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D’ailleurs les industriels possé- dant un atelier de cintrage pas- sent à la sous-traitance lorsque les cintreurs partent à la retraite. « Ce qui se perd ? Un vrai savoir-faire et les compétences dans les ateliers » , indique Rémy Francou. « De plus, les industriels doivent faire face au manque de temps » . Qu’en est-il des attentes des clients ? Pour certains, elles se résument au prix, à l’esthétique et à l’absence de problème de pose. « Outre des délais rapides, les clients recherchent, en priorité, qualité et réactivité » , mot, de la réassurance. « Sou- vent la première question est : comment faire pour ne pas me tromper ? » , raconte Michaël Baron. « C’est à nous de leur fournir tous les éléments pour réussir le chantier. Ce qui nous a amené à développer un sys- tème d’accompagnement de prise de cotes conforme en tous points à l’existant avec un interlocuteur dédié. Nous nous adaptons au projet du client tant avec les outils, le produit sur-mesure, que la logistique » . Situation identique chez JC Colombo où l’on constate que si les industriels qui font du cin- trage sont nombreux, peu ont les quantités justifiant l’achat d’une machine de 50 000 à 70 000 € . « S’il apporte une solide plus-value, le cintrage fait peur à beaucoup de profession- nels » , constate Jean-Claude Colombo, patron de la société éponyme. « Raison pour laquelle nous formons nos clients sur place en Italie et au moment de la réception de la machine dans l’atelier. Nous les accompa- gnons aussi après l’installation. Mais en suivant le processus à la lettre, tout se passe généra- lement bien grâce à l’assis- tance électronique, qui simplifie le process, aux programmes conviviaux » . précise Rémy Francou. « C’est la clé du succès. C’est aussi ce qui nous a conduit à mettre en place, il y a cinq-six ans, une nouvelle organisation de pro- duction induisant la polyvalence des équipes. Un changement qui a porté ses fruits. Aujourd’hui, en effet, nous avons davantage de salariés formés au cintrage » . Dans la plupart des cas, les par- ticuliers recherchent le respect du patrimoine et de l’identité du bien et les professionnels, savoir-faire technique, accom- pagnement et services. En un n’existe aucune formation. Celle- ci s’effectue en interne, et c’est la première complexité du mar- ché ; les cintreurs sont des sala- riés rares et précieux » … qu’il faut attirer en entreprise. Une tâche difficile qui explique que le cintrage est de plus en plus externalisé. « Aujourd’hui, la ten- dance est à la sous-traitance, car le cintrage est un métier qui nécessite de solides qualifica- tions techniques » , confirme Pascal Gérault. « Il est difficile, non seulement de trouver des salariés, mais encore des sala- riés formés » . Importante pro- blématique de recrutement donc. TECHNIQUE I Équipement V&MA n°282 Crédits Photos :AtlanticCintrage 56 I AVRIL - MAI 2019 I www.verre-menuiserie.com Le cintrage : un métier ultra valorisant au savoir-faire rare et précieux ; ici, dans les ateliers d’Alco Cintrage (15 personnes, 1,7 M € de CA) qui agrandit son site à La Seyne-sur-Mer (83) pour répondre à la demande de menuiseries vitrées Outre des châssis cintrés, Atlantic Cintrage (dix salariés) produit des œil de bœuf, tant en rénovation qu’en neuf Cintreurs depuis 16 ans en PVC, Cintr’Atlantic (15 personnes pour un CA de 1,5 M € ) travaille l’aluminium depuis trois ans afin de répondre à cette nouvelle demande Crédit Photo :Cintr’Atlantic Crédit Photo :AlcoCintrage

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