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transports, Paris La Défense enregistre un ralentissement de l’activité transactionnelle depuis plusieurs mois avec environ 15 % de taux de vacance (soit le triple de celui enregistré avant 2020). Même si Pierre-Yves Guice, directeur général Paris La Défense dit avoir constaté «unretour rapide de performances locatives dans la moyenne d’avant-crise », la crise sanitaire a révélé les défauts structurels du quartier, peucompatiblesavec lesenjeux contemporains, et révèle de profondes mutations inter- rogeant les entreprises. La Défense, lieu central des acti- vités des entreprises, bouscule les certitudes des aménageurs, Paris La Défense : les plus grands acteurs de l’immobilier au défi Quel avenir pour les quartiers d’affaires ? C’est la question posée par ULI France (Urban Land Institute*) sous la prési- dence de Sébastien Chemouny le 18 novembre dernier, à plus de 200 professionnels rassem- blés pour échanger sur les enjeux d’attractivité et les perspectives d’avenir des quar- tiers d’affaires, et notamment celui de Paris La Défense, pre- mier quartier d’affaires en Europe. Unique en son genre par sa verticalité, son urbanisme et la densité de ses réseaux de promoteurs, investisseurs ou architectes : «Ilfautdonnerenvie aux utilisateurs de rester dans le quartier le soir pour accroître son attractivité » , a relevé François Trausch, CEO d’Allianz Real Estate. Et de détailler ainsi cinq grands axes d’améliora- tion pour « se mettre à niveau », face à ses concurrents inter- nationaux (Hudson Yards à New York, Marina Bay à Singapour, Shinjuku à Tokyo ou encore Canary Wharf à Londres) : créer un axe pour les vélos et les piétons afin de privilégier lesmobilités douces ; verdir le quartier ; proposer davantage de mixité d’usages desbâtiments ;mettreenavant la culture et l’art et enfin, penser une nouvelle gouver- nance privée des lieux. Des axes qui semblent faire écho chez les autres acteurs : « nous souhaitons mettre les enjeux sociaux et environnemen- taux au cœur du développement du quartier » , a confirmé Pierre- Yves Guice, afin de « devenir le premier quartier d’affaires post- carbone » . Un avis partagé par Jade Francine, cofondatrice et directrice des Opérations de WeMaintain : « d’ici 5 à 10 ans, La Défense aura opéré une transformation profonde cen- trée sur les démarches environ- nementales et les besoins des usagers ». Christophe Burckart, directeur général d’IWG, approuve : « je crois que ce qui est important aujourd’hui c’est de continuer à transformer La Défenseenunvéritable lieudevie afin de proposer aux utilisateurs qui viennent dans ce quartier de vivre une expérience de vie positive » . La mixité au cœur des futurs projets Tous les intervenants pré- sents s’accordent à dire que les usages des bureaux vont évoluer, notamment sous l’effet d’une demande plus accrue en flex office venue de la jeune génération. Des sur- faces plus petites, réduisant ainsi les coûts de loyers des entreprises locataires, pour- raient être privilégiées dans le cas où le télétravail se géné- raliserait avec une présence de l’ensemble des collabora- teurs en simultanée : « le télé- travail est devenu une lame de fond qui nous oblige à revoir l’utilisation de nos surfaces tertiaires » , convient Katayoune Panahi, directrice SNCF Immo- bilier. D’où l’intérêt d’une plus grande mixité au sein des immeubles, associant le ter- tiaire à d’autres types de ser- vices : « un immeuble vertical, c’est pertinent quand on sait y ajouter les bons services, qu’il y ait 5 ou 15 plateaux » , explique Xavier Musseau, président de Hines. C’est le cas des Tours Sisters, ou encore du projet Odyssey remporté par le groupe Primonial REIM France : « ce sont 3 bâtiments : 60 % de bureaux et 40 % d’usages mixtes. La mixité va s’exprimer également dans les commerces en pied d’immeubles et avec un rooftop » , détaille Grégory Frapet, CEO Primonial REIMFrance. « D’ici 5 à 10 ans, je pense que la Défense aura opéré une transformation profonde » . Et Victor Carreau, cofondateur et dirigeant de Comet Meeting, de conclure : « il faut thésau- riser sur lesforces decequartier– l’hyperconnectivité, la rénom- mée mondiale –, gommer ses faiblesses – côté déshumanisé, très minéral – et l’adapter aux nouveaux modes de travail, afin de passer d’une zone rigide à une zone de collaboration intense » . V.M. * L’Urban Land Institute (ULI) : organisation à but non lucratif pour la formation et la recherche, dont la mission est de faire preuve de leadership dans l’utilisation responsable des terres. 22 DÉCEMBRE 2021 - JANVIER 2022 / V&MA 298 / www.verre-menuiserie.com L’immeuble #Curve décroche le certificat BBCA Excellence Cette réalisation située dans l’écoquartier de la Montjoie à Saint-Denis (93), portée par BNP Paribas Real Estate,représente l’un des plus grands bâtiments à ossature bois jamais réalisés en Europe. L’immeuble #Curve vient de se voir décerner le certificat BBCA Excellence par l’association pour le développement du bâtiment bas carbone (BBCA) dans le cadre de son forumBBCA. Soit le niveau de performance le plus élevé, qui atteste de l’exemplarité de l’empreinte carbone sur les différentes phases du cycle de vie du bâtiment. Livré en septembre 2020, #Curve (24 000 m²) conçu par les architectes Chartier Dalix, allie bois et béton ainsi que l'uti- lisation d'un matériau préfabriqué en bois lamellé-croisé pour les murs porteurs assurant le stockage de 4 150 tonnes de CO 2 . Le béton utilisé permet d’économiser près de 1 570 tonnes de CO 2 . #Curve développe 1 960 postes de travail, mais aussi des services (salle de sport, coworking, brasserie, e-conciergerie...), 1 200 m² de jardins, 210 m² de terrasse accessible et 257 places de parking. #Curve bénéficie également de la certificationHQE Exceptionnel,du label Effinergie+ainsi que des labels E+/C- (E2C1). © TakujiShimmura
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