VMA 306

AVRIL - MAI 2023 | V&MA 306 | www.verre-menuiserie.com 42 Actualités | Point de vue L’usine sans papier ralentie par les freins culturels Mais les entreprises ne sont pas toutes lo- gées à la même enseigne côté informatique. Nombreuses sont celles qui ne possèdent pas encore de direction informatique, soit parce qu’elles sont trop petites, soit parce qu’elles n’ont pas la culture correspondante à cette démarche, ou encore parce qu’elles sont engluées dans la gestion au quotidien des tâches opérationnelles. Et puis faire entrer un nouveau logiciel dans l’entreprise entraîne un changement des habitudes : certains freinent encore à cause de cela. « J’ai rencontré des chefs d’en- treprise qui font encore fonctionner des sys- tèmes des années 80 et d’autres des logiciels des années 2000 !  », s’étonne le dirigeant de DSI, Nicolas De Mol. Mais beaucoup aspirant à rester compétitif sur lemarché et ne pouvant plus faire évoluer leur produits, devenus trop techniques, sont contraints de changer : «  ils ressentent même un soulagement. Quand l’entreprise fonctionne mieux, le quotidien pro- fessionnel va mieux  », poursuit-il. Il existe aussi des patrons qui éprouvent une certaine inertie face aux logiciels. « Certains achètent des centres d’usinage à 1 M€ mais hésitent à consacrer 10 000€ aux logiciels essentiels, unpeu comme si l’on renâclait àmettre de l’essence dans une belle cylindrée. L’infor- matique reste la dernière roue du carrosse, le parent pauvre. Elle n’est pas sexy  », caricature Nicolas De Mol. D’autres ne voient que la contrainte de se doter d’un logiciel qu’ils fantasment sans se poser la question de la cohérence de leur Système d’Information (SI) avec leur orga- nisation globale. Souvent, le client exige du logiciel qu’il fonctionne selon sa manière de travailler – beaucoup de papier, peu de papier, un document selon tel esthétique – et si ce n’est pas le cas, il juge le logiciel non intéressant. Ou alors il introduit le logiciel dans son entreprise comme une nécessité, mais sans mesurer les conséquences qui en découleront sur le travail quotidien pour l’en- semble de l’organisation. Certains dirigeants souhaitent une série d’améliorations sans en appréhender la cohérence dans le temps car ils ne posent pas la vision globale d’un Schéma directeur informatique. « L’intégration d’une solution informatique dans l’entreprise est une demande réfléchie qui correspond à un proces- sus long alors qu’on nous demande parfois une solution "presse bouton" comme dans un rapport commercial BtoC  », regrette Thierry Bailleux. S’il dispose bien sûr de solutions toutes faites, le dirigeant de Cilpak s’intéresse d’abord à la culture de l’entreprise : « un logiciel n’est pas qu’un bien matériel fonctionnant sur une infrastructure plus oumoins bien définie. C’est surtout un élément incorporel qu’il convient d’intégrer dans une organisation humaine. C’est la partie la plus importante. Hélas, les différents interlocuteurs informatiques d’une entreprise sont rarement mis autour d’une table pour en discuter. Alors, lorsque je rencontre un client qui s’intéresse à la gestion du changement auprès de ses collaborateurs, qu’il les implique en prenant en compte leurs peurs ou leurs craintes et qu’il les met tous autour d’une table dans un esprit de coopération, c’est l’idéal pour un éditeur in- tégrateur ! Le dialogue est clé pour appréhender le projet dans une vision globale. Nous sommes là pour aider l’entreprise, mais elle doit faire sa part de travail pour assurer la cohérence de son organisation. C’est la clé de la réussite !  », insiste Thierry Bailleux. Le mode SaaS (Software as a Service) permet aujourd’hui à une entreprise de ne plus ins- taller d’applications sur ses propres serveurs, mais de s’abonner à des logiciels en ligne et de payer un prix variant en fonction de leurs utilisations effectives. Et c’est préci- sément ce mode que l’éditeur HerculePro a choisi de coupler à sa solution Link qui peut mettre en connexion des solutions de comptabilité, de réputation en ligne, d’as- sistanat de chiffrage et de chiffrage. « Nous équipons tous nos nouveaux clients de la ver- sion Link enmode SaaS, mais la conversion des anciens clients est un peu plus compliquée : ils ont leurs habitudes et apprécient de rester dans leur zone de confort. Certains craignent de ne plus détenir les informations chez eux, d’autres s’inquiètent que leurs fabricants puissent voir leur marge : dès que l’on touche à l’argent et aux fondamentaux de l’entreprise, des réticences apparaissent. Mais il nous appartient de faire évoluer les mentalités : les jeunes générations ont bien compris l’intérêt d’avoir un seul outil  », renseigne Olivier Bernard. L’Échange de données informatisées (EDI) se heurte notamment à la crainte de changer ses habitudes. « 25 % de nos partenaires in- dustriels ont déjà franchi le cap. Il nous reste donc une belle marge de progression ! Nous continuons à les sensibiliser sur les bénéfices de l’EDI : moins de ressaisie manuelle pour l’ADV, diminution du risque d’erreurs, moins de papier et un gain de temps considérable à consacrer par exemple à l’accompagnement de leurs clients installateurs  », signale Nicolas Kretz. Pour y parvenir, le groupe Elcia s’ap- puie sur un Service Clients totalement dédié aux industriels. « Les 10 personnes qui le com- posent répondent à leurs questions techniques, forment leurs équipes commerciales et leurs clients. Ils sont là pour faire du déploiement de l’EDI, un succès !  », précise Nicolas Kretz. AlloTools-BatriTrade a rendu ses logiciels compatibles avec la solution ProDevis.Ses configurateurs et outils de simulation font appel à la réalité augmentée pour des représentations ultraréalistes,au millimètre près,des objets ©AlloTools-BatiTrade

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