Le 16 octobre dernier, le site d’Eurofloat à Salaise-sur-Sanne (Isère), détenu à parts égales par Saint-Gobain Glass et Riou Flat Glass, a convié un public ...
... de journalistes, d’ingénieurs et représentants institutionnels, à découvrir une opération unique en Europe, celle de l’union d’acteurs majeurs du verre et de l’énergie – GRDF et Methagora – ouvrant la voie à une décarbonation concrète de l’industrie lourde.
© Gregory Bianchi - Camion test Methagora : la première expérimentation, réalisée en août dernier avec GRDF contribue à décarboner un site industriel très énergivore, permettant d'accroître l'injection de biométhane sur une partie du réseau pouvant ponctuellement être saturée. Le gaz renouvelable a été prélevé via une station BioGNV à proximité du site industriel raccordée au réseau de distribution de gaz.
En partenariat avec GRDF et Methagora, Saint-Gobain Glass et Riou Glass ont présenté un projet inédit – et grande première en Europe – avec l’intégration directe de biométhane local dans le processus de fabrication du verre plat. Sur ce site pilote d’Eurofloat à Salaise-sur-Sanne, entre Lyon et Valence, un nouveau chapitre s’ouvre dans le monde du verre float, grand consommateur d’énergie, que l’objectif de décarbonation, et notamment la feuille de route du Groupe Saint-Gobain d’atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050, au même titre que son coassocié historique Riou Glass, engage à trouver des partenaires locaux de confiance pour développer un nouvel écosystème et configuration industrielle. Ensemble, ils ont su fédérer autour d’eux deux acteurs clés du gaz vert : GRDF, représenté par Stéphane Gorisse, directeur Développement des gaz verts, et Methagora, dirigé par Florent Thouminot. Une aventure industrielle à quatre voix incarnant la même ambition d’innovation responsable. « Ce projet illustre ce que nous pouvons accomplir lorsque nous faisons converger nos expertises techniques, l’ingénierie énergétique, la maîtrise des flux et le pilotage industriel au service de la planète », a souligné Matthieu Jourdier, directeur industriel Saint-Gobain Glass Industry.
© Gregory Bianchi - (De g.a dr.) au 1er rang : Florent Thouminot, directeur général de Methagora et Matthieu Jourdier, directeur industriel Saint-Gobain Glass Industry - 2e rang : Stéphane Gorisse, directeur Développement des gaz verts chez GRDF ; Damien Gagne, chargé de Développement Biométhane chez GRDF et Olivier Gaume, directeur du site Eurofloat - 3e rang : Mathieu Eberhardt, responsable développement chez Methagora et Emmanuel Bach, ingénieur R&D Process Eurofloat
Du biogaz au biométhane : une énergie locale au cœur du process
Le pari audacieux, substituer une partie du gaz naturel utilisé dans le four verrier par du biométhane issu de déchets agricoles et agroalimentaires et valorisé en énergie renouvelable localement dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, a permis à Eurofloat de s’appuyer sur l’unité de méthanisation régionale de Methagora. Le biométhane injecté en circuit court, est ainsi acheminé directement à l’usine via un dispositif sécurisé mis au point avec GRDF.
Ce flux local garantit non seulement la traçabilité de l’énergie utilisée, mais réduit aussi drastiquement les émissions liées au transport et à la combustion. « Nous ne sommes pas simplement dans une expérimentation technique, mais dans un modèle reproductible », précise Damien Gagne, chargé de développement biométhane chez GRDF. « Ce type de boucle énergétique territoriale représente une solution concrète pour décarboner les industries lourdes tout en valorisant les ressources locales ». Pour Stéphane Gorisse, directeur Développement des gaz verts, GRDF : « c’est un enjeu important de sobriété du gaz face à l’efficacité énergétique tendant à une baisse de la consommation en France ; cette nouvelle trajectoire pour GRDF vise à renforcer le maillage et à l’équilibrer sur l’ensemble du territoire national tout en assurant la continuité de service par rapport aux besoins ».
Florent Thouminot, directeur général de Methagora – fournisseur de gaz, expert en méthanisation agricole et gaz porté –, se mobilise à créer de la valeur ajoutée par la production de gaz vert décarboné, indiquant « un véritable changement de paradigme et une nouvelle arborescence pour aller chercher cette biomasse et faire le lien entre les professionnels agricoles, les producteurs et utilisateurs finaux. Libérer ce potentiel du biométhane en région répond à un fort engagement de nombreuses parties prenantes ».
Quatre livraisons de biométhane collecté, épuré puis compressé ont été ainsi transportées par camion-citerne jusqu'à l'usine les 7, 9, 14 et 16 octobre derniers. Emmanuel Bach, ingénieur R&D Process Eurofloat, note qu’actuellement « un camion apporte 7 % de nos besoins sur 24h, d’où l’importance de valider techniquement cette opérabilité, le contenu carbone du biométhane étant six fois inférieur à celui du gaz naturel ».
Quand l’innovation collective devient moteur de transition
Dans l’usine abritant l’ingénierie toujours impressionnante d’un float de 500 m de long, capable de contenir 1 500 tonnes de verre en fusion, l’atmosphère ambiante affiche entre 40 ° et 50 °. Le ruban de verre produit en permanence dans un four chauffant à 1 600 °C, parfaitement symétrique, « est uniquement dédié à une large gamme de verres float, à couches et feuilletés destinée au bâtiment », indique Olivier Gaume, directeur du site Eurofloat. « Ici, le verre est formé mécaniquement et thermiquement en plaques de 6 m x 3-3,50 m de large sur lequel veille des équipes jour et nuit dans la salle de contrôle ».
Véritable laboratoire d’avenir, l’usine, qui emploie environ 200 salariés, maîtrise des technologies de pointe tout en contribuant à la transition énergétique et à la réduction de son empreinte carbone.
© Gregory Bianchi - La ligne float de 500 m de long ingère du verre en fusion à 1 600° C pour produire du verre plat destiné aux bâtiments résidentiels et tertiaires… et ne s’arrête jamais. L’énergie est un enjeu économique et environnemental crucial pour le site
« Nous avons prouvé qu’il est possible de concilier production industrielle et sobriété énergétique sans compromis sur la qualité », résume Matthieu Jourdier, directeur industriel Saint-Gobain Glass Industry. « C’est le sens même de l’industrie du futur : locale, circulaire et résolument collaborative. Cette réussite s’inscrit dans une démarche globale : réduire l’empreinte environnementale tout en maintenant la performance de nos organisations et de nos produits ».
Pour ses 360 ans cette année, Saint-Gobain poursuit son avance sur l’appui de racines multiséculaires ancrées dans le verre, et dans la lignée d’Orae®, son tout premier verre bas carbone lancé en septembre 2023, entérine un choix de société consciente, à l’instar de son copartenaire Riou Flat Glass (RFG), filiale de l'ETI française et familiale Riou Glass dirigée par Christine Riou Feron. Acteur européen majeur contribuant à l'évolution technologique de son secteur, environnementalement et sociétalement très impliqué, Riou Glass fabrique et transforme chaque année 100 000 tonnes de verre plat, compte 23 sites industriels en France, en Belgique et en Espagne.
© Gregory Bianchi - Eurofloat produit une large gamme de verres float, à couches et feuilletés pour le bâtiment. La salle de contrôle veille 24h/24 au bon déroulement des opérations
Photo ouverture © VMA / A.B. - Implanté sur 34 ha à Salaise-sur-Sanne, dans l’Isère, le site d’Eurofloat détenu en joint-venture par Saint-Gobain Glass et Riou Flat Glass (RFG), filiale de l'ETI française Riou Glass, inaugurent une révolution énergétique : pour la première fois en Europe, une usine de verre plat fonctionne grâce à du biométhane local. Une alliance industrielle avec GRDF et Methagora qui redéfinit les contours d’une production plus durable
Source : verre-menuiserie.com