Eurêka (groupe Liébot) : l’histoire d’une usine de volets roulants ultramoderne

Créé à Clisson (44) pour produire les volets roulants qui équipent les blocs-baies de K•Line, le site Eurêka sera capable, en 2026, de produire 200 000 volets roulants par an.

Il vient d’être inauguré après deux ans de travaux. Saga.

 

© Eurêka /Groupe Liébot - (De g. à dr.) Découpe du ruban inaugural, avec Bruno Léger, directeur général du groupe Liébot ; Christian Chevrel, directeur général des activités Amont du groupe Liébot ; André Liébot, fondateur du groupe qui a cédé la présidence fin 2022 à son fils Jean-Pierre Liébot (à dr.) et Joël Morice, directeur de l’usine Eurêka

 

Depuis 30 ans, le groupe Liébot connaît une croissance effrénée, plus particulièrement depuis la naissance de K•Line, en 1995. En 20 ans, le chiffre d’affaires de cette pépite de la menuiserie aluminium a été multiplié par 11. « Cela a été possible grâce à nos partenaires, fournisseurs de profilés, de laquage, de vitrages d’accessoires et de volets roulants, puisque 30 % de nos fenêtres en sont équipées », rappelle Bruno Léger, directeur général du groupe Liébot. 

 

© VMA/JLC - Le débit des caissons est assuré par la technologie Acra-E.A.S.Y Groupe pour les bancs de contrôle et les centres d’usinage

 

Mais cette croissance génère aussi un gros besoin de capacités industrielles. Dans les années 2000, K•Line n’a qu’un seul fournisseur de volets roulants : Bubendorff. Et à partir de 2013, pour accélérer son développement et proposer à ses clients des motorisations Somfy, K•Line référence SPPF, une entreprise choletaise reconnue nationalement sur son marché, déjà fournisseur de CAIB (aujourd’hui Wibaie). 

 

« Mais très vite, nous avons compris que les capacités industrielles de SPPF ne suffiraient pas à suivre l’essor de K•Line qui, à l’époque, croissait de 15 % en volume par an. Nous étions donc dans une impasse : un moment très délicat. Impossible de référencer un troisième fournisseur qui aurait été synonyme de troisième produit puisque notre offre était déjà très complexe et nos clients n’auraient rien compris », évoque Bruno Léger. 

 

 

Eurêka 1 : production à partir de 2017 

 

L’équipe dirigeante de K•Line a alors l’idée de créer sa propre capacité de production en achetant à SPPF des demi produits, c’est-à-dire des composants de volets roulants de sa conception. Filiale du groupe Bouyer Leroux, SPPF joue le jeu et tisse avec K•Line un partenariat à la fois industriel et technique. Les deux groupes conçoivent en effet des produits ensemble, à l’image du Stylbloc, un volant roulant récemment mis sur le marché pour le collectif. 

 

En 2015, Christian Chevrel, aujourd’hui directeur des Activités Amont du groupe Liébot et Bruno Léger lancent le projet Eurêka avec l’assentiment et soutien d’André Liébot, alors président du groupe éponyme. 

 

Il s’agit de créer une unité de fabrication d’une capacité annuelle de 100 000 volets roulants pour prendre en charge la moitié des besoins du groupe Liébot à horizon 5 ans. Un groupe de projet est constitué avec Joël Morice et Franck Arrochon pour concevoir le process, commander les machines, créer l’informatique et les données techniques, embaucher les équipes… 

 

Décision est prise d’implanter Eurêka dans la partie la moins vétuste de l’ancienne usine MC France que le groupe Liébot détient à Clisson (44) depuis 1990. « Nous démarrons la production en 2017 avec une très forte croissance. Le cap des 100 000 volets roulants est atteint en 2021, après 5 ans : objectif parfaitement rempli », se félicite Bruno Léger. La phase 1 d’Eurêka permet ainsi à K•Line de poursuivre sa croissance.

 

© VMA/JLC - Constitution des tabliers : stockées par planches de 4, les lames d’aluminium de 6 m de long sont saisies par les opérateurs qui les débitent pour constituer des tabliers. Ils en conçoivent en moyenne entre 15 et 20 par h, les contrôlent et les étiquètent pour en assurer la traçabilité

 

Eurêka 2 : début des travaux en 2021 

 

Responsable du management d’Eurêka depuis 2018, Christian Chevrel imagine la deuxième étape d’Eurêka dès 2021 : une usine neuve, avec un process automatisé qui intègre la fabrication des lames – un gros défi – un budget de 12 M€ et surtout des travaux particulièrement délicats, car le projet entoure le process de fabrication qui doit continuer à fonctionner. 

 

Les travaux, complexes, vont durer deux ans. Si Eurêka 1 a été installée dans une partie rénovée de l’ancienne usine MC France, le reste du bâtiment n’est plus adapté pour accueillir une usine correspondant aux standards du groupe. « Nous ne souhaitions pas séparer le nouvel agrandissement de la partie Eurêka historique. Et en même temps nous devions en détruire une partie pour des raisons de cohérence industrielle et architecturale. Nous avons donc opté pour un projet de démolition – reconstruction en plusieurs phases », expose Christian Chevrel. 

 

La partie non utilisée de l’ancien bâtiment MC France est démolie. La construction de la première phase du projet Eurêka 2 commence : elle est raccordée à une extrémité d’Eurêka 1 que l’entreprise souhaite conserver. Les deux parties réunies forment alors un bâtiment en forme de "U". 

 

Dans un troisième temps surviennent l’installation des nouvelles ligne de profilage et du stockeur, le déménagement d’une partie des anciennes machines et du magasin pour laisser place à la suite du projet. 

 

La quatrième phase consiste en la démolition, puis la reconstruction de la zone centrale de l’usine. « Nous avons réalisé tout cela au beau milieu d’une usine en activité. Au terme de deux ans de travaux, le résultat est un grand bâtiment dont les volumes offrent luminosité et confort aux salariés. Nous avons tenu le budget de 12 M€ et, surtout, nous n’avons eu aucun accident durant ce chantier », applaudit Christian Chevrel. 

 

Le double pari d’André Liébot 

 

Lorsque le groupe Liébot avait repris la société MC France en 1990, alors en cessation de paiement, André Liébot avait un double objectif. Il souhaitait premièrement relever et développer MC France (aujourd’hui l’imposante et pionnière MéO à Cugand) : pari réussi. Il ambitionnait également de faire évoluer le marché de la fenêtre bois aluminium en France : second succès. « Le produit bois-aluminium s’inscrit dans des perspectives très prometteuses, encore plus aujourd’hui qu’hier », observe André Liébot avec satisfaction. 

 

© VMA/JLC - (De g. à dr.) André Liébot, ancien président du groupe éponyme et les opérateurs, Lucas Guery, pilote de ligne Eurêka et Lizon Perreau, conductrice de ligne Eurêka ; d’ici à 2026, 20 recrutements supplémentaires sont programmés, soit un effectif total de 100 personnes à terme

 

Après la construction de l’usine MéO à Cugand (85), faute d’avoir pu trouver un terrain adéquat à Clisson (44), il restait à trouver une utilisation pour les anciens locaux de MC France. « Après des échanges fructueux avec la municipalité de Clisson et la communauté de communes, nous avons décidé d’y installer une nouvelle activité pour les entreprises du groupe Liébot : la fabrication de volets roulants. Le développement de nos ventes et les perspectives favorables du marché nous ont conduit à construire à la place des anciens locaux cette nouvelle unité de production imaginée par Pierre Denis, architecte de grand talent, et ses équipes techniques. Nous sommes particulièrement fiers de ce site ultramoderne. Notre famille continue son chemin, avec de nouveaux challenges, pour s’inscrire au mieux dans les problématiques d’aujourd’hui et surtout de demain. La roue tourne et maintenant la dixième génération est aux commandes avec Jean-Pierre Liébot comme nouveau président du groupe Liébot. Je suis convaincu qu’il saura poursuivre cette belle histoire familiale en restant fidèle aux valeurs qui en ont fondé la réussite », a conclu André Liébot, lors de son discours inaugural, le 12 octobre dernier. 

 


Photo ouverture © Eurêka / Groupe Liébot - Le Groupe Liébot inaugurait le 12 octobre à Clisson (44) Eurêka, une nouvelle usine innovante à son fertile actif, spécialisée ici dans la fabrication de volets roulants. Un investissement de 11,5 M€ sur un site de 12 000 m². Le bâtiment est pourvu de panneaux photovoltaïques en toiture, assurant 75 % de sa consommation électrique 

Source : verre-menuiserie.com

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