VMA 278

TECHNIQUE I Équipement 44 I AOÛT - SEPTEMBRE 2018 I www.verre-menuiserie.com V&MA n° 278 pas vécu au quotidien dans les entreprises moyennes, où il intervient seulement dans 5 % des chantiers » , note Olivier Cros. « Tout est question de temps, la muta- tion technologique est en marche » . Pour sa part, Valérie Vandermeulen, directrice marketing et communication chez AGC, estime « que le BIM, qui passera par les grandes entreprises, est un super outil pour la mainte- nance et l’exploitation d’un bâtiment, le partage de toutes les informations et données, et aussi la traçabilité. Mais il nécessite du temps d’inté- gration sur Internet. Nous sommes en phase de transi- tion en attendant que tous les intervenants soient équipés » . Une chose est sûre, ses atouts sont indéniables : solutionner, anticiper les pro- blèmes, et donc éviter de les découvrir sur les chantiers. «LeBIMgarantit unemeilleure visualisation du bâtiment » , confirme Alexandre Krupka. « Il permet aussi d’anticiper bugs et incohérences sou- vent découverts au dernier moment. Autre point essen- tiel, cette évolution est néces- saire compte tenu de l’impor- tante dérive en matière de délais et de coûts. Il faut LES ATOUTS DU BIM Reste à savoir que représen- tent, très concrètement, les apports du BIM. Dans le désordre : gain de temps à tous les niveaux (fabri- cants, poseurs, construc- teurs, bureaux d’études, etc.), moins d’allers-retours entre les intervenants, erreurs de saisie évitées, maximum d’informations sur la pose de l’objet dans la pièce. « Le BIM facilite la vie, permet de construire plus vite, sans erreur – puisque nous dispo- sons tous du même plan – et limite le gaspillage » , résume Thierry Gay. Aujourd’hui, les défauts proviennent sou- vent de mises à jour non envoyées à tous les acteurs. Or, le BIM permet le partage en temps réel des toutes dernières modifications. Résultat, tout le monde parle le même langage. « Plus on anticipe la conception et la construction du bâtiment, plus on arrive à du prêt-à-poser » , signale Alexandre Krupka. « A la clé : risque d’erreur limité, gain de temps, et montage à la façon d’un … Lego » . Actuellement aux débuts du BIM, plus fréquemment uti- lisé dans les grands projets avant-gardistes, « celui-ci n’est travailler en amont pour visualiser, structurer le projet et gérer le budget. C’est dans l’intérêt de tous et cela sert toute la filière » . Mais surtout, le BIM évite de manquer les appels d’of- fre et assure la gestion et la maintenance du bâtiment jusqu’à la fin de sa vie. « Plus avancé dans d’autres pays – Scandinavie, Portugal, Belgique et Pays-Bas – le BIM est nouveau en France » , relativise Grégory Meunier, responsable développement logiciel chez Sapa. « Et si certains considèrent qu’il nécessite du travail sans valeur ajoutée sauf pour les appels d’offre, il faut savoir qu’une fois le modèle établi, il optimise le temps passé au fil de son utilisation. Les syndicats professionnels et la FFB l’ont bien compris et multiplient les actions d’évan- gélisation » . LES INDUSTRIELS S’ENGAGENT La preuve : nombreuses sont les entreprises qui ont pris le train du BIM. Prenons AGC. « Pour AGC, producteur verrier, c’est un moyen de donner de la visibilité sup- plémentaire à nos produits, au-delà de la documentation technique, et aux acteurs du bâtiment d’avoir accès à l’information sur les vitra- ges » , exp l i que Va l ér i e Vandermeulen. « Nous met- tons en place les moyens de les intégrer dans la maquette numérique. D’ores et déjà, nous constatons des télé- chargements d’objets, mais il est trop tôt pour une analyse plus fine. Nous en sommes au tout début, les choses commencent à se mettre en place, c’est indéniable » . De l eur côté, GIMM et les Menuiseries Françaises ont amorcé la démarche il y a moins d’un an avec une trentaine d’objets dispo- nibles sur le site BIM de Saint-Gobain (groupe proprié- taire des deux marques) ; entre autres, desmenuiseries PVC et des coulissants en aluminium. Idem pour Pro- fils Systèmes qui a modé- lisé les nouvelles gammes, par exemple Cuzco, en objets BIM disponibles sur la plateforme BIMobject et le site Internet de la marque. Ou pour Sépalumic, qui s’ap- puie sur une personne spé- cifiquement formée sur cer- tains logiciels (notamment Revit) pour produire en 3D les objets de ses systèmes demenuiseries, standards ou spécifiques. Enfin, Swao pro- pose les fenêtres à ouvrants discrets en objets BIMmais note peu de retours une fois que les objets sont mis à disposition, hormis au moment de la conception. La bibliothèque des objets BIM AGC est en ligne sur le site Polantis www.polantis. com/fr/agc-glass-europe ; architectes, prescripteurs et acteurs de la construction peuvent ainsi accéder aux objets AGC (vitrages isolants, verres résistants au feu, garde-corps Balustra...) pour intégration dans leurs maquettes numériques. Les objets 3D BIM et CAO sont téléchargeables gratuitement sous Revit, Archicad, Autocad, 3ds max, Artlantis, Sketchup. Groupe de travail dédié à l’UFME L’organisation professionnelle dispose d’un groupe de travail consacré au BIM depuis deux ans. Composé de 20 sociétés qui se réunissent quatre à cinq fois par an, il a pour objectif de préparer en amont une méthode pour structurer les données relatives aux objets BIM menuiserie (définitions, formats, unités, valeurs type...). De ces travaux est né un dictionnaire des terminologies « menuiseries extérieures » pouvant être repris dans les maquettes BIM. Ce groupe de travail poursuit ses travaux au rythme du PTNB, en collaboration avec les différents corps du bâtiment, les éditeurs de logiciels BIM et de bases de données, les associations. Il s’attache aussi à développer des objets génériques paramétrables pouvant servir de références dans les premières phases des maquettes numériques. Crédit Photo :AGC

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