Changement climatique : les prévisions de l’Agence Européenne pour l’Environnement

Inondations plus fréquentes sur les côtes et dans les estuaires, des côtes profondément redessinées en méditerranée, les conséquences seront sévères.

L’Agence Européenne pour l’Environnement publie régulièrement des études sur les conséquences du changement climatique en Europe. Mais, personne n’y prête vraiment attention. Elle a décidé de les traduire sous forme de cartes pour mieux frapper les esprits. Et ça marche.

 

Selon l’Agence Européenne pour l’Environnement, les côtes atlantiques de l’Europe feront face à une forte montée du niveau de l’océan et à des inondations plus importantes et plus fréquentes. Pour bien montrer à quoi s'attendre, l’Agence a posté une série de cartes interactives.

 

 

A Marseille, le quartier autour du Vieux Port, mais aussi le quartier Borely, le vélodrome et jusqu’à la Cité Radieuse de Le Corbusier sont menacés d’une submersion permanente à partir d’une montée des eaux de 3 m d’ici la fin du siècle. © PP

 

L’estuaire de la Loire élargi

 

Par exemple, les projections pour la fin du 21ème siècle montrent que l’estuaire de la Loire sera nettement plus large. La moitié de Saint-Nazaire sera sous l’eau. La montée des eaux se fera sentir jusqu’à Couéron, immédiatement en aval de Nantes.

 

Le long de la Loire, des centaines d’hectares de cultures, de villes et villages auront disparu. A Nantes même, le quartier autour du boulevard du Maréchal Juin, de la rue de l’Abbaye, y compris les voies de la gare de triage de la rue des usines feront l’objet d’inondations régulières.

 

 

 

Lagny, grâce à la présence de la Marne, ou Laval, grâce à la Mayenne, seront inondés 70 fois plus souvent. © PP

 

 

Des dizaines d’agglomérations le long de la côte atlantique et jusqu’au fond des estuaires – Bordeaux, par exemple - seront affectées par une montrée des eaux d’au moins 1 m d’ici la fin du siècle. Des centaines d’autres seront régulièrement inondées par les rivières qui les traversent : Niort, Angers, Rennes, Caen, Rouen, Amiens, Paris, Reims, Châlons en Champagne, Evreux, Meaux, Compiègne, Mantes-la-Jolie, Evry, Melun, Marseille, Montpellier, Nîmes, Avignon, Grenoble, Valence, etc.

 

Si comme le prévoit l’un des scénarios du pire, la montée des eaux atteint 4 mètres, la côte entre Marseille et Perpignan sera profondément modifiée. Arles sera dans l’eau, tout comme Sète, Montpellier, Béziers, Narbonne et Perpignan. Les infrastructures de transport côtières – lignes de trains et autoroute – sont également menacées.

 

Dans certaines zones, l’agence européenne prévoit que les pluies intenses seront jusqu’à 35% plus importantes, été comme hiver, entraînant un risque accru d’inondation.

 

 

 

De petits ports côtiers, comme Port-en-Bessin ou de grands ports comme Le Havre verront plus de la moitié de leurs territoires sous les eaux en cas d’une montée des eaux de deux mètres seulement. © PP

 

Multiplication des sécheresses

 

En Europe du sud, en revanche, les épisodes de sécheresse vont se multiplier. En France, le sud du Bassin Parisien et le Massif Central seront particulièrement affectés. Sur près des trois quarts du territoire français, le revenu des agriculteurs pourrait baisser de 10% s’ils n’adaptent pas leurs pratiques et cultures. Si, l’agriculture s’adapte, en revanche, elle pourrait devenir plus productive.

 

Ces cartes interactives peuvent devenir un instrument de politique urbaine. Les autorités municipales doivent s’en emparer pour réguler la constructibilité dans les zones à fort risque d’inondation, voire de submersion permanente. Elles constituent aussi un instrument indispensable pour les investisseurs et les compagnies d'assurances.

 

Selon l’Agence Européenne de l’Environnement, seule la Hollande développe une politique préventive, construisant et améliorant son système de digues. La France n’a rien fait pour l’instant. Il est temps de s’y mettre, notamment pour déplacer peu à peu les grandes infrastructures.


Source : batirama.com / Pascal Poggi

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