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une démarche de dévelop- pement durable : diminution de la consommation dematiè- res premières d’origine fos- sile, limitation des émissions de gaz à effet de serre et création de nouvelles filières économiques à la clé. « Il faut raisonner en terme d’impact environnemental » , poursuit Jean-Michel Gosselin. « Et là, les matériaux biosourcés apportent un élément de réponse intelligent. Mais cette démarche prend du temps » . Surtout, leur utili- sation est encouragée par les pouvoirs publics depuis le Grenelle de l’Environnement il y a dix ans. Après la créa- tion du label "Bâtiment Bio- sourcé" en 2012, la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (août 2015) a confirmé cette orientation en encourageant les maîtres d’ouvrage à employer les M ais que sont véritable- ment ces matériaux biosourcés ? Issus du vivant d’origine animale ou végétale, « ils s’opposent auxmatériaux d’origineminé- rale ou fossile qui ne sont pas renouvelables à l’échelle humaine » , explique Jean- Michel Gosselin, vice-prési- dent de l’Association des Industriels de la Construction Biosourcée (AICB), « et le bois est le premier d’entre eux » , parmi une vingtaine de pro- duits – bois, liège, paille, chanvre, ouate de cellulose issue du recyclage… – dispo- nibles en vrac, granulats, panneaux, rouleaux ou bottes et s’utilisent seuls, mélangés à desmatériaux classiques ou à des stabilisants industriels. Une chose est sûre, l’utilisa- tion de matériaux biosourcés s’inscrit parfaitement dans matériaux biosourcés dans le neuf comme en rénova- tion. Une démarche formali- sée depuis l’an dernier avec le label "E+C-" pour le bâti- ment à énergie positive et réduction carbone. Objectif : certifier le respect par les acteurs de la construction des bonnes pratiques éner- gétiques et environnemen- tales. Ce label permet aux maîtres d’ouvrage de choisir la bonne combinaison en fonction des spécificités du territoire, de la typologie des bâtiments et des coûts induits. LES BIOSOURCÉS MÉRITENT D’ÊTRE MIEUX CONNUS Principalement utilisés pour l’isolation, les matériaux biosourcés offrent des per- formances et garanties équi- valentes aux matériaux clas- siques. Les isolants biosourcés rivalisent ainsi avec les laines minérales et les mousses alvéolaires de l’industrie, grâce à un coefficient de conductivité thermique ( λ ) compris entre 0,035 et 0,051 W/(m².K) contre 0,030 et 0,042 W/(m².K) pour les isolants classiques. S’y ajou- tent de solides propriétés en termes d’isolation acous- tique, de régulation hygro- thermique, de durabilité et de déphasage. Avantages supplémentaires : les maté- riaux biosourcés affichent souvent un bon bilan car- bone (surtout ceux d’origine végétale). Mieux, ils contri- buent au développement de filières vertes locales, créa- trices d’activité et d’emplois car ils sont fabriqués et utili- sés dans le cadre de circuits courts. Des atouts qui n’ont pas échappé aux industriels dont certains sont déjà posi- Les matériaux biosourcés commencent à se faire une place sur les chantiers, doucement, mais sûrement, attirant de plus en plus les professionnels. Ces produits renouvelables constituent, il est vrai, une belle opportunité pour les bâtiments durables. Et un marché prometteur. Les matériaux biosourcés, alternative pour une construction durable Crédits Photos :Karibati TECHNIQUE I Équipement 48 I OCTOBRE - NOVEMBRE 2017 I www.verre-menuiserie.com V&MA n° 273
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