VMA 288

26 I AVRIL - MAI 2020 I www.verre-menuiserie.com ACTUALITÉS I Architecture V&MA n° 288 mément à la même pression pour la déformer. Les mouve- ments horizontaux et verticaux ont également fait l’objet de tests. Un ouvrant a été démonté puis remonté avant d’être sou- mis à une charge de pression maximale (overload). Deux dalles ont été mises en mouvement pour simuler un séisme » , explique le directeur technique de Wicona Italie. Si l’épreuve de la perméabilité à l’air est plus facile à passer aux États-Unis (elle est imposée immuablement à 300 Pascals alors que la mesure change en Europe, avec différents niveaux de pression) celle de la perméa- bilité à l’eau est plus exigeante. En Europe, on souffle et on arrose la façade depuis l’exté- rieur, alors qu’aux États-Unis la façade est mise en dépression (on aspire depuis l’intérieur) tandis que l’on arrose depuis l’extérieur, ce qui favorise les fuites. « La quantité d’eau lors d’ouragans aux États-Unis est plus importante que celle que l’on constate dans des condi- tions normales en Europe. Le débit d’arrosage est quasiment le double. Nous avons dû imaginer une solution pour passer les tests à l’eau, que l’on retrouve souvent dans les systèmes Wicona : nos acces- soires sont spécifiquement développés pour conduire l’eau vers l’extérieur à chaque niveau, afin d’éviter les effets d’eau en cascade sur le module du bas » , pointe Edoardo Tabasso. Si l’on ajoute que Wicona et son client n’ont pas eu le droit de tester les façades dans les laboratoires européens, qu’elle devait les éprouver aux États- Unis – donc très loin de son usine de fabrication située en Europe – l’on mesure la hauteur de l’exploit réalisé à New York, tout en ingéniosité… JLC CHEVEUX D’ANGE EN ACIER INOX POUR LE BARDAGE Côté bardage, il se distingue en acier inox traitement dit "angel hair" avec des formes très par- ticulières. Autre complication, les vitrages courbes et leur rayon de cour- bure assez raide, mais ce sont les ouvrants parallèles qui ont représenté la difficulté la plus importante du chantier : les ouvrants droits (3,50 m x 1,50 m) pesaient 200 kg, avec aussi des ouvrants en forme de trapèze (3,129 m de haut sur 1,50 m de large) pour une largeur d’ouver- ture de 112mmmaximumentre contraintes, Wicona a mis en application un système de joints jamais utilisés auparavant et qui est devenu depuis un classique : le joint Batman, dont la forme rappelle un peu celle d’une chauve-souris. « Il permet d’ab- sorber les dilatations des dalles, et est capable de se déformer ; les profilés étant munis d’une petite encoche permettent au joint de s’encastrer, tout en pré- servant son mouvement. Nous avons breveté cette solution Wicona dont nous sommes assez fiers. Cette technologie est éprouvée et l’avons démon- tré lors des essais, à New York et en Pennsylvanie » , affirme Edoardo Tabasso. le dormant et l’ouvrant). Tout cela devait être mû grâce à des moteurs complètement cachés. DES ESSAIS DIFFICILES ET TRÈS CONTRAIGNANTS Les essais ont été réalisés selon les normes américaines et n’ont pas été faciles. New York est loin de l’usine du faça- dier, loin des laboratoires de Wicona et, surtout, la séquence d’essais, en 21 étapes, est impressionnante. « Il y a eu des tests d’infiltration statiques, les tests de pénétration statiques d’étanchéité à l’eau auxquels ont succédé les tests dynamiques. La façade a été chargée unifor- Les vitrages courbes et leur rayon de courbure assez prononcé ont contraint les ingénieurs de Wicona à changer l’épaisseur du vitrage Les 21 stades d’essais ont dû être menés aux États-Unis, en tenant compte des normes américaines contraignantes. Sur ces vues prises à York (Pennsylvanie), le bardage est soumis à l’épreuve dynamique du vent et de la perméabilité à l’eau Crédits Photos :Wicona