VMA 310
DÉCEMBRE 2023 - JANVIER 2024 | V&MA 310 | www.verre-menuiserie.com 34 Actualités | Point de vue Olivier Fabre, country manager de Renson, salue cette initiative : « nous avons choisi de participer demanière active, car l’idée de Reynaers permet de répondre aux attentes des clients qui recherchent une solution globale de rénovation et non plus une addition de solution unique ». Le Collectif Le Square se donne les moyens d’échanger et de partager les expertises. « Nos expertises sont complémentaires et en un rien de temps les clients ont ainsi eu accès à une richesse d’information plus forte », glisse-t-il. Enfin, pour rénover durablement, « il faut déconstruire », assure Luis Cardoso, responsable innovation et certification chez Installux. « Les enjeux autour de la déconstruction et du recyclage des matériaux sont importants, notamment parce qu’il faut trier les composants ». En France, « l’aluminiumutilisé dans le bâtiment est de bonne qualité, nous devons le collecter pour le recycler et le réinjecter dans le bâtiment, or il est convoité par d’autres secteurs », prévient-il. Assez naturellement, la rénovation profite des avancées exigées de la RE2020. « Les produits pour le neuf et la rénovation sont quasiment les mêmes, c’est la technique de pose qui diffère, mais la rénovation relève du diffus et du secteur du bricolage… Installux s’engage auprès des organisations professionnelles pour générer un impact d’ensemble, mais ne pouvons pas tout maîtriser », conclut Luis Cardoso. La filière essaie de peser de tout son poids pour inciter à des rénovations qualitatives. V.M. Dans une tribune publiée le 31 octobre dernier,Sylvain Bonnot,président du groupeMyral,spécialiste français de l’isolation par l’extérieur,et du réseau Uniso France, revient sur les aides en faveur des rénovations globales et sur les risques … « Pour 2024, l’État annonce mettre des moyens considérables pour améliorer l’habitat des Français. Au regard des enjeux actuels, c’est une excellente chose ! La réforme des aides menée par l’ANAH est très ambitieuse en les orientant quasi-exclusivement sur les rénovations globales ou d’ampleur, qui, personne n’en doute, sont les plus efficaces. Mais efficacité rime-t-elle toujours avec faisabilité ? Est-ce qu’imposer à tout prix et très vite est gage de réussite ? Ces questions, je me les pose à l’aube de l’application de ces nouvelles dispositions. Car ces dernières années, l’essentiel de l’amélioration énergétique a été porté par desmonogestes d’isolation, de changement de menuiseries, de systèmes de chauffage ou de ventilation. Ce sont ces travaux qui ont permis à des centaines de milliers de foyers de mieux maîtriser leurs factures d’énergie et de gagner en confort. Alors bien sûr, ça ne fait pas la Une des journaux et la tâche reste immense pour que tous les Français vivent dans des logements dignes. Mais on constate dans le même temps, que jusqu’à présent, le nombre de rénovations globales réellement réalisées est extrêmement faible. D’ailleurs, qui a vu de vraies rénovations globales de maisons ou de copropriétés dans son entourage ? Alors oui la rénovation d’ampleur c’est l’avenir, mais c’est un chantier qui va prendre du temps à mûrir, à se construire. C’est aujourd’hui une affaire de terrain, d’entreprises, de coordination, plutôt qu’une affaire de loi ou d’orientation des aides. Ce que tous les acteurs de la rénovation attendent,c’est plutôt que l’on accélère la structuration de cette filière. Que l’on crée des échanges et des passerelles entre les différents corps de métier afin que les travaux soient réalisés dans le bon ordre, de façon synchronisée, pour réellement être efficaces. Que l’on facilite la formation et la montée en compétence des artisans et que l’on favorise les entreprises sérieuses plutôt que de nouveaux acteurs qui profitent des effets d’aubaines et salissent l’image du secteur. À17ans,jeposaisdéjàdel’isolationparl’extérieurpendant mes vacances scolaires.Presque 40 ans plus tard,notre groupe produit une solution unique d’ITE brevetée, Origine France Garantie. Notre réseau Uniso France représente plus de 4 000 chantiers par an. Et à titre personnel, je reste engagé au quotidien dans ce mouvement de lutte contre la précarité énergétique qui accroît les inégalités. C’est avec cette sensibilité que jeme rends également compte que la réforme des aides comporte des injustices. Prenons le cas d’un couple très engagé dans l’amélio- ration énergétique du logement, ayant pratiquement finalisé sa rénovation. Si ces "bons élèves" veulent achever leurs travaux par une isolation par l’extérieur, à partir de 2024,ils n’auront plus droit à rien.Alors que dans le même temps, les propriétaires d’une maison faiblement isolée classée E, pourront, quant à eux, installer une PAC et obtenir des subventions…Rénover impose de la cohérence : isolons d’abord,et seulement ensuite, installons un système de chauffage qui sera bien dimensionné,souvent moins cher et plus efficace ! Je crains aussi que cette évolution du système d’aides vers des rénovations d’ampleur décourage tous ceux qui habitent desmaisons anciennes et pour lesquels le reste à charge très important deviendra prohibitif,alors qu’en monogestes,ils auraient rénové leur logement sur des dizainesd’années.Danscettepériodedebaissedupouvoir d’achat, il ne faut pas se voiler la face, le risque est réel. Alors bien sûr, je le répète, les rénovations globales sont l’avenir. Mais en orientant toutes les aides sur ces travaux et en "interdisant" le monogeste alors qu’il représente 90 % de l’amélioration énergétique, attention à ne pas renforcer les injustices et à ne pas précipiter toute une filière vers un échec. Tout simplement parce que les acteurs de terrain ne sont pas encore prêts ! ». Rénovations globales à tout prix : c’est l’avenir, mais nous ne sommes pas prêts ! Sylvain Bonnot , président du groupe Myral interview ©Myral
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