Malgré un marché de la construction en souffrance, GAM continue d'investir...
... dans la menuiserie bois et vient de consacrer 4 M€ à la modernisation de la ligne de finition de l’usine de Poreaux (51) qui produit pour les marques Gimm Menuiseries et Les Menuiseries françaises.
Découverte…
© GAM - GIMM Menuiseries - En 2018, grâce à un investissement de 5 M€, l’usinage a été très automatisé : une ligne de 115 m de long, servie par 11 robots pilotés par supervision informatique, débite toutes les pièces de bois
Propriété de Lapeyre Industries (qui emploie 2 000 personnes), la société GAM possède 9 sites de menuiserie industrielle en France. Ses produits sont commercialisés exclusivement auprès de clients professionnels (BtoB) avec deux marques : Gimm Menuiseries et Les Menuiseries françaises.
Gimm Menuiseries s’adresse aux négociants en matériaux (Point P, Dispano…) et aux grandes surfaces de bricolage (Leroy Merlin, Bricoman…).
© GAM - GIMM Menuiseries - Écartées du processus de fabrication, les chutes sont identifiées, stockées avant d’être réutilisées afin d’améliorer les rendements matière
Les Menuiseries françaises vendent leurs produits aux grands constructeurs de maisons individuelles (Hexaom, Babeau-Seguin, Mikit), aux menuisiers poseurs indépendants (MPI) – artisans dont beaucoup œuvrent pour la rénovation – et aux coopératives d’adhérents, notamment dans l’Ouest de la France.
Organisation vraiment dédiée au commerce, GAM est basée à Pont-Trambouze (69), entre Lyon et Roanne. Elle emploie 67 personnes et réalise un CA d'environ 70 M€ (2024). « En plus des deux équipes commerciales qui portent les marques, notre siège abrite un service marketing dédié, actif en termes de communication, de développement produit et de média. Et un service qui saisit lui-même les commandes clients avant de les adresser à nos 9 sites industriels », témoigne Franck Abram, directeur marketing et communication de Gimm Menuiseries.
© GAM - GIMM Menuiseries - Après une nouvelle opération de séchage, la pièce est peinte ou lasurée entièrement par pulvérisation électrostatique
Localisée à Châlons-en-Champagne (51), l’usine du Poreaux est un fleuron historique pour GAM. Elle occupe 10 hectares et compte 40 000 m² d'ateliers couverts où œuvrent 100 personnes. Dirigée par Laurent Do Dihn, l’usine a été repensée pour assurer l’avenir des menuiseries bois et des volets battants bois qu’elle conçoit.
Une première étape d'investissement de 5 M€ a été menée en 2018. Elle a permis l’installation d’un centre d'usinage de 115 m de long qui embarque 11 unités de fabrication automatisées et supervisées grâce à l’informatique. À l’entrée de la ligne, une personne réceptionne les carrelets – des pièces de bois totalement rectangulaires de 6 m de long – qu’elle introduit à l'intérieur de la machine. Celle-ci va automatiquement les découper, les usiner, les percer, puis les marquer grâce à un système laser qui imprime un QR code sur chacune des pièces pour bien les identifier. À la sortie de cette impressionnante machine, deux salariés réceptionnent les pièces de bois totalement usinées, puis les contrôlent et les installent en chariot.
© GAM - GIMM Menuiseries - Deux opérateurs assurent le montage des ouvrants et traverses autour du vitrage
Le Poreaux abrite un laboratoire de tests dernier cri
© GAM - GIMM Menuiseries
Le site du Poreaux est équipé d’un laboratoire d'essais où sont testées toutes les gammes de produits fabriquées par l'ensemble du groupe GAM, voire même certains produits de l’extérieur. « Nous sommes très sollicités car le laboratoire dispose d’un équipement très pointu. Une cinquantaine d'appareils mesurent à la fois l'usure, la durabilité, la sécurité et l'étanchéité des produits. Un module de brouillard salin nous permet de vérifier si nos poignées résistent bien aux agressions naturelles en bord de mer », pointe Franck Abram.
Une roue de dégradation accélérée teste le vieillissement des pièces qui sont d’abord trempées dans l’eau avant d’être exposées aux U.V.
Et deux grandes cellules climatiques exposent l'intérieur et l'extérieur d'un logement à des climats différents grâce à une cloison séparative sur laquelle sont posées les menuiseries. « Nous descendons par exemple à moins 20 degrés d'un côté tout en préservant une température ambiante de 21 degrés à l’intérieur. Mais nous pouvons aussi monter à 50 degrés, côté extérieur. Nous mesurons ainsi les déformations et la résistance de nos produits. Ces cellules servent également à la R&D : nous testons les prototypes pour nous assurer qu’ils résisteront aux différents climats que l’on trouve aujourd'hui en France », détaille Franck Abram.
Le laboratoire où travaillent trois personnes à temps plein – un responsable et deux laborantins – est également pourvu d’une cellule acoustique, identique à celles que l’on peut trouver au CSTB et au FCBA, pour mesurer l'affaiblissement acoustique des produits.
4 M€ investis dans une ligne de finition
Autre particularité des menuiseries bois produites sur le site du Poreaux : leur finition est menée au stade de la pièce détachée, avant l'assemblage, de façon à préserver la totalité du profil de la menuiserie de l'humidité, et surtout de la pourriture que l’on retrouve parfois au bout de 10 ans sur des menuiseries bois traditionnelles non finies.
L'imposante ligne de finition, de plus de 300 m de long et entièrement automatisée, a nécessité un investissement de 4 M€, mené entre 2023 et 2024.
En sortie de production, toutes les pièces reçoivent une grosse agrafe à leur extrémité afin d’être accrochées manuellement sur un convoyeur qui les emmène devant des robots de finition.
Chaque menuiserie bois reçoit une première couche de protection puis entre dans un tunnel de séchage. D’autres robots la revêtent ensuite automatiquement de sa couche de finition. Le client professionnel a le choix entre une lasure (garantie 5 ans) ou une peinture (garantie 10 ans) parmi les 160 RAL possibles, en mono ou en bicoloration et en une ou deux couches. Des tunnels de séchage parachèvent la finition des pièces.
« Comme nous réalisons des produits sur mesure, nous pouvons changer très rapidement la couleur de la menuiserie qui va suivre. Actuellement, le marché français est très demandeur en colorations, on l’observe de plus en plus sur les façades des maisons ou des logements collectifs. Nous retrouvons le plus souvent aujourd'hui des produits lasurés côté intérieur et peints côté extérieur », précise le directeur marketing et communication de Gimm Menuiseries.
Trois nouveaux produits
Arbella
© GAM - GIMM Menuiseries
Les investissements menés sur le site de production de Poreaux (Marne) ont été décidés pour lancer Arbella : une fenêtre bois écoconçue, biosourcée et offrant une faible empreinte carbone.
« Fabriquée en France et commercialisée par GIMM Menuiseries et Les Menuiseries Françaises, Arbella vise les marchés du neuf et de la rénovation responsable. Elle incarne notre réponse aux défis environnementaux de la construction. Nous avons investi 4 M€ pour produire localement une menuiserie bois recyclable, performante et désirable », indique Jérémy Renault, directeur général de GIMM Menuiseries.
Fabriquée à partir de bois certifiés PEFC, Arbella est 100 % recyclable, réparable et livrée avec des kits d’entretien pour prolonger sa durée de vie. Elle est déjà en cours de certification NF et bénéficie d’une garantie de 10 ans sur le fonctionnement et la finition peinture. Une durée de vie estimée à 30 ans selon sa fiche FDES.
Certifiée OFG, Arbella est une menuiserie bois plutôt haut de gamme, disponible uniquement en frappe (oscillo-battant, battant, ouvrant à la française, châssis fixe) dont les ouvrants et le dormant affichent une épaisseur de 60 mm. Destinée au marché du neuf et de la rénovation, elle est équipée de deux joints d’étanchéité. Arbella se décline en version traditionnelle et contemporaine avec trois essences : le pin, le chêne et le bois exotique.
Bloc-porte My Reno
© GAM - GIMM Menuiseries
Fabriqué par l’usine Lagrange Production à côté de Toulouse (31), le bloc-porte intérieur My Reno a été lancé en juillet dernier. Totalement sur mesure, il permet de mener une rénovation sans travaux lourds en s’adaptant au millimètre près à la forme du bâti de l'huisserie existante. L’on vient poser dessus une nouvelle porte complète, conforme aux codes modernes de décoration. My Reno permet une pose simple et rapide sans dégrader les cloisons et sans que l'artisan ait besoin d’effectuer des découpes sur le chantier.
Idil
© GAM - GIMM Menuiseries
Sortie en mai 2024, Idil est une menuiserie PVC à ouvrants cachés. Elle est désormais commercialisée avec de nouvelles couleurs plaxées. « Nous avons sorti de nouveaux RAL cette année. Idil est un produit très haut de gamme que nous fabriquons en interne. Nous sommes nos propres gammistes : nous extrudons nous-mêmes nos profilés PVC en Vendée, dans notre usine Cougnaud. Idil affiche toutes les caractéristiques d'une menuiserie haut de gamme : profilés à 6 chambres, triple joint d’étanchéité, recherche d’un maximum de clair de vitrage pour les apports de lumière et solaires. À un mètre de distance, nos clients nous disent que l’on ne voit pas la différence entre Idil et une menuiserie aluminium. Nous avons mené pour cela un gros travail sur les ébavurages et sur la performance », expose Franck Abram.
Cadreuses et robots assurent l’assemblage
Finies, les pièces sont assemblées pour fabriquer des menuiseries en bois sur mesure, dédiées au marché du neuf, mais également de la rénovation.
© GAM - GIMM Menuiseries - Le fichage est effectué par un robot. Une fois achevé, l’ouvrant est transféré grâce à un convoyeur vers le poste d’engondage
L’usine du Poreaux a modernisé toute la partie montage des menuiseries en se dotant de systèmes de cadreuses. « Nous avons aussi intégré deux robots que l'on retrouve plutôt dans des unités de production de menuiseries PVC. Ils nous permettent de poser les quincailleries, notamment les gâches et les fiches. En fin de ligne, un troisième robot unique en Europe et que nous avons développé avec un fabricant, assume l’engondage : il assemble automatiquement l'ouvrant sur le cadre dormant, une opération manuelle auparavant », explique Franck Abram.
© GAM - GIMM Menuiseries - Montage - entrée de ligne dormant - Le stock tampon des cadres dormants
L’usine du Poreaux a également investi dans un centre d'usinage sortant de ce process industriel, permettant de fabriquer "des moutons à cinq pattes", c’est-à-dire des menuiseries en petites quantités, par exemple cintrées ou en trapèze. Trois compagnons menuisiers réalisent ces menuiseries de forme de A à Z, avec une machine numérique, mais aussi beaucoup d'opérations manuelles…
© GAM - GIMM Menuiseries - L’opération d’engondage des ouvrants dans le cadre dormant est effectuée par un robot automatisé, unique en France
Disposant encore d’une surface foncière capable de permettre son développement futur, l’usine de Poreaux peut actuellement produire jusqu’à 200 fenêtres sur mesure par jour dans une logique 100 % française. Elle mènera encore des investissements importants dans les prochains mois afin de concevoir une nouvelle menuiserie en bois dont la commercialisation est programmée fin 2026 ou début 2027. À suivre…
Photo ouverture © GAM - GIMM Menuiseries - Propriété de Lapeyre Industries, le site de production de Poreaux est situé dans la Marne (51). Outre la production, Poreaux abrite le laboratoire d’essais de GAM
Source : verre-menuiserie.com