VMA 308

SEPTEMBRE 2023 | V&MA 308 | www.verre-menuiserie.com 60 Technique | Équipement Il arrive aussi que les budgets programmés enmatière d’automatisation soient différés. Pour exemple, Ryko est en train d’équiper un gros faiseur : la société Millet. « Les budgets prévisionnels ont commencé à être établis à partir de 2021. Nous avons traité un premier tiers des investissements. Nous devions traiter la deuxième tranche cette année, mais elle est reportée à début 2024. Tout le monde veut automatiser et mettre de la transitique. Mais les budgets ne sont pas toujours disponibles en même temps. Et il faut aussi tenir compte des délais de livraison  », modère Alexandre Giraud. Innover pour convaincre Pour séduire les entreprises, l’innovation reste la clé. MZR vient de sortir des buffers : de grands systèmes de stockage verticaux et multicases que l’entreprise vendéenne a mo- torisé. « L’opérateur peut facilement accéder à la case de son choix et la mettre en face de sa table de montage. Nous concevons aussi des tables de montage motorisées à déplacement latéral. Ainsi, l’opérateur peut facilement faire la jonction avec le poste suivant, d’une façon assistée, dans unflux en ligne  », indique Jean-Marc Boisson. MZR a aussi imaginé des navettes logistiques à déplacement motorisé sur rails : elles per- mettent de faire du tri et du stockage au ni- veau de la logistique des produits. « Certes, ces produits sont déjà connus dans l’industrie. Sauf que nous partons d’un produit standard que l’on va motoriser et que l’on va personnaliser pour lui apporter une meilleure ergonomie. Nous adaptons les produits aux besoins du client en concevant une solution sur mesure. L’objectif est d’aboutir à des postes de travail dédiés au pro- cess unique de l’industriel, à l’image de l’un de nos best-seller en termes de ventes : les TMB – Tables deMontage Basculantes "monte et baisse" – avec une adaptation ergonomique en hauteur pour l’opérateur avec un plateau spécifique. Toute l’interface produit/client est personnalisée en fonction des opérations à mener  », explique Jean-Marc Boisson. Le directeur de la société Larenn pointe égale- ment l’utilisation de solutions existantes en les adaptant le plus possible aux besoins du client : « nous venons de répondre à une offre pour gé- rer des palettes de panneaux et de produits bois destinés à la fabrication de portes. L’entreprise veut augmenter ses cadences sans accroître ses effectifs et nous demande une installation pour aider un seul opérateur au portage de planches pouvant peser jusqu’à 200 kg. En réponse, nous avons imaginé un portique de manutention qui mesure 12 m x 6 m et qui mixe l’acier et l’alumi- nium  », illustre Didier Moiroud. « Cette structure se déplace à la fois au-dessus de la zone où sont déposées les palettes et à la verticale du premier poste de production équipé d’une scie radiale pour découper les panneaux et les planches à la bonne longueur. Nous allons fournir ce client d’un palonnier à tube qui fonctionne avec une turbine à air comprimé et permet de lever un préhenseur mousse qui adhère sur les planches, les soulève et les déplace à l’horizontale de la palette vers le convoyeur d’entrée de la scie. Sur les différents types de planches que doit prendre l’opérateur, il s’agit de lui donner la bonne fonctionnalité. Nous choisissons aussi des préhenseurs légers – soit 20 kg – facilement manipulables pour faciliter le travail de l’opérateur  », conclut-il. De l’automatisation à la robotisation Pour sa part, Hegla dispose d’une table de coupe pour le verre feuilleté entièrement automatisée sans plus aucun opérateur. « Ce produit a été installé chez TIB voici deux ans  », précise Daniel Kolopp, persuadé que nous nous dirigeons de plus en plus vers des usines entièrement automatisées. «  En France, resteront trois à quatre acteurs verriers d’ici une vingtaine d’années, capables de produire du vitrage isolant (VI). La tendance a commencé il y a une dizaine d’années, mais nous passons un cap. Aujourd’hui, on peut se dispenser d’opérateurs sur les postes de travail, ce qui était encore impensable il y a 5 ans. Actuellement, on est capable de décharger un camion, de couper du verre et d’arriver sur la ligne de vitrage isolant sans qu’une seule personne ait touché le matériau. Il y aura toujours des chefs de lignes pour intervenir en cas de problème, mais plus d’opérateurs à manipuler ou à croquer du verre, ni à le posi- tionner sur chevalets… ces opérations auront disparu  », prédit-il. Mais ne risque-t-on pas de mettre les hommes au chômage si les machines prennent leur place dans l’atelier ? Daniel Kolopp écarte cette hypothèse : «  lorsqu’elles ont des augmentations de capacité, les sociétés ne recrutent pas : elles automatisent. Mais l’effectif salarié reste le même car les postes évoluent. Un opérateur va s’occuper dedeuxlignesaulieud’uneseule,avecpouravantage de ne plus toucher le verre. En revanche, il saura piloter la table, entrer les commandes, intervenir en cas de problème… Sa tâche deviendra un peu plus technique et polyvalente  », conclut-il. J.L.C Hegla a dernièrement automatisé entièrement – de la découpe à la livraison – une usine belge qui fabrique uniquement du verre simple (trempe, façonnage, perçage). Ci-dessus, le fameux ReMaster d’Hegla qui permet de stocker plusieurs résiduels dans un même casier... ©Hegla Basée à Ancenis (44), la société Comall France reçoit les demandes des clients et les répercute auprès de Comall International, dont le siège est en Italie. Ce dispositif permet l’élaboration de solutions de transitique sur mesure. Ci-dessus, le dispositif de soulèvement des barres ©Comall « En matière de solutions de stockage et de transitique, la menuiserie industrielle française est plutôt dans une meilleure situation aujourd’hui qu’elle ne l’a été par le passé. Le marché est tiré par de gros acteurs qui font maintenant office de leaders », analyse Jean-Marc Boisson , technico-commercial chez MZR. Ci-dessus, table de travail MZR (basculante monte et baisse adaptable) avec transitique ©MZR

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