VMA 296

54 AOÛT - SEPTEMBRE 2021 / V&MA 296 / www.verre-menuiserie.com Seconde étape : la ligne de coupe elle-même avec lamise en place du rompage automa- tique en X, Y, et voire sur cer- tains sites en Z. Il y a deux ans, Hegla s’est aussi lancé dans l’installation de systèmes de transport par véhicules auto- guidés dits AGV (pour Auto- matic Guided Vehicles). Le chariot filoguidé qui a la par- ticularité de pouvoir se dépla- cer de manière autonome pour alimenter les lignes de production, est venu rempla- cer le chariot à comparti- ments avec un stockage fixe. En raison d’éléments verriers de plus en plus lourds, son déplacement manuel était devenu de plus en plus problé- matique. Depuis une dizaine d’années, la perte de souplesse du chariot a donc poussé les industriels à chercher des solutions robotiques alterna- tives. « L’automatisation des sorties de lignes qui permet- tent de mettre les verres sans intervention manuelle sur des SortJets ou des chariots permet d’augmenter la productivité de 30 à 40 % » , précise Daniel Kolopp. « Nous nous sommes Limiter l’intervention humaine C’est du reste grâce à l’auto- matisation que les activités commerciales d’Hegla se sont développées en France il y a de cela 26 ans. A l’époque, chez la plupart des menui- siers, la ligne de coupe consis- tait simplement en une table de rompage avec un charge- ment effectué à la main par l’opérateur. Hegla commence dès lors par approvisionner automatiquement les tables avec un dépileur, supprimant de facto toute intervention humaine avec des balancelles. en effet aperçus que lamachine était capable de livrer beaucoup plus de verre que ce que l’opérateur était capable de descendre, non pas à cause de la vitesse mais du port de charge » . Certains industriels ont donc également automa- tisé pour limiter la manuten- tion, ce qui a pour effet direct la réduction des accidents de travail. L’équation est simple : supprimer le port de charge conduit à augmenter la productivité. Sortir de l’artisanat pour entrer dans celui du flux En limitant les manipulations, l’on augmente aussi la qualité des produits en réduisant considérablement les frotte- ments synonymes de rayures et de défauts. « Dans le passé, les verriers qui produisaient 200 000 m² par an étaient considérés comme de gros fai- seurs » , précise Daniel Kolopp. « Aujourd’hui, ceux qui ont auto- matisé leur outil de production, y compris la sortie des lignes, s’approchent des 500 000 m². Nous sommes donc sur des ren- dements exceptionnels, avec des usines françaises qui sont beaucoup plus productives que leurs concurrentes allemandes dans lesquelles le travail en trois postes est encore très peu cou- rant. Cela est dû également à un mouvement de concentration dumarché où trois gros acteurs se partagent 80 % de la produc- tion. La centaine d’entreprises qui se partagent le reste des 12millions dem² qui sortent des lignes de production chaque année en France sont peu ou pas automatisées. A l’avenir, elles survivront en proposant des produits très spécifiques pour un marché de niche. Les autres fermeront leurs portes faute d’avoir manqué le coche de la conversion à la logistique moderne » . Les véhicules autoguidés - AGV (Automatic Guided Vehicles) Hegla se déplacent en toute autonomie pour venir alimenter les lignes de production Le bureau d’études Nagel installe des machines principalement d‘origine allemande avec un leitmotiv : un opérateur = une menuiserie ©VMA Celles dont s’occupe Armand Nagel sont pour l’heure encore bien vivantes. Il faut dire que le PDG de la société allemande Nagel Maschinen- Vertriebs-und Konstruktions a de quoi les réveiller avec ses systèmes d’organisation des flux d’assemblage d’équipe- ments de menuiseries pour organiser des cadences régu- lières. Bureau d’études, distri- buteur en France des marques Ruchser, Pressta Eisele ou encore PBT pour les fabricants de menuiseries PVC, bois et aluminium, Nagel s’emploie depuis près de quarante ans à fournir des lignes de travail où les opérateurs sont capables de travailler seuls. « Sur les postes de travail, il faut définir des tâches bien précises, spécia- liserlesopérateurspouroptimiser leurs gestes et organiser les flux afin qu’en sortie l’on augmente la qualité et la capacité de pro- duction » , détaille Armand Nagel. « Hormis pour le PVC où un grand pas a été accompli ces quinze dernières années, les menuiseries bois et aluminium, principalement des PME, conti- nuent de travailler sur des tréteaux à l’horizontal, avec plusieurs opérateurs. Ces ate- liers qui n’ont pas de cadence et où les flux sont très précaires cherchent donc des solutions pour améliorer les process » . Le matériel de la marque Ruchser, un fabricant très versé dans l’amélioration ergonomique des postes de travail individuels, va donc permettre à l’opérateur de disposer d’une plateforme de montage réglable en largeur et en hauteur aux dimensions de la menuiserie. Individualiser le travail de l’opérateur L’astuce est simple mais effi- cace : le poste de travail est basculant à l’horizontal à 180°, ©Nagel

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