VMA 288
38 I AVRIL - MAI 2020 I www.verre-menuiserie.com début, tout cela était un peu flou, jusqu’à ce que nous trouvions le bon organisme. Mais aucun d’entre eux ne fédère les actions dans les différents pays euro- péens. Au début, tout était une question d’argent : c’est vrai- ment le sentiment que j’avais, je le dis clairement. Au départ, on m’a obligé à adhérer. Ensuite, nous nous sommes retrouvés en face de trois ou quatre orga- nismes, mais aucun ne pouvait recycler l’intégralité de ce que nous fabriquions et il était pour nous très compliqué de trouver le bon interlocuteur » . Pour Patrick Kieffer, l’information liée au recyclage n’est pas non plus très claire : « nous ne savons pas vraiment où vont nos produits recyclés : nous nous bornons à payer un éco-organisme en fonction du nombre de moteurs que nous vendons annuelle- ment sur le marché français. Chez Sommer, nous mettons chaque année 50 000 moteurs sur le marché en France. 85 % d’entre eux équipent des portes de garage et nous estimons leur durée de vie moyenne à 15 ans. Et 15 % sont des moteurs de portail qui vont servir 7 ou 8 ans, selon nous, car étant davantage soumis aux intempéries. Et nous payons tant par moteur. On nous dit simplement : il faut payer. Pour moi, cela pourrait s’appa- renter à du racket » . INDUSTRIE ET ÉCO-ORGANISMES : ENCORE DES PROGRÈS À RÉALISER Pour mieux protéger l’envi- ronnement, les Déchets des Équipements Électriques et Électroniques (DEEE) doivent idéalement être récupérés par des filières spécialisées, comme le stipule la Directive européenne 2002/96/EC (WEEE). Mais qu’en est-il vraiment ? « Chez Delta Dore, nos DEEE "industriels" issus de nos activités de fabrica- tion (fin de vie d'équipements de test, rebuts de fabrication, DEEE utilisés par les bureaux d'études lors des phases demise au point, produits en SAV…) sont spécifi- quement traités par Triade (filiale de Veolia), notre prestataire direct à Angers. Nos équipements sont notamment broyés pour per- mettre une séparation desmatiè- res » , informe Pascal Portelli, pré- sident du Directoire du groupe. « Par ailleurs, pour les DEEE commercialisés à notre marque, nous contribuons auprès de l’éco-organisme Ecosystem *. De cette façon, nous répondons à notre responsabilité de pro- ducteur (REP) et de metteur sur le marché d'Équipements Élec- triques et Électroniques. Les éco-organismes sont financés au prorata des tonnages mis sur le marché. En retour, ils assurent la collecte et le traitement des DEEE en fin de vie » , résume Pascal Portelli. Chez Somfy, les produits sont également intégrés à la filière DEEE afin de respecter les régle- mentations européennes. «Nous trions très rigoureusement nos déchets industriels et nous travaillons avec l’entreprise Excoffier, leader de la collecte, du tri et de la valorisation des déchets dans les deux Savoie et disposant de la certification euro- péenne DEEE. En outre, Somfy adhère à l’éco-organisme Eco- system depuis plus de 10 ans sionnels me semblent très différents et pas encore suffi- samment organisés » . Patrick Kieffer jette lui aussi un œil critique sur le recyclage. En tant que directeur commercial France de Sommer – entreprise allemande spécialiste de la fabri- cation de moteurs industriels et de moteurs pour les portes de garage et les portails – il remarque : « nous sommes nous aussi chez Ecosystem. Mais le fait d’appartenir à un organisme de recyclage nous a été demandé il y a 5 ou 6 ans via un courrier duministère de l’Environ- nement qui nous enjoignait de devenir adhérent. Au départ, il n’y avait pas grand monde. Nous étions aux côtés de Somfy et de quelques autres… La majorité des confrères "tiraient la jambe". Aujourd’hui, il y a de plus en plus d’adhérents et la liste d’origine s’est allongée » . Historiquement, la vie n’était pas non plus un long fleuve tranquille entre les filières de recyclage. Patrick Kieffer témoigne : « il y a 5 ans, entre Ecosystème et Recylum, c’était un peu la guerre. Ces deux acteurs vou- laient attirer un grand nombre d’entreprises mais ils ne recy- claient pas les mêmes produits. L’un s’intéressait aux moteurs industriels quand l’autre s’occu- pait des portes de garage… Au ACTUALITÉS I Point de vue V&MA n° 288 Près de 85 % des moteurs produits par Sommer pour le marché français sont destinés aux portes de garage. Cette motorisation comporte un rail en trois parties : chariot, commande de plafond, matériel de fixation ; s’y ajoutent bras de poussée et équerre de ferrure de porte : autant d’éléments à recycler lorsque le produit arrive en fin de vie pour le recyclage de tous ses moteurs » , développe le service communication. Chez Simu, toutes les batteries et piles sont collectées et recy- clées via l’organisme SCERELEC. « Quant aux panneaux solaires et aux autres DEEE, ils sont repris par notre prestataire local de recyclage des métaux » , pré- cise Céline Seukpanya, respon- sable hygiène et sécurité chez Simu. Adhérant également à l’orga- nisme Ecosystem, Intratone reverse une partie de la vente de ses produits, ce qui permet de financer les filières de recy- clage. Cependant, Cédric Mazet nuance : « lorsqu’un installateur ou un électricien enlève l’un de nos interphones pour le rem- placer par un neuf (de notre marque ou d’une marque concurrente), nous ne savons malheureusement pas où va aller l’ancien matériel. Nous fai- sons des efforts à notre niveau, mais toutes les filières ne sont pas encore organisées pour contrôler toute la chaîne de A à Z. Alors que le système de recyclage dédié au grand public est suffisamment informatif pour tous types d’appareils, tous types de matériaux… permet- tant de savoir comment trier et recycler tel objet, les systèmes de recyclage pour les profes- Patrick Kieffer, directeur commercial France de Sommer Crédits Photos :Sommer
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