Quand le secteur défend la fabrication française

Socle de l?économie, l?industrie regagne ses lettres de noblesse notamment grâce au contexte de pandémie mondiale. Un mal pour un bien.

" Made in France : un argument qui fait mouche "

 

Les industriels de la menuiserie se mobilisent en rang serré pour porter les couleurs de la France face à la concurrence étrangère. Ils ne manquent pas d’arguments…

 

Antoine Burgermeister, directeur général du groupe éponyme © Groupe Burgemeister

 

« La pandémie a révélé l’importance de la souveraineté économique dans tous les secteurs d’activité, vivre uniquement dans une société de services ne peut plus durer », déclare Antoine Burgermeister, directeur général du groupe éponyme. L’industrie a son mot à dire. « Toutes nos usines sont implantées en France, notre pays est celui de l’innovation, et d’ailleurs la politique actuelle en faveur de sa réindustrialisation redonne de la compétitivité aux entreprises, la dynamique est lancée », se félicite-t-il. Le marché prend conscience d’une nécessaire consommation raisonnée.

 

Réduction de l’empreinte carbone

 

« La fabrication française tient la route, les industriels sont bien équipés, les normes qui garantissent la qualité en place », résume Olivier Durringer, directeur commercial de Deceuninck, gammiste PVC. La norme NF, bien sûr, mais pas seulement. « Nous sommes garants du respect des DTA que nous initions et que nous faisons certifier par le CSTB », ajoute-t-il. Les industriels se penchent aussi sur la traçabilité carbone. « En produisant à proximité, nous répondons aux enjeux environnementaux », glisse Olivier Durringer. « Avec ses 4 sites français, Profialis, une marque de AlphaPro Groupe, qui forme avec Alphacan un leader de l’extrusion PVC, met à l’honneur la fabrication française, fer de lance de notre communication », rappelle Sylvain Gaudard, responsable communication.

 

Sylvain Gaudard, responsable communication d’AlphaPro Group © AlphaPro Group

 

Profialis capitalise sur sa marque privée et déposée, "Profils de France", qui atteste l’extrusion 100 % française de ses profilés. « Elle vaut indication d’origine et peut être contrôlée par les douanes », précise Sylvain Gaudard. La proximité industrielle permet à Profialis de concevoir les produits avec ses clients. « Notre niveau d’écoute est élevé, nous pouvons développer les produits sur mesure suivant leurs attentes », avance-t-il. Le contexte renforce l’attractivité. « De gros industriels nous consultent, car le drapeau français fait sens », lâche-t-il. Avec ses clients, Profialis aligne sa communication : « nous mettons en avant une fenêtre qui répond à une filière 100 % française,le PVC est mis en forme ici, la boucle est bouclée grâce au recyclage et à notre inscription dans l’économie circulaire », argumente encore Sylvain Gaudard.

 

AluConcept, un des sites du groupe Burgermeister, produit des portails, clôtures, gardecorps, claustras, marquises en France © AlphaPro Group

 

Vue aérienne de Clerval (25), le site de Profialis (AlphaPro Group) © AlphaPro Group

 

 

Un autre acteur du marché défend bec et ongles la fabrication française comme étendard du développement durable, c’est Rehau. Cette entreprise allemande, fondée en 1948, est arrivée en France en 1963 et a installé son usine de Morhange (57) – toujours active avec ses 300 collaborateurs – en 1965. « À chaque conquête de marché, le groupe Rehau a pris soin d’implanter une usine en local », relate Maxime Boileau, responsable marketing et communication de la division Fenêtres chez Rehau France.

 

Au coeur de l’usine Rehau basée à Morhange (57) © Rehau

 

En France, les gammes produites sont exclusivement dédiées au marché hexagonal. « Nous devons communiquer sur l’impact, mais aussi sur la régularité des livraisons, la force de réactivité, les délais optimisés … », complète Maxime Boileau.

 

Maxime Boileau, responsable marketing et communication de Rehau © Rehau

 


Dans le secteur de l’aluminium, Profils Systèmes, par exemple, a développé son site industriel à Baillargues dans l’Hérault, avec l’intégration d’une presse d’extrusion de 2 200 tonnes, d’une première chaîne de laquage verticale au début des années 2000 et d’une seconde unité de laquage en 2019. Le site de 48 000 m² emploie 450 personnes. Profils Systèmes a obtenu l’accord des douanes françaises pour le marquage Made in France, "Fabrication Française" de tous ses produits "profilés aluminium pour gammes de menuiseries, portails et pergolas". Ce gammiste s’engage dans une démarche responsable et oeuvre à la réduction de son empreinte environnementale. Il revendique un aluminium issu de l’Union Européenne et 20 % du recyclage de l’aluminium en France. Audité en 2019, Profils Systèmes satisfait ainsi à la démarche Alu+C- qui garantit la production de profilés à empreinte carbone réduite grâce à ses méthodes d’approvisionnement et à son extrusion.

 

Profils Systèmes : le site de Baillargues dans l’Hérault © 4 Vents

 

Proximité & réactivité


La réactivité et les délais de traitements représentent d’autres avantages intrinsèques à la fabrication française. « Nous sommes plus réactifs parce que nous maîtrisons tout le process, nous pouvons mobiliser nos ressources ; ainsi face à un problème, nous disposons des capacités pour dépanner un client, en lui expédiant un panneau PVC dans la journée par exemple », soutient Franck Serrure, président de Volma à Harnes (62).

 

Franck Serrure, président de Volma © Volma

 

Bien évidemment le concepteur fabricant de panneaux de portes n’use de ses capacités qu’avec parcimonie mais il est organisé pour répondre aux urgences. Franck Serrure mise sur la gestion de la relation clients. « La Covid nécessite que nous nous serrions les coudes et que nous repensions nos modes de fonctionnement », ajoute-t-il.

 

Volma est installé à Harnes (62) © Volma


Volma, qui emploie 130 collaborateurs, annonce poursuivre ses investissements en vue de nouveaux recrutements pour garantir la transmission des savoir-faire et dans la poursuite de son projet "zéro porté". L’objectif étant que les collaborateurs n’aient plus besoin de manipuler les produits et que le confort de travail en soit amélioré. Car c’est cela aussi la fabrication à la française, des salariés préservés.

 

Face à la crise des matières premières


Parmi les "points faibles", d’aucuns dénoncent le coût de la main d’oeuvre. Mais sur ce point, les industriels en appellent à la responsabilité de chacun. « Oui, la main d’oeuvre coûte plus cher en France que dans certains pays, mais les clients doivent être prêts à faire un effort afin que l’industrie française se développe et que la sauvegarde de l’économie soit assurée », martèle Olivier Durringer.

 

Comment les entreprises font-elles face aux difficultés conjoncturelles, comme la pénurie actuelle de matières premières ? Certes, le problème est mondial. Et les causes en sont sans doute multiples. Spéculation ? Faiblesse du nombre d’acteurs ? Hausse de la demande ? La reprise économique créé un déséquilibre alors que les producteurs ont réduit leur capacité durant les confinements. Tous les matériaux sont impactés : l’acier, l’aluminium, le PVC, le bois, etc. Les prix flambent. Et certaines livraisons s’opèrent au compte-goutte. « Les industriels ont baissé leur stock et éprouvent aujourd’hui des difficultés à les restaurer afin de faire face à une demande croissante », note Olivier Durringer.

 

Olivier Durringer, directeur commercial de Deceuninck © Deceuninck

 

Chez Malerba, fabricant français de blocs-portes techniques, David Palermo, directeur commercial, rassure ses clients grâce à une stratégie prudente : « notre société, familiale, a toujours veillé à maintenir ses stocks pour les matières premières essentielles, ce qui nous permet de jongler ». Néanmoins, l’industriel confie apprendre d’une crise qui rebat les cartes au niveau mondial. « La situation est inédite, nous essayons d’en tirer le meilleur en révisant nos modes d’approvisionnement, nous privilégions l’achat de matières premières en Europe et essayons de mettre en place une filière européenne afin de remplacer par exemple les quincailleries venues d’Asie », explique David Palermo.

 

David Palermo, directeur commercial de Malerba © Malerba


La question est devenue centrale, l’urgence étant de pouvoir maintenir l’activité dans les usines. « Nous sommes plus exigeants vis-à-vis de nos fournisseurs, dont certains s’approvisionnent eux-mêmes en Asie ; notre service achats réalise un travail de sourcing poussé afin de maîtriser la chaîne et de mieux identifier les sources et les risques », confie-t-il. Malerba indique aussi soutenir ses clients en leur recommandant d’être vigilants et en informant les prescripteurs et les donneurs d’ordre d’une inévitable répercussion sur les prix. « Les matériaux recyclés, plus stables que les matières vierges, fournissent une alternative à la pénurie de matières premières », souffle de son côté Maxime Boileau.

 

Cap à l’export


Sur le marché, la pandémie a freiné les importations servant en partie les intérêts de l’industrie française. « Les transferts entre pays européens sont plus compliqués à gérer et certains concurrents auront du mal à revenir », projette Olivier Durringer. Il est plus facile d’expédier depuis la France des marchandises dédiées au marché français. « Produire en France est une force, nous disposons de onze sites, tous basés dans la même région, autour du siège de Malerba à Cours-la-Ville (69) », indique David Palermo. Les produits sont expédiés directement en sortie d’usine ou depuis un des dépôts de l’entreprise.

 

Le site de production de Malerba © Malerba

 


Pour rayonner, le Made in France doit apprendre à s’exporter. « L’exportation représente un axe fort de développement, nous sommes en retard notamment par rapport aux allemands, or dans nos métiers, la concurrence est essentiellement européenne et nous avons une carte à jouer, des arguments à mettre en avant, nous y travaillons mais le dossier doit être solide avant de se lancer », conclut Antoine Burgermeister. Au global, la France est le troisième exportateur vers les pays de l’UE (tous secteurs confondus), un marché à risque relativement limité…

 

 

 

TEMOIGNAGE de Jean-Gabriel Creton, président d’Euradif

 

" L’envie de créer nous anime "

 

« J’ai créé Euradif en 1994, en période de désindustrialisation en France, et plus particulièrement dans les Hauts-de-France. C’était alors une SARL, constituée d’un salarié et de moi-même. Fils d’ouvrier, c’est d’abord l’envie de créer et de me prouver que rien n’est écrit qui m’a guidé », confie Jean-Gabriel Creton, président d’Euradif. Si ce dirigeant reconnaît qu’il n’est pas toujours facile d’être entrepreneur en France, il se félicite du chemin parcouru, de l’évolution de l’entreprise, de la satisfaction du travail en équipe… « J’ai encore cette volonté de croire que la France, notre grand et beau pays, peut se relever si le cap est donné et tenu », lâche-t-il. En revanche, estime-t-il, « produire en France n’est pas la seule condition pour être à la pointe de l’innovation et de la technologie, de nombreux exemples d’entreprises très performantes existent en Europe, en Asie et dans d’autres pays ».

 

 Jean-Gabriel Creton, président d’Euradif © Euradif


Euradif, qui a initié sa transformation industrielle et numérique depuis plus de 10 ans, emploie actuellement 175 collaborateurs, dont une quarantaine ont été recrutés depuis janvier 2020.


L’entreprise est membre de la French Fab et de BPI accélérateur. « Ces labels incarnent notre volonté de développement en France, en innovant dans la technologie de nos produits via des dépôts de brevets, en améliorant nos délais de livraison (6 semaines sur nos portes d’entrée en aluminium Passage, ce qui est plutôt très court), en misant fortement sur la digitalisation de nos process industriels et de l’expérience client (comme en témoigne notre Parcours Digital Passage, en phase de déploiement depuis ce début d’année) », commente-t-il.

 

La French Fab, un mouvement en marche !

 

Transition écologique, industrie du futur, emploi/RSE, développement à l’international, la French Fab étendard de l’industrie française réunit les ambitions des entreprises…


Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Lemaire, a pris le sujet à bras le corps en lançant le mouvement French Fab en 2017. Nombreux sont les industriels du secteur de la menuiserie à avoir répondu présents depuis. Par exemple Profils Systèmes ou encore VD-Industry l’ont rejoint dès 2018 en adhérant à ses valeurs. Volma s’est affilié. « Le logo informe les clients et leur donne un repère », constate Franck Serrure, président de Volma. Rehau a rallié la French Fab en 2020. Plus récemment, en avril 2021, StellaGroup France a franchi le pas et communiqué sur ses objectifs.

 

La French Fab porte des ambitions claires :

 

 

 

VD-Industry produit en France dans les Vosges © VD-Industry

 


L’entreprise vosgienne intervient localement lors du French FabTour à la rencontre du grand public et notamment des jeunes, pour leur faire découvrir l’industrie et la fabrication française. « La French Fab est le nouveau nom de famille des industriels français. Elle incarne la refondation de l’industrie française : une industrie innovante, exportatrice et ouverte aux évolutions qu’apportent le digital, les technologies nouvelles et l’économie verte. Elle permet aussi de créer un réseau entre les acteurs industriels français, quelle que soit leur taille, soucieux de porter haut les couleurs et le savoir-faire de l’industrie française », commente Laura Ferry.

 

Laura Ferry, directrice communication & marketing de VD-Industry et ambassadrice de La French Fab © VD-Industry

 

 

Biesse France (112 collaborateurs) s’est également engagée auprès du collectif en 2021. L’entreprise, filiale du groupe italien, concepteur d’équipements industriels favorisant l’usine du Futur, assure en partager les valeurs. « Nous disposons des machines et outils pour moderniser l’industrie française », argumente Laurent Maziès, directeur général Biesse France.

 

Laurent Maziès, directeur général Biesse France © Biesse France

 

 

Car le groupe Biesse c’est aussi un "Fab Lab", certes basé en Italie, à Pesaro, mais qui collabore avec ses clients français. « Nous avons d’ailleurs adapté nos offres à l’accompagnement par Bpifrance et nous informons nos clients des subventions et soutiens auxquels ils peuvent prétendre », précise-t-il. En outre, Biesse développe un service de maintenance proactive – les machines communiquent entre elles – 100 % français avec ses clients et participe au dispositif "1 Jeune, 1 Solution" en faveur de l’emploi des jeunes. Membre du SYMOP (Syndicat des Machines et Technologies de Production), Biesse France prêche pour la robotisation, qui apporte de la flexibilité, de la productivité pour davantage de réactivité et de sécurité des opérateurs. Des atouts dont l’industrie française a besoin pour faire face à la demande.

 

Robot ROS installé par Biesse France chez son client Postforming © Biesse France

 

Car le groupe Biesse c’est aussi un "Fab Lab", certes basé en Italie, à Pesaro, mais qui collabore avec ses clients français. « Nous avons d’ailleurs adapté nos offres à l’accompagnement par Bpifrance et nous informons nos clients des subventions et soutiens auxquels ils peuvent prétendre », précise-t-il. En outre, Biesse développe un service de maintenance proactive – les machines communiquent entre elles – 100 % français avec ses clients et participe au dispositif "1 Jeune, 1 Solution" en faveur de l’emploi des jeunes. Membre du SYMOP (Syndicat des Machines et Technologies de Production), Biesse France prêche pour la robotisation, qui apporte de la flexibilité, de la productivité pour davantage de réactivité et de sécurité des opérateurs. Des atouts dont l’industrie française a besoin pour faire face à la demande.

 

 

INTERVIEW de Franck Abram, directeur Marketing GIMM Menuiseries-Les Menuiseries Françaises

 

Franck Abram, directeur Marketing GIMM Menuiseries-Les Menuiseries Françaises © GIMM Menuiseries/Les Menuiseries Françaises

 

  • « Comment expliquer l’engouement pour le Made in France ? »


Les consommateurs aujourd’hui recherchent à la fois la qualité des produits et leur traçabilité. Ce qui est vrai dans le secteur alimentaire, l’est aussi dans le bâtiment, notamment pour les éléments qui les entourent, dans leurs lieux de vie, comme les fenêtres, les portes, les baies vitrées… Nous devons leur apporter la preuve concrète de la qualité des matériaux et du processus de fabrication utilisé.


Dans notre secteur, celui de la fenêtre, la qualité française fait référence. Nous détenons un savoir-faire traditionnel reconnu et un cadre exigeant avec des normes et des certifications, souvent plus strictes que celles en vigueur chez nos homologues européens, aussi les fenêtres françaises respectent de nombreux critères de qualité et de performances.

 

  • « Qu’est-ce que la fabrication en France implique pour vous ? »


GIMM Menuiseries et Les Menuiseries Françaises y attachent une grande importance. Toutes nos fenêtres sont fabriquées dans nos différentes usines basées en France. Ces menuiseries sont produites dans le respect de l’environnement et des réglementations en vigueur, en privilégiant toujours la provenance, la qualité et la sécurité et en assurant de bonnes conditions de travail.


De la conception à la distribution, GIMM Menuiseries et Les Menuiseries Françaises maîtrisent l’ensemble de leur chaîne de production. La recherche de la qualité peut donc s’exprimer à chaque étape de la fabrication. Nous nous inscrivons dans l’économie locale. La fenêtre fabriquée et posée en France a un impact environnemental moindre que celle ayant parcouru des milliers de kilomètres avant d’arriver. L’intérêt est donc aussi écologique, et passe par exemple par une optimisation des transports et une réduction du gaspillage.

 

Porte d’entrée PVC produite en France par GIMM Menuiseries-Les Menuiseries Françaises © GIMM Menuiseries/Les Menuiseries Françaises

 

Plus de 2 500 personnes oeuvrent ainsi chaque jour à la production de produits fiables et performants. Nos menuiseries sont par exemple testées régulièrement dans notre laboratoire de l’Ilet à St-Martin-sur-le-Pré (51) pour offrir la meilleure qualité. Sites de fabrication dédiés au bois, à l’aluminium ou au PVC, lignes de production de fenêtres… le savoir-faire français de GIMM Menuiseries et Les Menuiseries Françaises s’exprime dans tous les secteurs de sa production ! Acteur incontournable de la vie économique locale, chaque usine inscrit son activité dans une démarche d’équilibre et de développement durable.

 

  • « Quels éléments de preuve apportez-vous au marché ? »


Le Made in France est contrôlé et encadré strictement par des labels et l’incontournable certification NF. Le Label OFG (Origine France Garantie) est un indicateur. Il répond à un double principe : au moins 50 % du prix de revient unitaire des produits et leurs caractéristiques essentielles (matériau et fabrication) sont acquis en France. La certification Origine France Garantie assure donc la traçabilité du produit en donnant une indication de provenance claire et objective. Un audit annuel s’assure du maintien de la conformité. C’est extrêmement contrôlé.


Depuis plusieurs années, GIMM Menuiseries et Les Menuiseries Françaises ont obtenu le label "Origine France Garantie" pour plusieurs de leurs produits. Ce label permet la valorisation du savoir-faire industriel et la promotion du "produire en France". La certification apporte ainsi une sécurité supplémentaire. Les fenêtres certifiées NF sont des produits contrôlés par un organisme indépendant (CSTB et FCBA) afin de garantir une conception conforme aux normes en vigueur, une qualité et des performances fiables sur le long terme. Cette certification résulte d’une démarche volontaire de l’entreprise. NF est l’une des certifications les plus exigeantes d’Europe.

 

  • « Quelles contraintes supportez-vous ? »


Les contraintes se trouvent dans le renouvellement des certifications et labels avec des audits réguliers des sites industriels par exemple. Cela nécessite beaucoup de temps et de logistique. Nous avons également, par exemple, une charte graphique imposée pour l’utilisation du logo OFG à faire valider sur chacun de nos supports de communication. Des contraintes chronophages…

 

 

 

INTERVIEW : 3 questions à Jean-Luc Nouveau

 

Jean-Luc Nouveau, président du groupe Ouvêo © groupe Ouvêo

 

  • « Que représente le Made in France ? »


Le Made in France est un véritable atout, encore plus attendu par les publics jeunes qui souhaitent de vrais changements en termes de traçabilité de construction et de consommation. Il s’agit d’un véritable pilier, notamment pour l’industrie de demain. Il représente la garantie d’une fabrication raisonnée et raisonnable en termes de main d’oeuvre, de transports de matières, de sécurité, de qualité. C’est aussi la garantie par exemple pour nos clients, d’un service de proximité, d’une bonne réactivité ou encore d’une continuité d’une partie de nos gammes…

 

Ouvêo : Le site implanté en Nouvelle Aquitaine © groupe Ouvêo

 

  • « Comment Ouvêo s’inscrit dans l’économie territoriale ? »


Le Made in France, nous le portons depuis bien longtemps, il fait partie intégrante de notre ADN. Nos implantations sont historiquement basées sur le territoire français (Gironde, Rhône-Alpes, Bretagne et Hauts-de-France). Nos unités, de taille maîtrisée, contribuent depuis des années à une économie et un emploi au coeur des régions et des petites communes. Nous avons toujours revendiqué une fabrication française, un savoir-faire menuisier adapté aux exigences industrielles et surtout une grande qualité certifiée. Nous pouvons tracer l’ensemble de nos matériaux et de notre production. Nous disposons de notre propre flotte de camions de livraison, ce qui nous permet de rationaliser les déplacements. Cela donne beaucoup de sens à notre groupe et aux femmes et aux hommes qui en font partie. Nos clients professionnels comme les particuliers, clients finaux, y sont très sensibles.

 

  • « À quelles exigences devez-vous faire face ? »


Le développement qui doit rester raisonné, à l’opposé d’une stratégie de développement intensif quoi qu’il en coûte. Une vigilance quotidienne sur l’ensemble des maillons de la chaîne de référencement, de production et de commercialisation. Nous nous remettons régulièrement en question pour rationaliser les choses et surtout, garder le cap.

 

La filière en chiffres


Selon l’UFME qui milite en faveur de la filière de portes et fenêtres française, 3 Français sur 4 (77 %) seraient prêts à payer plus cher pour acheter un produit conçu en France. La filière des menuiseries extérieures emploie plus de 182 000 salariés et réunit quelque 52 200 PME et TPE, 1 200 sociétés industrielles (dont des ETI) pour un chiffre d’affaires global de 21 Mds € (16 % du CA du bâtiment). Les importations représenteraient 13 % des fenêtres posées en France, dont 87 % assemblées sur le territoire national.

 

Photo ouverture : © Biesse France

V.M.
Source : verre-menuiserie.com

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