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Mais quels sont les obstacles qui empêchent encore les femmes d’exercer les métiers du second œuvre ? Le premier – non spé- cifique aux femmes – est d’ordre culturel : « dès l’école, l’image du Bâtiment (et celle de l’industrie de la fenêtre) n’attire pas les jeunes. Qui n’a jamais entendu pendant sa scolarité que s’il ne travaillait pas bien il serait orienté vers des métiers manuels ? Il faut arrêter d’opposer la main à la tête. Aujourd’hui, le Bâtiment a toujours besoin de collabora- teurs et collaboratrices sur le terrain : des femmes pilotent des chantiers et sont conduc- trices de travaux » , clame Virginie Muzzolini. Mais le principal écueil identifié par la filière fenêtre reste la méconnaissance des métiers. Pour y remédier, l’UFME a édité et mis en ligne sept fiches métiers, ouverts aux hommes comme aux femmes, sur son site Internet. « L’UFME sou- haite développer une commu- nication "Filière fenêtres et fem- mes" dans le cadre de ses relations presse pour présenter des portraits de femmes à dif- la métallurgie, les données 2018 publiées par la Fédération Française du Bâtiment (FFB) montrent qu’elles constituent seulement 12,3%de ses effec- tifs, soit 131 487 salariées sur un ensemble de 1 069 000. Mais quelle est la proportion de fem- mes dans le second œuvre, en particulier dans les secteurs de la miroiterie et de la menuiserie ? Responsable communication de l’Union des Fabricants de Menuiserie (UFME), Virginie Muzzolini recense 149 sociétés adhérentes à l’UFME représen- tant la filière fenêtre et plus de 350 personnes qui œuvrent au sein des commissions UFME. « Certes, les commissions et groupes de travail à connotation technique recueillent un taux de participation majoritairement masculin, mais la commission technique est présidée par une femme – Chantal Sergent – secondée par la déléguée tech- nique de l’UFME, Ludivine Menez » , relève-t-elle. Quant au conseil d’administration de l’UFME, il est composé à 12 % de femmes. « Sur près de 400 contacts adhérents UFME, nous comptons un peu plus de 70 L e jeudi 21 mars dernier, dans le cadre de la 9 e édition de la Semaine de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Economie et des Finances, a dévoilé la composi- tion du Conseil de la mixité et de l’égalité professionnelle dans l’industrie. La création de ce Conseil par le ministère repose sur deux constats : il faut davan- tage de femmes dans l’industrie où leur part dans l’emploi est à la fois faible et inchangée depuis des décennies malgré les actions engagées par les entre- prises et leurs représentants. Ensuite, il est urgent d’amé- liorer le leadership et la visibilité des femmes dans les métiers de l’industrie alors qu’elles y occupent majoritairement des postes dans les fonctions sup- ports et restent éloignées de la conception et de la production. « Des actions devront être engagées pour leur permettre d’accéder à des postes à responsabilités » , annonce la secrétaire d’État. Alors que les femmes repré- sentent 22 % des salariés dans femmes, soit 18 % de nos membres. Par ailleurs, l’équipe des permanents comprend deux femmes et un homme » , pointe Virginie Muzzolini. Dans les rangs de l’UFME, le poste d’assistante de direction est l’une des fonctions clés de l’entreprise pour laquelle les femmes sont surreprésentées. Mais de nombreuses adhérentes exercent aussi des postes à responsabilité au sein des comi- tés de direction : directrice mar- keting, directrice communica- tion, responsable R&D et diri- geante de sociétés importantes. « Aujourd’hui, des postes deman- dant des compétences au niveau relationnel, un esprit de synthèse et une grande disponibilité sont occupés par des femmes per- mettant aux entrepreneurs de piloter leurs entreprises et d’an- ticiper les évolutions du marché. Si au sein de l’UFME une seule société – et non des moindres – est dirigée par une femme, elles sont de plus en plus nombreuses à faire partie des comités de direction. Elles apportent leur expertise technique et marke- ting au quotidien » , poursuit Virginie Muzzolini. ACTUALITÉS I Point de vue Les métiers de la miroiterie et de la menuiserie s’ouvrent aux femmes Renforcer la place des femmes dans l’industrie et leur permettre d’occuper des fonctions de création et de production : cette double préoccupation du ministère de l’Économie et des Finances trouve déjà un écho auprès des entreprises. Petit tour d’horizon… V&MA n° 282 Crédit Photo :UFME 30 I AVRIL - MAI 2019 I www.verre-menuiserie.com Virginie Muzzolini, responsable communication de l’Union des Fabricants de Menuiserie (UFME) Crédit Photo : FFB
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