouvé la pertinence de son modèle écologique, économique et technique. Capable de traiter jusqu’à 500 tonnes par an, elle valorise 90 % de la matière reçue. En 2025, afin de boucler la boucle, Repan amorce une nouvelle étape : la production d’un isolant de réutilisation en cours de certification ACERMI.Avec un double enjeu : requalifier un sous-produit issu de la déconstruction en une nouvelle matière première normalisée, et s’inscrire dans une boucle fermée en réinjectant dans la production d’Isosta des matériaux issus de ses propres déchets. L’engagement RSE d’Isosta se traduit aussi par le choix d’implanter l’unité sur un ancien site industriel en friche, réhabilité selon les principes du Zéro Artificialisation Nette (ZAN), conciliant ainsi déploiement industriel et préservation des sols. Déconstruction des panneaux Le service proposé par Repan consiste à séparer les composants des panneaux comme les parements en aluminium et le polystyrène extrudé (XPS) de l’isolant. Les matières sont ensuite valorisées dans les filières de recyclage dédiées. Lemarché des panneaux sandwich collés atteint aujourd’hui un volume annuel estimé à 2,5millions de mètres carrés, indique Repan. Ces éléments sont principalement utilisés dans les menuiseries extérieures – portes, fenêtres, volets – ainsi que pour les toitures de vérandas. Grâce au processus mis en place, ces panneaux, jusque-là considérés comme des déchets industriels banals (DIB), peuvent désormais être requalifiés en matières premières valorisables. Cette transformation permet non seulement de réduire l’empreinte carbone du secteur, mais elle s’avère également plus avantageuse sur le plan économique : Repan déclare reprendre les panneaux à déconstruire à un coût inférieur (de 20 à 60 %) à celui généralement facturé pour le traitement des DIB. Le service reprend également les chutes de production de ses clients conformément à un cahier des charges rigoureux. Depuis 2024, Repan traite les flux des panneaux extérieurs au périmètre d’Isosta, son objectif étant de limiter les déchets ultimes à moins de 10 %. © Isosta Repan ferme une boucle © Isosta Repan traite la déconstruction des panneaux sandwich Repan est installé depuis janvier 2025 sur une friche industrielle de 12 000 m²
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