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spécifiques » , explique Henri Moisand. « Parallèlement, nous avons amélioré Tech Design, le logiciel de chiffrage et de ges- tion des menuisiers, qui permet aussi de créer des objets BIM. Désormais, les deux logiciels communiquent entre eux. Un mode de travail collaboratif qui réunit plusieurs corps de métiers, prescripteurs, menui- siers, clients. D’ailleurs, nous accompagnons toujours ces derniers car ils ne connaissent pas forcément tous les éléments à leur disposition et s’interro- gent parfois sur les problèmes techniques » . M.L LES INDUSTRIELS EN ORDRE DE MARCHE Quel que soit le niveau d’inté- gration chez leurs clients, les industriels ont développé toute une panoplie BIM et la mettent à leur disposition. Wicona a développé une passerelle entre Revit et son logiciel WIC3D. « Grâce à elle, nos clients char- gent gratuitement une barre d’outils pour l’installer et récu- pérer les fonctionnalités de Revit, ainsi que des objets qu’ils peuvent intégrer dans leurs maquettes numériques » , précise Fabrice Triaes. Autres possibilités : améliorer la taille des fichiers, générer un confi- gurateur BIM pour ajouter des éléments, compléter l’objet BIM. « Nous avons aussi finalisé les liens. Par exemple, un architecte l’utilise sur la maquette numé- rique qu’il complète et envoie au client. Client qui l’importe dans WIC3D, mais surtout le transfère vers WIC Top, un outil de conception 2D et 3D. A partir de là, il renvoie l’objet avec des données techniques et des prix » . Et la boucle est bouclée. A noter queWicona propose les mêmes fonctions sur ArchiCAD, pour l’instant sans la barre d’outils. De son côté, Sapa rajoute des objets BIM et alimente en continu les bibliothèques sur BIMObject ou son site Internet. La société conseille, aide et informe ses clients. « Chez Profils Systèmes, nous prati- quons le BIM depuis plusieurs années, et les bibliothèques des objets BIM de nos produits sont disponibles sur BimObject sous deux formats Revit et ArchiCAD » , indique Aymeric Reinert. Stratégie identique chez Technal qui propose des bibliothèques BIM sur Internet depuis plusieurs années. « Nous avons professionnalisé le logi- ciel Tech 3D, dédié à la fois aux objets très standards ou plus d’abord ceux qui traînent les pieds ou ne font pas face au BIM dans leur quotidien. Ensuite, les professionnels confrontés au BIM et à la maquette 3D, et conscients de leur utilité, qui font des choix intermédiaires. Enfin, les visionnaires qui s’équipent, forment leurs collaborateurs ou apprennent sur le tas ». De son côté, Aymeric Reinert, direc- teur adjoint Profils Systèmes, remarque que « le BIM semble devenir une réalité pour les grands projets, mais pas sur toutes les opérations. Tout dépend de la sensibilité des maîtres d’ouvrage et desmaîtres d’œuvre » . Pour Henri Moisand, responsable France logiciels et formation Hydro Building Systems France, le BIM est en train de rentrer dans les mœurs. « A Batimat, nous avons montré comment utiliser les objets BIM en réalité virtuelle. A vrai dire, nous l’avions plutôt pré- sentée comme un gadget, mais les gens l’utilisent en récupérant les objets BIM et les intégrant à la réalité virtuelle pour l’avant-vente » . Un moyen d’exploiter la maquette numé- rique afin de vendre son projet. Résultat, les clients se démar- quent et travaillent en réalité virtuelle sur les chantiers qui en valent la peine. « En fait, le BIMouvre une deuxième dimen- sion » , poursuit Henri Moisand. « Les méthodes de vente et de travail évoluent, les progrès techniques s’accélèrent. Il faut écrire la suite » . Enfin, Florian Giraud, BIM manager Atlancad, constate très clairement la montée en puis- sance du BIM, ainsi qu’un déve- loppement des demandes dans les appels d’offres publiques. « Le BIM est plutôt bien intégré dans les projets et les appels d’offres. En revanche, pour la partie entreprise et réalisation, cela devient plus compliqué. Les petites entreprise ne sont pas forcément structurées » . Face aux difficultés de mise en place du BIM, certaines entre- prises ont trouvé la parade. Comment ? Tout simplement en externalisant les fonctions BIM et maquette numérique auprès de sociétés spéciali- sées. La sous-traitance du BIM est née (voir encadré) ! « Ces prestataires intermédiaires proposent leurs services pour configurer le BIM et créer la maquette numérique » , indique Fabrice Triaes. « Grâce à cette solution, les clients délèguent la gestion du BIM et maîtrisent leurs coûts » . Un moyen astu- cieux de travailler en BIM sans en subir les inconvénients. TECHNIQUE I Équipement V&MA n° 288 64 I AVRIL - MAI 2020 I www.verre-menuiserie.com Crédit Photo : Technal Technal a réalisé le chantier du centre commercial Promenade de Flandre situé en périphérie de Lille (59) 100 % en BIM avec Tech3D. Il a été conçu à partir d’une maquette numérique BIM. Une exigence dans le cahier des charges des maîtres d’ouvrage Immochan et Altaréa Cogedim. Avantage : une visibilité globale pendant la phase de construction, en passant par la maintenance et la gestion aisée des baux commerciaux. La maquette collaborative a également pour volonté d’optimiser le suivi de chantier pour l’agence Wilmotte & Associés Architectes, le bureau d’études, les entreprises, etc. "LET IT BIM" S’OCCUPE DE TOUT Ingénieur spécialisé dans les façades, puis dans le BIM, Fabrice d’Audt a créé le bureau d’études "Let it BIM" spécialisé dans les menuiseries extérieures et les faça- des voici deux ans. Sa mission : effectuer les études en BIM et/ou la maquette 3D pour le compte des entreprises. « Utiliser le BIM n’est passimple du tout » , affirme Fabrice d’Audt, président. « C’est même très compliqué, onéreux et chrono- phage pour les entreprises. Les formations ne suffisent pas, il faut faire du BIMencore et encore pour maîtriser cetteméthode. C’est aussi onéreux, car il faut des ordinateurs puissants et des logiciels » . Consé- quence, certaines entreprises préfèrent sous-traiter la partie BIM ; même lestrèsgrandes.Etsicertaines ne souhaitent pas passer au BIM, celles qui ont franchi le pas ne veulent plus revenir en arrière. « A terme, tout le monde voudra avoir les jumeaux numériques des chan- tiers » , complète Fabrice d’Audt. « Il n’y a pas de retour en arrière possible » .

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