VMA 305
FÉVRIER - MARS 2023 | V&MA 305 | www.verre-menuiserie.com Actualités | Face-à-face 49 d’ouvrage – sous la forme d’essais chantier ou d’essais de qualification d’entreprise. Les essais chantiers représentent entre 50 000 et 60 000 € de CA annuel. Une somme réin- vestie : en 2022, Hydro a consacré 40 000 € à l’automatisation d’un banc d’essais. Depuis 15 ans, le groupe CETIH accomplit des efforts d’écoconception pour choisir des ma- tériaux biosourcés et bas carbone car il ambi- tionne de réduire de 50 % ses émissions de CO 2 en 2030. Mais, au-delà des seuls matériaux, la façon de produire compte également. « Dès la phase de cadrage d’un projet, nous faisons tra- vailler ensemble les équipes de conception et de designde nos produits. Cette réflexion transversale nous a par exemple permis de réduire de 20 % la masse des grilles que nous intégrons sur nos portes en aluminium sans altérer la qualité perçue du produit », se félicite le directeur technique de l’activité Portes. En termes d’innovation, Isosta a récemment dé- veloppé le Concept Omega : un panneau sand- wichmulticouches qui combine performances thermiques et acoustiques. En résumé, plus on empile les couches et plus un panneau est isolant. Mais pour éviter la torsion en banane du panneau lorsque le soleil chauffe l’une des parois et pas l’autre, l’une des couches interne d’Omega a préalablement été tranchée avec une forme en queue d’aronde. Lorsqu’il fait chaud, le panneau se dilate puis reprend sa forme initiale lorsque la température redescend. « Les couches d’isolant coulissent l’une sur l’autre, ce qui évite le décollement du panneau » révèle le directeur R&D du groupe Isosta. Le laboratoire d’Euradif est également équipé d’un banc d’ensoleillement pour prémunir ses produits contre l’effet bilame, ce phénomène de déformation de l’ouvrant pouvant impacter l’ouverture et la fer- meture de la porte. « La partie extérieure de la porte d’entrée estmise en chauffe à 75°C tandis que la face intérieure est maintenue à 20°C. La flèche la plus significative est mesurée sur lemontant de l’ouvrant côté serrure.Notre conception d’ouvrant breveté et l’utilisation du couple serrure automatique-gâche filante, nous permet de constater un effet bilame quasi inexistant sur nos produits », commente le directeur marketing et digital d’Euradif. Les produits conçus par le groupe CETIH sont également exposés aux climats chaud (+ 70°C) et froid (- 15°C) et au vieillissement accéléré. Plusieurs centaines de tests par an sont menés sur plus d’une trentaine de types de produits. « Pour être plus compétitifs, nous testons des sous- systèmes. Et nous opérons un rapprochement entre les simulations numériques (calculs acoustiques ou de structures) et la réalité de terrainpourmesurer la tenue et l’évolution de nos produits dans le temps », explique Franck Ravard, directeur technique de l’activité Portes du groupe CETIH. Chez Profalux, l’adoption de la RE 2020 ne change pas vraiment les choses : toutes les don- nées thermiques, phoniques et les coefficients Delta-R (isolation) sont déjà intégrés. Il suffit de les appliquer. En revanche, le bureau d’études s’intéresse de plus en plus aux tests des produits en conditions réelles sur les chantiers, car ils permettent de renforcer les connaissances obtenues en laboratoire. Les problématiques d’approvisionnement ont aussi contraint Pro- falux à changer les cartes qui équipent ses pro- duits. « Nous avons qualifié tous les nouveaux composants électroniques que nous intégrons. Et lorsque nous redessinons les cartes, nous devons leur faire passer de nouvelles batteries de tests », précise Jean-Marc Paccot. L’investissement qui en découle est significatif : il faut compter entre 60 000 et 70 000 € pour s’équiper d’un banc testeur de cartes. Et Profalux en détient au moins deux pour chaque carte. « Toutes les cartes électroniques sont testées à 100%. Tous nos produits sont également éprouvés à 100 %une fois montés : c’est ce qui garantit leur qualité et c’est dans notre nature », argumente Jean-Marc Paccot. Face à la RE 2020, Technoform a mené un gros travail d’analyse : « nous anticipions déjà les solutions bas carbone dès 2017. Aujourd’hui, les mentalités évoluent. En France, nous avons la chance que le gouvernement donne de la visibilité au secteur de la construction sur ces attentes. Les seuils normatifs vont pousser lemarché à évoluer. L’optimisation thermique des warm edge pour vitrage isolant approche de sa limite théorique, les normes s’intéressent actuellement à d’autres facteurs comme l’impact carbone ou l’aspect phonique : il s’agit de proposer des produits per- mettant de minorer le bruit tout en intégrant les notions d’écoconception telles que la durabilité ou l’allègement des structures. La trajectoire que nous donne l’Europe est claire », conclut Dorian Benamor-Bois. Plus que jamais, les concepteurs de produits vont devoir compter sur les contrôles et essais. J.L.C. Commercialisées depuis janvier 2023, les nouvelles paumelles à rouleaux en deux ou trois parties de Roto Frank ont été testées chez Roto ITC Karlsdorf, en Autriche. Elles ont supporté 200 000 cycles d’ouverture ©RotoFrank Pour mettre au point ses nouvelles solutions et les certifier, Technoform peut compter sur son centre technologique et d’essais en Allemagne ©Technoform Test moteur chez Profalux qui développe actuellement une dizaine de projets de nouveaux moteurs (asynchrones, solaires, à courant continu…) dont il assure la conception de A à Z ©Profalux La Direction Baies et Vitrages du CSTB dispose de laboratoires d’essais à Champs-sur-Marne (77) et à Saint-Martin-d’Hères près de Grenoble (38) ©CSTB
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