VMA 296
52 AOÛT - SEPTEMBRE 2021 / V&MA 296 / www.verre-menuiserie.com Le groupe italien fort de 4 000 collaborateurs et d’un chiffre d’affaires de 560M€ en 2020 se veut d’ailleurs un leader en matière d’usine 4.0. Il a ainsi développé en 2017 ce qu’il nomme doctement l’assistance cyber-physique en réalisant en collaboration avec l’entre- prise de conseil Accenture une plateforme IoT baptisée Sophia, qui se veut le sésame pour simplifier et rationaliser la gestion du travail. Généra- lisée depuis 2018 à l’ensemble de ses machines, cette plate- forme permet d’envoyer en temps réel des informations et des données pour optimiser les performances et la produc- tivité des machines et des lignes. Les données relevées permettent de surveiller la production, d’analyser le fonc- tionnement des machines ou encore d’identifier les dysfonctionnements. L’intelligence artificielle en embuscade Objectif ultime : la compi- lation et la gestion de milliers de données terrain provenant du parc machines installé à travers le monde permet d’améliorer l’utilisation des équipements par les indus- triels. « L’outil de pilotage de la machine intégrée est la garantie Si sur les bancs d’essai, la pro- blématique consiste à installer des flux d’air permettant aux opérateurs de ne pas être sou- mis à des renvois de peinture, reste l’évolution des pro- duits eux-mêmes. Car les menuiseries, en raison de vitrages de plus en plus impo- sants, sont de plus en plus lourdes. Bewap réfléchit ainsi demanière continue avec des industriels partenaires à des solutions permettant d’intégrer aux bancs d’essai des ponts de levage ou des systèmes avec ventouses afin d’y amener de manière plus fluide lesmenui- series, facilitant ainsi le tra- vail des opérateurs tout en garantissant leur sécurité. « L’outil de production suit indé- niablement la tendance esthé- tique dumoment avec des vitrages de plus en plus grands, mais aussi la tendance thermique de disposer de produits beaucoup plus isolants » , poursuit Alain Marcusse. « La manipulation desmenuiseries par un seul opé- rateur devient donc de plus en plus complexe, ce qui pousse à la mise en œuvre de système d’aide au port de charge. Pour cette raison, mes clients com- mencent à expérimenter l’exos- quelette comme solution pour gérer la montée en poids de leurs produits. Les solutions qui existent sont aujourd’hui relati- vement accessibles financière- ment et techniquement pour un industriel qui cherche non seu- lement à préserver son outil de travail, mais aussi les opéra- teurs qui sont dessus » . Opti- miser les chaînes de production passe désormais nécessaire- ment par des machines équi- pées de solutions permettant de gérer la maintenance à distance. Cette option de logis- tique interne qui permet d’intervenir sur une installa- tion sans avoir à déplacer d’opérateurestunetendancede fonds au sein du groupe Biesse. d’avoir toujours une solution qui permet d’éviter d’endom- mager l’outil de production » , résume Arnaud Place, direc- teur service client de Biesse France. « Aujourd’hui, la prio- rité pour les industriels est de mettre en place un suivi des équipements pour optimiser le rendement. L’industrie 4.0 consiste donc à installer sur nos machines des programmes pour être sur du préventif, mais aussi du prédictif. L’intelligence artificielle proposée au travers de notre outil Sophia représente donc tout l’univers des services du groupe Biesse, qui passe aussi par l’amélioration de la chaîne de production » . Mais le fabricant italien de machines et technologie pour usiner le verre, la pierre et le métal sous la marque Intermac notamment, n’a pas attendu Sophia pour penser logistique. L’industriel propose ainsi depuis 2012 un logiciel de CAO dédié totalement auto- nome qui permet de faire de l’usinage 5 axes. Baptisé B_Solid, il possède l’avantage de ne pas fonctionner comme une interface, mais de piloter directement lamachineeninté- gré. Avec un volume de 350 à 400machinesinstalléeschaque année dans l’Hexagone, prin- cipalement chez des PME, la filiale française avec un CA de 50 M€ fait partie des wagons de tête du groupe Biesse dans le monde. Elle a de ce fait une vision aiguë des besoins des industriels de la menuiserie en matière de logistique interne. « Lemarché français est fortement deman- deur de nouvelles technologies, notamment en ce qui concerne le chargement automatique des machines » , note Jean Luc Prunier, directeur du dévelop- pement service chez Biesse France. « L’automatisation dont le but est d’enlever de la pénibilité en chargeant ou en déchargeant dumatériel touche du reste des sociétés de plus en plus modestes en termes de masse salariale, et notamment des artisans de taille très modeste » . Un point de vue que ne renierait pas Daniel Kolopp, gérant de la filiale française du groupe Hegla. L’industriel allemand, spécia- liste émérite de la conception et fabrication de machines pour la coupe, lamanutention, le stockage et le transport du verre float et du verre feuilleté, a tout misé sur l’auto- matisation de ses systèmes. Il faut dire que le secteur s’y prête bien. « Les clients indus- triels que je rencontre me demandent tous d’automatiser pour être plus capacitifs et pour travailler avec demoins en moins de personnel, car il se fait de plus en plus rare » , pointe Daniel Kolopp. « Les usines ont donc tendance à automatiser, souvent du lite loader jusqu’à l’entrée de la ligne de production. Nous sommes même capables désormais de faire fonctionner des lignes de coupe sans aucun opérateur, notamment pour de la découpe de verre feuilleté totalement autonome. Face à la pénurie de main d'œuvre, auto- matiser une usine apparaît la seule porte de sortie pour des industriels qui veulent continuer de produire » . La surveillance en continu des installations mises en œuvre par le fabricant Biesse est pensée comme une aide primordiale au maintien de la productivité des menuiseries ©GroupeBiesse
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