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Actualités Construction & Promotion immobilière JUIN - JUILLET 2023 | V&MA 307 | www.verre-menuiserie.com 31 Quant aux permis, ils plongent de 26,7 %, mouvement qui résulte des deux segments. D’ailleurs, les perspectives de mises en chan- tier exprimées par les promoteurs restent mal orientées et leurs ventes chutent, comme celles des constructeurs de maisons indivi- duelles, respectivement de 16,2 % en 2022 et 28,3 % en glissement annuel sur trois mois à fin février 2023  ». Des prix à la hausse …ou à la baisse ? L’année 2022 a été marquée par une baisse de la production de logements collectifs neufs, proche de -3 % sur les 9 premiers mois, avec à peine plus de 110 000 mises en chantier à fin septembre selon la 7 e édi- tion du baromètre des prix de l’immobilier publié par le Laboratoire de l’Immobilier au mois de novembre 2022. La raréfaction de l’offre s’inscrit alors dans un contexte d’inflation des coûts de construction, dont les causes échappent pour la plupart au contrôle des promoteurs (pénuries de matériaux, inflation, manque de main d’œuvre, nouvelles normes…). Il en ré- sulte une augmentation continue des prix de l’immobilier neuf. « Les premières opérations respectant la norme RE2020 font leur apparition sur le marché  », commente Franck Vignaud, directeur du Labora- toire de l’immobilier. « Pour le moment, leur nombre est encore négligeable pour avoir un impact significatif sur le prix moyen des biens neufs à l’échelle d’une commune. Cela signifie que malgré le net ralentissement des ventes des promoteurs au 3 e trimestre, les prix des logements neufs vont continuer à augmenter fortement dans les prochains mois avec l’arrivée progressive des pro- grammes RE2020  ». Selon le même baromètre, le prix moyen d’un appartement neuf dans les communes de plus de 45 000 habitants s’élevait à 5 195 €/m² en novembre 2021. Aujourd’hui, ce prix moyen grimpe à 5 495 €/m², soit une hausse de + 5,7 % en 12 mois. Lettre ouverte au président de la République par six organisations signataires Dans une lettre ouverte au président de la Répu- blique, la FFB, la FNAIM, la FPI, le Pôle Habitat FFB, PROCIVIS et l’UNIS demandent de puissantes mesures d’urgence face à la crise du logement qui s’installe durablement. Alors que les conclusions du Conseil national de la refondation (CNR) dédié au logement étaient attendues le 9 mai dernier, son report a suscité de l’incompréhension et renforcé l’inquiétude des acteurs de l’immobilier et de la construction et de six organisations - la FFB, la FNAIM, la FPI, le Pôle Habitat FFB, PROCIVIS et l’UNIS - qui réagissent fortement à la "contrainte d’agenda" du ministre du Logement Olivier Klein. Lesquels observent que le logement constitue en effet la première dépense contrainte des ménages et la crise s’amplifie.  La hausse des taux d’intérêt réduit la capacité d’emprunt des Français. Des propriétaires qui souhaitent déménager se trouvent contraints de différer leurs projets. Des locataires qui veulent accéder à la propriété doivent y renoncer. Les par- cours résidentiels se grippent et faute de rotation, le marché locatif se bloque, créant des tensions qui devraient encore s’accentuer en septembre ; d’autant que les investisseurs particuliers et plus encore institutionnels l’ont déserté face à des rendements affaiblis et que la sortie progressive du marché des logements les plus énergivores va accroître la pénurie.  Pour un allègement des contraintes et remise en place du prêt à taux zéro Pour éviter l’aggravation de la crise, les organi- sations signataires demandent l’allègement des contraintes mises en place par le Haut conseil de stabilité financière en janvier 2022, ainsi que le rétablissement du prêt à taux zéro avec une quotité de 40% sur l’ensemble du territoire assorti d’un élargissement de la cible éligible et d’une révision des plafonds d’opérations afin de tenir compte de la hausse des prix.  Les signataires estiment aussi nécessaire de re- mettre en place le dispositif Pinel dans sa version 2022 dans l’attente d’un travail collégial sur le statut du bailleur privé.  Enfin, il est impératif de mieux accompagner la rénovation énergétique grâce à des moyens à la hauteur des enjeux, de façon à rendre les objectifs atteignables avec les ressources des ménages. Pour cela, outre un financement public accru, des solutions bancaires sont nécessaires. À défaut, il faudra se résoudre à assouplir le calendrier imposé par la loi climat et résilience notamment pour le rendre compatible avec les contraintes de prises de décision en copropriété et éviter des pertes irréversibles dans le parc locatif privé.  Parce que le logement répond à des besoins liés aux évolutions démographiques et socio-écono- miques, mais aussi aux enjeux de mobilité et d’emploi qui concernent l’ensemble des territoires, il faut agir vite, estiment les organisations. « Or, le président de la République annonce, à la surprise générale, l’organisation d’une nouvelle "confé- rence des parties" sur le logement.Après déjà des mois de travail collectif dans le cadre du CNR, les principales organisations du secteur attendent d’urgence des mesures chiffrées, un calendrier de mise en œuvre rapide et des moyens financiers adaptés aux enjeux  ». ©CMF Projet Symbiose, immeuble d’habitation de Nantes Métropole composé d’une ferme urbaine en toit terrasse de 412 m² réalisée par CMF - Architecte : CLASS Architectes ; Maître d’œuvre : Nantes Métropole Habitat

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